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Actu-Environnement

Les nouvelles batailles de l'amiante

Amiante : du miracle au cauchemar Actu-Environnement.com - Publié le 21/06/2010
Amiante : du miracle au cauchemar  |    |  Chapitre 7 / 7
Au 8 mars 2010, l’amiante était interdit dans 52 pays du monde seulement, dont les 27 pays de l'Union européenne depuis 2005, selon l'International Ban Asbestos International (IBAS). La fibre minérale continue d'être largement utilisée. Si la consommation est en baisse dans tous les pays industrialisés depuis 1970 - Union européenne, Japon, Etats-Unis - elle a explosé dans la plupart des grands pays en développement ou émergents que sont le Brésil, la Chine et l'Inde.

La Russie est de loin le premier producteur mondial, avec 983.200 tonnes en 2000, soit presque la moitié des 2,07 millions de tonnes produites cette année-là. Très loin toutefois du pic de 3.493.800 tonnes produites en 1970 au niveau mondial ! Suivent ensuite la Chine (370.000 tonnes), le Canada (320.000), le Brésil (170.000), le Zimbabwe (145.000), l’Afrique du Sud (18.782) et les Etats-Unis (5.260).

Dans ce contexte, il est normal que l'amiante continue de faire l'objet de batailles. Les pays actuellement consommateurs sont aussi férus que les pays occidentaux en leur temps du minerai aux propriétés ''magiques''. Comme eux, ils découvrent les catastrophes sanitaires qui y sont associés. Au Pakistan, entre 1995 et 2003, 601 cas de mésothéliome ont été diagnostiqués uniquement dans la province Nord-Ouest du pays, selon l'Association internationale de la sécurité sociale (AISS). Malheureusement, les victoires en faveur d'une interdiction ou d'une restriction d'usage n'ont malheureusement pas été légion.

Ainsi, en octobre 2008, la communauté internationale échouait à faire inscrire l'amiante chrysotile à la liste des produits dangereux de la Convention de Rotterdam, qui vise à ce que chaque pays exportateur prévienne le pays importateur des risques de ces produits.

Principal opposant à l’inscription de ce produit, dont il est l’un des producteurs mondiaux : le Canada. Le pays est très fortement suspecté d’avoir poussé ses principaux clients (Inde, Pakistan, Philippines et Vietnam) à s’y opposer. ''Le Canada continue [d']être le promoteur d’une croisade mondiale pro-amiante mais il se garde bien de pratiquer ce qu’il prêche pour les autres. La consommation d’amiante est très réduite dans ce pays. Plus de 95 % de la production est exportée. C’est la question nationale québécoise qui constitue le facteur central d’explication de la politique canadienne sur l’amiante et de ses multiples contradictions'', estimait en juin 2005 l'Institut syndical européen (Etui) dans un dossier consacré à l’amiante dans le monde.

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Fin janvier encore, le Premier ministre du Québec Jean Charest avait été chaudement accueilli par plusieurs syndicats en Inde, où il était en visite commerciale d'une semaine. Dans une lettre ouverte, une centaine de scientifiques de 28 pays l'avaient appelé à faire cesser l’exportation d’amiante.

En 1998, le pays attaquait d'ailleurs la décision française d'interdiction de l'amiante devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour violation des règles de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (Gatt). Au terme de trois ans de procédures, les Communautés européennes qui défendaient la France ont eu gain de cause.

Chaque trimestre, le bulletin intitulé ''A la casse'' de l'association Robin des Bois vient rappeler à quel point la sous-traitance du démantèlement de navires en fin vie et plein d'amiante de l'Occident vers les pays en développement reste une pratique courante. Selon Platform on Shipbreaking, 80% des 10.000 navires de plus de 500 tonnes recyclés entre 1990 et 2006 l'ont été par des travailleurs mal protégés sur des plages au Bengladesh, Pakistan et en Inde.

Sur ce point, la première convention sur le démantèlement des navires, signée par 66 pays le 15 mai 2009, s'est révélée décevante, même si elle prévoit que les armateurs fournissent un inventaire des matériaux dangereux du navire avant de l’envoyer à la casse.

Tous les regards sont donc tournés vers LE procès de l'amiante qui s'est ouvert à Turin en décembre 2009, où deux hauts dirigeants d’Eternit, le baron belge Louis de Cartier de Marchienne et le milliardaire suisse Stephan Schmidheiny, comparaissent pour ''désastre sanitaire''. Une première mondiale qui fait exception. Venant principalement de Casale Montferrato (Piémont), 2 900 victimes ont porté plainte contre la multinationale. D'après l'association Andeva, 900 morts ont été recensés parmi les ouvriers de quatre usines italiennes et la population voisine.

L'entreprise aurait déversé jusqu'à 20 tonnes de déchets d'amiante par semaine dans le Pô, où ils auraient formé une île contaminée et dévié le lit naturel du fleuve. C'est la première fois que des dirigeants de multinationales sont mis en cause par des poursuites pénales dans le dossier de l'amiante.

Victor Roux-Goeken

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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