Selon Reuters, le groupe nucléaire Areva a déclaré mardi 6 décembre qu'il allait faire passer des examens de santé à ses employés des mines d'uranium au Niger. Ces examens devraient commencer au premier semestre 2012, d'après Areva qui emploie 1.600 personnes au Niger.
Areva avait déjà annoncé en juin 2009 la mise en place, en collaboration avec les ONG Sherpa et Médecins du Monde, d'un observatoire de la santé autour des sites miniers d'uranium exploités dans le monde par le groupe en particulier au Niger et au Gabon. Ce Groupe pluraliste d'observation de la santé (GPOS) a pour objet ''l'étude de l'impact potentiel des activités uranifères d'Areva sur la santé des travailleurs'' mais aussi ''des populations avoisinantes'', avaient promis à l'époque les partenaires. Si des cas de maladies imputables à cette activité professionnelle étaient mis en évidence, ''les soins correspondants seraient pris en charge par Areva conformément aux normes médicales françaises'', a rappelé hier Alain Acker, directeur médical d'Areva. Le groupe aurait commencé l'an dernier à soigner plus d'un millier d'ouvriers ayant travaillé dans des mines au Gabon.
Les mines du Niger fournissent à Areva un tiers de ses besoins en uranium. L'association Sherpa pointait un lien entre certaines pathologies et les radiations résultant de l'extraction de l'uranium, avant la signature de l'accord en 2009. Mais l'annonce de l'observatoire avait aussitôt été décriée par les associations anti-nucléaire Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) et Sortir du nucléaire estimant qu'il s'agissait d'''une opération de communication''. Si Areva ''ne propose pas certaines garanties (inclusion de toutes les personnes concernées, prise en compte de toutes les pathologies incriminées, dispositifs d'indemnisation adaptés…) et ne prend pas en parallèle des dispositions pour réduire l'impact sanitaire et environnemental de ses activités, la mise en place de ''ces observatoires ne constituera pas un progrès réel'', avait alors déclaré la Criirad.