L'Union européenne s'attaque au dumping chinois présumé en matière de mobilité électrique. Le 4 octobre, la Commission européenne a ouvert une enquête antisubventions ciblant les véhicules électriques à batterie (VEB) d'origine chinoise vendus en Europe. Sa présidente, Ursula von der Leyen, s'y était engagée, le 13 septembre, afin d'éviter aux constructeurs automobiles européens d'être « entravés par des distorsions du marché et une concurrence déloyale ».
La procédure, d'une durée maximale de treize mois, étudiera le mode de financement des chaînes de valeur des constructeurs automobiles chinois, afin d'y déceler d'éventuelles subventions illégales (notamment des prêts et crédits à l'exportation octroyés par des banques publiques) en mesure de « causer un préjudice économique aux producteurs européens » au regard des règles de l'UE ou de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « Sur la base des conclusions de l'enquête, la Commission établira s'il est dans l'intérêt de l'UE de remédier aux effets des pratiques commerciales déloyales constatées en instituant des droits antisubventions sur les importations de véhicules électriques à batterie en provenance de Chine », détaille Bruxelles.
L'enquête a été lancée à la seule initiative de la Commission européenne. Cette dernière affirme avoir déjà recueilli « des éléments de preuve suffisants montrant que la récente hausse des importations à bas prix et subventionnées de véhicules électriques en provenance de Chine constituait une menace économique pour l'industrie automobile électrique de l'UE ». Outre les méthodes de financement, des entreprises chinoises auraient eu accès à des matières premières et des composants à des prix inférieurs à ceux du marché.
En 2021, 3,9 % des VEB vendues en Europe étaient de marques chinoises (contre seulement 0,5 % en 2019). Et selon les chiffres du centre Schmidt de recherche sur le marché automobile européen, elles étaient déjà 8,2 % durant les sept premiers mois de l'année 2023.