En France, après la Conférence Environnementale de septembre 2012, le gouvernement a décidé de lancer un débat sur l’énergie, dont les recommandations seront rendues publiques au premier trimestre 2013. Au niveau mondial, les récentes années se caractérisent surtout par un choc pétrolier rampant et une montée des tensions sur les ressources, qui accroît la précarité énergétique des pays les moins développés, et parallèlement la découverte et l’exploitation des gaz de schiste dans certaines régions du monde et en particulier aux Etats-Unis. Parallèlement et du fait de la crise économique mondiale, la préoccupation du changement climatique semble parfois reléguée au second plan dans le discours politique par rapport à la sécurité d’approvisionnement et à l’accès à l’énergie. Les tensions sur les ressources donnent une acuité particulière à la question des leviers d’action sur la demande. Elles conduisent aussi à chercher comment évoluer de situations de dépendance et conflictualité vers l’acceptation de l’interdépendance et la construction des opportunités de coopération.

Qu’est-ce qu’une transition dans le domaine de l’énergie ? Les choix énergétiques sont des choix de long terme dont les impacts ne sont perceptibles qu’à l’échelle de décennies. L’horizon 2030 est en partie prévisible compte tenu des temps nécessaires pour mettre en œuvre des technologies de rupture ; l’horizon 2050, plus ouvert, autorisera une analyse prospective plus large. Pourtant, à l’horizon 2050, le mix énergétique mondial fera encore une place largement dominante aux énergies fossiles (pétrole pour le transport, gaz et charbon pour produire l’électricité) et probablement au nucléaire de fission.

Comment définir les énergies du futur ?
Le propos du colloque n’est évidemment pas de se substituer aux instituts d’expertise pour produire de nouveaux scénarios, mais plutôt d’analyser les menaces et les opportunités dont sont porteuses ces « énergies du futur ». Il se situe dans le domaine de la prospective – les futurs possibles et souhaitables- et non dans celui de la prévision.