L'océan est un puits de carbone indéniable mais qui a ses limites. Si environ un tiers des gaz à effet de serre libérés par l'activité humaine a été capté par les océans, les conséquences globales de cette acidification sont loin d'être connues. Selon des chercheurs de l'Université de Cardiff (Royaume-Uni), une augmentation des émissions de carbone au même rythme qu'aujourd'hui va faire baisser le pH des océans à 7,8 en 2100 contre 8,1 à l'heure actuelle. Sachant que l'échelle du pH est logarithmique, cela représente une hausse de 25% du niveau d'acidité en seulement un siècle.
Dans leur nouvelle étude, publiée dans la revue Earth and Planetary Science Letters, les chercheurs ont entrepris de reconstruire les niveaux d'acidité des océans et les niveaux de CO2 atmosphérique au cours des 22 derniers millions d'années. La situation attendue pour 2100 sera celle observée il y a 14 millions d'années. Or, à cette époque, les écosystèmes marins étaient bien différents. Cette acidification ne sera donc pas sans conséquences. Les chercheurs ont d'ores et déjà prévu de poursuivre leurs études pour "comprendre exactement ce que cela signifie pour les écosystèmes marins". Mais cela "nécessite des études à long terme en laboratoire et sur le terrain ainsi que des observations supplémentaires à partir des archives fossiles", préviennent les chercheurs.
L'étude a été financée par le Natural Environment Research Council (NERC) du Royaume-Uni et comprenait également des chercheurs de l'Université de Southampton, de l'Université de St Andrews et de l'Université de Californie.
