Une intervention de Laurence Tubiana (session 4) dans le cadre des 23e Rendez-vous de la mondialisation, « Matières premières, métaux rares, ressources énergétiques : quel impact de la mondialisation ? », organisés par le Groupe d'analyses de la mondialisation (Centre d’analyse stratégique, Centre d’études prospectives et d’informations internationales [CEPII] et Centre d'études et de recherches Internationales [CERI-CNRS-Sciences Po]).

Présentation de la conférence :

« En ce début de xxi e siècle, la contrainte de la rareté de certaines ressources paraît devoir remodeler les rêves de croissance, du moins telle qu’elle a été conçue jusqu’à présent. L’irruption des pays émergents sur le marché mondial, notamment la Chine, a exacerbé la concurrence pour ce qui est de l’accès aux matières premières. Différents facteurs peuvent expliquer cette rareté, qui paraît désormais s’imposer comme une tendance de fond. Celle-là peut renvoyer, outre à la quantité de gisements disponibles au niveau de la demande, à la capacité d’investissement des exploitants, aux conséquences environnementales de son extraction, au prix de la ressource concernée… Autant de problématiques qui peuvent s’avérer fort différentes dans leur mode de résolution. »

Présentation de la session 4 :

« Chacun se fixe aujourd’hui pour objectif de retrouver un niveau de croissance d’avant la crise. Sans être dans l’optique du renoncement à la croissance, il faudra sans doute que la croissance change de nature pour être soutenable. D’où la nécessité de solutions inventives pour épargner les ressources, dans une démarche de moyen et long terme.

La piste de l’effort massif d’innovation, via la recherche d’un nouveau "bond technologique", a fait ses preuves dans le passé. Elle reste valable. L’Union européenne se veut exemplaire notamment grâce à une stratégie d’amélioration de l’efficacité énergétique. Mais dans le cadre de l’adaptation à un système global en mutation accéléré, faut-il s’engager plus résolument dans des voies touchant à la fois les rationalités, les pratiques, les institutions, les bases culturelles ? Car un projet ne vaut pas uniquement par son horizon idéal, mais également par ses conditions de réalisation. Un autre mode de croissante tout aussi dynamique mais peut-être basé sur d’autres équilibres pourrait-il être envisageable ? »