Le Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) d'une capacité hydroélectrique de 6 000 MW et d'un coût de 4,7 milliards de dollar qu'Addis-Abeba veut construire sur le Nil Bleu fait toujours des vagues avec l'Egypte. La semaine dernière, le ministre égyptien des ressources en eau et de l'irrigation, Mohamed Abdul Muttalib, a interrompu les discussions qui avaient lieu à Addis-Abeba entre diplomates des deux pays. Il est rentré au Caire, assez furieux, en indiquant qu'il en avait assez de ces débats sans résultats, réaffirmant que son pays utiliserait toutes les options à sa disposition pour empêcher la construction du barrage dans la forme souhaitée par l'Ethiopie.
En fait, l'Egypte a essayé de négocier la révision à la baisse du projet initial en proposant un ou deux barrages plus modestes qui ne détourneraient pas autant d'eau du Nil que le GERD tel qu'il est prévu actuellement. Mais, le gouvernement éthiopien n'a rien voulu savoir.
L'affaire s'est encore corsée par l'entrée en jeu de la Turquie. En effet, le gouvernement égyptien n'a pas du tout apprécié que le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, lors d'une récente visite à Addis-Abeba, ait offert l'expertise des techniciens de son pays aux autorités éthiopiennes pour les aider à construire ce GERD.
Pendant ce temps, le projet prend du retard sur le terrain et pas seulement à cause de cet imbroglio diplomatique. Le gouvernement éthiopien rencontre de facto de véritables difficultés à rassembler les fonds pour financer la construction de grand barrage. Pour preuve, l'Ethiopian Chambrer of Commerce (ECC) a encore écrit récemment à tous ses adhérents pour leur demander de mettre la main à la poche.