Depuis quelque temps, apparaissent sur le marché des matériaux aux fortes promesses : réduire la pollution en agissant comme des puits. Ces matériaux ''photocatalytiques'', comme le dioxyde de titane (TiO2), permettraient, déployés dans du béton, du ciment, des pavés, des verres, d'absorber des polluants (oxydes d'azote ou Nox, composés organiques volatils ou COV…) par l'effet combiné d'un catalyseur et de la lumière UV.
''Cependant, le bénéfice de leur utilisation doit être encore démontré et mesuré'', indique l'Institut de recherches sur la catalyse et l'environnement de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1). C'est pourquoi, du 8 au 23 septembre, le consortium européen PhotoPAQ, coordonné par l'Institut, a testé, sur une portion de 100 m du tunnel Léopold II de Bruxelles, l'effet dépolluant de ciments dits "photocatalytiques". Une série d'instruments et une salle de contrôle ont été installées dans le tunnel et dans une salle attenante. Les résultats feront l'objet de publications scientifiques courant 2012.
L'objectif de PhotoPAQ est de développer, d'ici fin 2013, une méthode de test pour la dégradation photocatalytique des NOx, d'un grand nombre de COV et des particules ultrafines. Le consortium évaluera l'impact exact des matériaux à base de TiO2 présents sur le marché, mettra en place des indicateurs environnementaux et devrait développer un outil de démonstration basé sur une modélisation numérique à l'attention des collectivités territoriales européennes. ''Ces actions combineront des tests et des simulations en laboratoire et sur le terrain dans d'autres villes européennes. Ce projet devrait donc aboutir à un outil facilitant les prises de décision des autorités locales. Il est financé par le programme européen Life+''.