Selon l'AFP, le semencier américain Monsanto menacerait l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa/Aesa) d'une action en justice après la mise en ligne le 14 janvier dernier des études ayant justifié l'autorisation de mise sur le marché du maïs OGM NK603. Sa commercialisation avait été dénoncée par le chercheur Gilles-Eric Séralini et le Criigen (1) , dans une étude pointant sa toxicité et celle de l'herbicide Round up, mais dont les conclusions avaient été jugées scientifiquement insuffisantes par l'agence en octobre 2012.
Dans le cadre d'une nouvelle initiative sur la transparence dans l'évaluation des risques liés aux OGM et ses processus décisionnels, l'Efsa avait publié les données techniques utilisées pour rendre un avis favorable à la commercialisation du NK603 (mais pas celles sur le Round up), contestées par le semencier dans un courrier adressé à l'agence.
"Nous comprenons qu'il puisse y avoir une opposition à notre initiative de la part de Monsanto", a indiqué l'Efsa à l'AFP vendredi 8 mars, sans toutefois préciser l'objet de la plainte du groupe.
Pour l'eurodéputée Corinne Lepage (Groupe Démocrates et Libéraux) et présidente d'honneur du Criigen : "En menaçant d'introduire un recours contre l'Efsa, Monsanto veut maintenir l'omerta sur les données brutes des OGM (…). Cette transparence sur les données brutes est non seulement légitime mais également tout à fait légale puisque la directive 2001/18 exclut de la confidentialité les études touchant à l'impact sur la santé et l'environnement des OGM (art 25)", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
"Cette volonté de transparence de la part de l'Efsa va dans la bonne direction et j'encourage l'Efsa et l'Europe à exiger la mise à disposition du public de toutes les données et les études permettant la mise sur le marché des OGM", a-t-elle ajouté.