Les pelouses sèches sont des espaces naturels inclus dans le réseau Natura 2000 et inscrits dans la directive européenne "Habitat Faune Flore". Elles sont constituées d'une végétation relativement rase. Graminées, chardons et certains arbustes comme les pruneliers sont les formations végétales que l'on retrouve le plus souvent sur ces milieux. Ces pelouses apparaissent sur des sols en pente, pauvres et calcaires qui retiennent faiblement l'eau.
On pourrait les prendre pour de simples friches mais en réalité ces milieux abritent une riche variété faunistique et floristique et possèdent un rôle paysager important. D'ailleurs, leur existence est intimement liée à une activité humaine qu'on appelle le pastoralisme. Grâce à ce système d'élevage extensif basé sur le pâturage tout au long de l'année des troupeaux sur de grandes étendues, ces milieux ont pu être préservés et sont restés ouverts. Les pelouses calcaires sont devenues des zones refuge et de nourrissage pour de nombreuses espèces. Mais depuis un siècle, 50 à 75% de ces milieux ont disparu en France. Avec l'abandon du pastoralisme au profit de l'agriculture intensive, ces pelouses, qui sont peu productives, ont été délaissées, livrées à la colonisation arbustive et la plupart du temps grignotées par les surfaces agricoles.
Les conservatoires régionaux d'espaces naturels jouent un rôle essentiel pour la préservation des pelouses calcaires. En Bourgogne, 30% d'entre elles sont inclus dans une aire de protection. Le conservatoire sur place, tente de nouer des partenariats avec des éleveurs disposés à faire pâturer leur troupeau et met en place des travaux de restauration mécanique pour garantir le maintien des habitats encore existants. Le plus grand défi reste la pédagogie auprès des propriétaires privés afin qu'ils prennent conscience du patrimoine dont ils disposent. Un pari difficile dans une région où la viticulture est très puissante.