Aux Etats-Unis et dans de nombreux pays d’Europe occidentale, différentes politiques publiques ont été déployées pour enrayer les problèmes liés à la concentration de la pauvreté. Au cours des années 2000, de plus en plus d’Etats, à l’instar de la France et des Pays-Bas, ont opté pour des opérations de rénovation urbaine visant à changer la physionomie des quartiers au nom de la mixité sociale. Si c’est bien l’esprit du Programme national de rénovation urbaine hexagonal, d’autres options ont toutefois été privilégiées à l’étranger ; par exemple en Allemagne où le programme « Ville sociale », d’inspiration communautaire, a plutôt cherché à impliquer les habitants dans les projets ; ou aux Etats-Unis, où l’administration Obama s’est attachée à transformer ces territoires en quartiers de choix et d’opportunités par la combinaison de voies multiples – le développement communautaire, la mixité sociale par la rénovation urbaine, et la mobilité des habitants –.

Alors qu’en France le principe de mixité s’impose aux décideurs comme le remède idéal au problème des banlieues, il est frappant d’observer à quel point les chercheurs se montrent critiques à l’égard de cet objectif, surtout lorsqu’il ne s’applique qu’aux quartiers dits « sensibles ». Ces derniers proposent de considérer ces territoires non comme des problèmes mais comme un aiguillon de l’action publique et attirent plutôt l’attention des pouvoirs publics sur la promotion des parcours, sociaux et résidentiels, des habitants.

Au moment de rediscuter les contours de la politique de la ville française, quelles orientations stratégiques privilégier ? Comment promouvoir l’égalité des territoires souhaitée par le gouvernement ? Quelles leçons tirer des expériences étrangères ?