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Microplastiques : une étude en pleine crise du Covid-19 montre l'impact des activités humaines

Dans une nouvelle étude, quatre chercheurs français montrent que la présence de microplastiques dans l'air n'est pas seulement due à une pollution transportée par les vents ou la pluie. Elle peut aussi provenir des activités humaines les plus banales.

Risques  |    |  F. Gouty
Microplastiques : une étude en pleine crise du Covid-19 montre l'impact des activités humaines

La pollution aux microplastiques est omniprésente. À tel point que, depuis une dizaine d'années, la communauté scientifique a remarqué leur présence jusque dans les nuages qui logent dans notre atmosphère. Mais l'existence de microparticules de plastique (moins de 5 millimètres) dans l'air n'est pas simplement due à la circulation de l'eau, de l'océan où elles se retrouvent par ruissellement, puis « aéroportées » parfois sur plusieurs milliers de kilomètres dans les nuages et, enfin, dans leurs précipitations. Une équipe de chercheurs français confirment, dans une nouvelle étude (1) publiée en janvier dernier dans la revue Environmental Pollution, le lien entre la présence de microparticules dans l'air ambiant et les activités humaines locales.

Pour analyser le poids des activités humaines dans l'émission de microplastiques dans l'atmosphère, les scientifiques du Laboratoire sur l'eau, l'environnement et les systèmes urbains (Leesu) de l'École des ponts-ParisTech et du Laboratoire sur l'eau et l'environnement (Lee) de l'université Gustave-Eiffel ont effectué des mesures durant et après la période de confinement sanitaire intervenu en réponse à la pandémie de Covid-19. « Une réduction drastique des polluants de l'air, comme le dioxyde d'azote (NO2), a été corrélée à l'arrêt des activités durant le confinement, mais, jusqu'ici, aucune donnée n'avait été collectée pour examiner l'effet de ce dernier sur le dépôt de microplastiques dans l'atmosphère. »

“ La baisse temporaire d'activité humaine pendant le confinement semble être la cause principale des taux de dépôt réduits [de microplastiques] ” L'équipe de recherche
Les chercheurs ont réalisé deux campagnes de mesure sur les toits du campus partagé par leurs deux établissements à Champs-sur-Marne, à l'est de Paris. La première, de début avril à fin juillet 2020, en plein cœur du premier confinement. Et la seconde, de début mars à fin juillet l'année suivante, soit durant une période de reprise partielle des activités. L'environnement choisi était à la confluence d'un tronçon de RER A, de la nationale N370 et de l'autoroute A4. « De plus, ajoutent les chercheurs, sur les sources potentielles d'émission locale de microplastiques, plusieurs chantiers de construction ont été lancés en 2018 à proximité, ont été mis en pause en 2020, avant de reprendre. »

Les microplastiques à la conquête de l'air

Et de fait, les chercheurs ont bien constaté une variation significative dans les microplastiques captés dans l'air entre ces deux périodes. En moyenne, la phase de confinement en 2020 a correspondu à une concentration moyenne de 5,4 microparticules (de polypropylène, de polyéthylène et de polystyrène) par mètre carré, contre 29,2 l'année suivante en déconfinement partiel – soit une baisse d'environ 80 %. « Les facteurs météorologiques, en particulier les pluies, ne peuvent pas seuls expliquer ces différences et la baisse temporaire d'activité humaine pendant le confinement semble être la cause principale des taux de dépôt réduits », en concluent les scientifiques.

De l'abrasion des pneus des véhicules en circulation jusqu'au simple frottement des vêtements portés par les étudiants et les enseignants du campus ont pu y contribuer au sortir du confinement. Et pas seulement le transport « naturel » de ces particules, émises initialement au niveau industriel, et arrivées en bout de course du cycle de l'eau. « L'émission de microplastiques de moins de 75 microns n'a cependant pas varié entre les deux périodes, nuancent néanmoins les chercheurs. Il est possible que les particules les plus petites sont plus susceptibles d'être emportées par le vent sur de plus longues distances ou se retrouver plus facilement à nouveau en suspension. »

1. Consulter l'étude
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S026974912400068X?utm_campaign=STMJ_219742_AUTH_SERV_PA&utm_medium=email&utm_acid=229471138&SIS_ID=&dgcid=STMJ_219742_AUTH_SERV_PA&CMX_ID=&utm_in=DM442329&utm_source=AC_

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