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20 octobre 2010
Conférences : A l'école des sciences sociales

Conférence grand public / Gratuit
Lieu : Marseille (13) - France
Le cycle de conférences publiques À l’école des sciences sociales, une initiative de l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales) à Marseille et du département Société de l’Alcazar poursuit, pour cette quatrième saison, ses rendez-vous mensuels de la recherche autour de sujet dits de société.

Dans une société où « l’art de résister aux paroles devient utile », comme le soulignait avec force le poète Francis Ponge, il est important de savoir décrypter des discours qui s’imposent trop souvent comme des évidences. Ces conférences favorisent la rencontre entre des travaux de recherche (concepts, méthodes, terrains) portés par ceux qui les réalisent et les questionnements du public (y compris les chercheurs dès lors qu’ils ne sont plus dans leur domaine propre). Un public, le plus large possible, pour qui « parler, au lieu d’être parlé par des mots d’emprunt, chargés de sens social », selon l’expression du sociologue Pierre Bourdieu, est une exigence pour comprendre et rester maître des discours qui gouvernent son quotidien.

Claude GAMEL, économiste, Université Paul Cézanne, Greqam-idep

Une société libérale peut-elle être juste?

La justice sociale est-elle soluble dans le libéralisme ? La réponse à cette question, à bien des égards provocante, ne vas pas de soi, tant sont floues les définitions de ces deux termes, aussi bien dans le langage courant que dans le débat public. Le libéralisme est avant tout une philosophie de la société reposant de bout en bout sur la souveraineté de l’individu. Cette vision doit être distinguée à la fois du capitalisme qui est un mode d’organisation pratique de la société, en constante évolution, fondée sur la propriété privée des moyens de production et de l’utilitarisme, philosophie qui s’appuie sur l’individu pour rechercher avant tout « la plus grande utilité collective », ce qui peut impliquer le sacrifice d’une minorité.

Si le libéralisme n’est ni le capitalisme ni l’utilitarisme, on peut le définir dans ses grandes lignes par deux volets, complémentaires et indissociables : d’une part, son volet politique (respect des droits de l’homme, séparation des pouvoirs, élections libres) et, d’autre part, son volet économique (économie de marché, liberté des contrats, droit de la concurrence).

L’économie de marché, comme mode de coordination décentralisée des activités économiques, est a priori mieux garantie dans une société capitaliste, où le respect de la propriété privée du capital est gage de la liberté de décision des acteurs sur le marché ; toutefois le débat n’est plus, comme au XXe siècle, dans la substitution pure et simple de la propriété collective à la propriété privée du capital (autrement dit, dans le passage du capitalisme au socialisme), mais dans le degré et les modalités d’intervention de l’État lorsque le marché, par exceptions peu nombreuses mais importantes, est « défaillant ».

La justice sociale sera identifiée en première approximation à la conception contemporaine de la justice distributive. Celle-ci concerne notamment la répartition des revenus et des richesses entre les individus et s’intéresse donc aux « dotations initiales » (capital et travail) que ces individus vont ensuite exploiter sur les marchés. En ce sens, la justice sociale inclut la simple justice commutative qui ne concerne que l’égalité des termes de l’échange sur les marchés.

Dans la mesure où la question de la justice sociale concerne ainsi, en amont du jeu du marché, la répartition de la « donne » initiale entre les joueurs, on conçoit aisément que l’économie de marché soit incapable de régler à elle seule cette question, ce qui suppose l’intervention de l’État face à cette lourde « défaillance ». Cette intervention peut se faire selon des modalités très différentes, selon que l’on privilégie une conception de la justice sociale en termes de « résultat » (la répartition des positions sociales) ou en termes de « procédure » (les règles du jeu social).

Tandis que l’utilitarisme fournit sans doute un bon exemple de justice en termes de résultat (« le plus grand bonheur du plus grand nombre »), c’est dans une conception « procédurale » de la justice sociale que certaines variantes du libéralisme trouvent un dénominateur commun.

Une fois ces définitions éclaircies, on pourra mieux situer l’importance de philosophes ou d’économistes contemporains qui affrontent ouvertement la question de la justice sociale (Rawls, Sen, Kolm, Van Parijs), tout en revendiquant, chacun à leur manière, leur opposition à l’utilitarisme et leur attachement au libéralisme.
Le but de la conférence est d’esquisser une synthèse de leurs contributions qui éclairent de manière originale bien des questions d’actualité : « justes inégalités », égalité des chances, fiscalité redistributive, allocation universelle.

Conférences organisées par des laboratoires de recherche du pôle marseillais de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et le département Société de l’Alcazar. Ce cycle est réalisé en partenariat avec le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et Marseille l’Hebdo.

Les laboratoires de l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales) impliqués dans le cycle A l’école des sciences sociales sont implantés à la Vieille-Charité, à Marseille : le Centre Norbert Elias (sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles), le GREQAM (Groupement de recherche en économie quantitative d’Aix-Marseille) et l’IDEP (Institut d’économie publique), un Groupement d’intérêt scientifique créé par le Greqam.

Contact : Yves Doazan, doazan@univmed.fr, tél. 04 91 14 07 31

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