Le 16 janvier dernier, la mairie d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) a ouvert son propre laboratoire écocitoyen. L'Observatoire écocitoyen de connaissance des pollutions d'Ivry « s'intéressera aux différentes pollutions de l'air, du sol, de l'eau et [aux] atteintes sensorielles (lumière et bruit) » ainsi qu'à leurs effets sur la santé humaine, l'environnement et la biodiversité. Il est piloté à la fois par des associations et des citoyens locaux, par des organismes de recherche (comme l'université Paris-Est-Créteil) et par trois collectivités territoriales (les villes de Paris et d'Ivry ainsi que les 24 communes du Grand-Orly-Seine-Bièvre). « Son but est d'étudier collectivement l'environnement et d'introduire de nouvelles solutions sur le territoire. »
L'idée de cette structure de sciences participatives provient de deux sources. La première, c'est la création, en avril 2023 en Loire-Atlantique, de l'Institut citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale rattaché à l'Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). La seconde, c'est l'action du collectif 3R (pour « Réduire, réutiliser et recycler »). Pour rappel, celui-ci avait alerté, avec l'aide des associations Zero Waste et Les Amis de la Terre, sur des concentrations très élevées de dioxine dans des œufs collectés à proximité de l'incinérateur d'Ivry en février 2022. En novembre dernier, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France a confirmé la présence dans le milieu urbain d'une pollution diffuse en polluants organiques persistants (POP), dont la dioxine fait partie.