Pour l'ONG WWF, cette résolution est historique. Le 30 juillet, l'Assemblée générale de l'organisation des Nations unies (ONU), rassemblant 193 Etats, a adopté une résolution exhortant les Etats membres à combattre le trafic illicite d'espèces sauvages (1) , en renforçant les législations nationales, la coopération régionale et les mesures de justice pénale. "Initiée par le Gabon et l'Allemagne et soutenue par de nombreux autres pays (2) dont la France, cette résolution (…) est le fruit de trois années d'efforts diplomatiques à l'issue desquelles les pays ont, pour la première fois, reconnu sans exception la gravité de la criminalité liée aux espèces sauvages et le besoin urgent de joindre leurs forces pour la combattre", se félicite le WWF.
Les Etats qui ne l'ont pas encore fait sont appelés à ratifier ou adhérer à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations unies contre la corruption. Sont en effet particulièrement visés les réseaux criminels organisés qui tirent profit de ces trafics et mettent "en péril la sécurité de nombreux pays et régions". Les revenus liés au trafic illicite d'espèces sauvages sont estimés à environ 19 milliards de dollars par an, le plaçant à la quatrième place des trafics illégaux dans le monde.
La résolution souhaite impliquer davantage les communautés locales dans la lutte contre le braconnage et le trafic d'espèces sauvages, en élargissant leurs droits et leur capacité à gérer les ressources sauvages et à en tirer des bénéfices. "Le Népal a déjà prouvé que cette approche globale fonctionnait, puisqu'aucun cas de braconnage de rhinocéros n'a été relevé dans le pays depuis 2011, et ce grâce à la combinaison d'une volonté politique au plus haut niveau, de gardes dévoués et à une véritable participation communautaire", souligne Elisabeth Mc Lellan, responsable internationale de l'Initiative contre la criminalité liée aux espèces sauvages au WWF.
Un rapport annuel et un envoyé spécial
Le secrétariat général de l'ONU rendra compte chaque année, à partir de 2016, de l'évolution de la criminalité mondiale liée aux espèces sauvages et de l'état d'avancement de l'application de la résolution par les pays. Le secrétaire général pourra également désigner un envoyé spécial qui sera chargé de susciter l'intérêt et de mobiliser l'opinion en faveur de la lutte contre ce fléau.