Le 24 février, le ministère de l'Agriculture a publié un arrêté au Journal officiel qui suspend, pendant un an, l'importation et la mise sur le marché national de fruits et légumes frais provenant de pays tiers et traités au thiaclopride.
Cet insecticide de la famille des néonicotinoïdes est interdit en France depuis 2018 (malgré des dérogations annuelles jusqu'en 2023) et en Europe depuis 2021. Il est classé comme perturbateur endocrinien, reprotoxique et cancérogène probable par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
Voulant éteindre la colère des agriculteurs français, le Premier ministre, Gabriel Attal, avait promis, le 1er février, de prendre cette mesure. Ce dernier et le ministre Marc Fesneau entendent lutter contre la « concurrence déloyale » des produits importés hors de l'Union européenne, pour lesquels les limites résiduelles des substances, telles que le thiaclopride, diffèrent.
Selon cet arrêté, « tout au long de la chaîne d'importation, de transformation et de mise en marché de ces produits, les opérateurs français sont ainsi tenus de mettre en œuvre des moyens de maîtrise du risque d'introduction de produits contenant des résidus quantifiables de thiaclopride, sous le contrôle des services du ministère de l'Agriculture ».
Le texte, qui est « pris pour une durée d'un an, cessera de s'appliquer » dès que la Commission européenne accèdera à la demande française d'abaisser les limites maximales de résidus (LMR) de thiaclopride pouvant être détectées dans les denrées entrant sur le territoire européen.
À noter : les dispositions de l'arrêté ne s'appliquent pas aux fruits et légumes qui sont acquis par l'importateur ou le metteur en marché, au plus tard un mois après le 25 février, date d'entrée en vigueur de ce texte.