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Investir dans la préservation et/ou la restauration des écosystèmes ?

Quelle biodiversité pour demain ? Actu-Environnement.com - Publié le 18/10/2010
Quelle biodiversité pour demain ?  |    |  Chapitre 6 / 9
En dépit des efforts de conservation au niveau mondial et national, l’érosion de la biodiversité perdure en 2010. Un nombre important d’écosystèmes essentiels se trouve en dehors des sites protégés, rappelle le PNUE, et ''ne sont pas donc suffisamment préservés''. L’ONU exhorte les pays à agir pour réduire la crise d'extinction d'ici 2050 en ''adoptant un plan stratégique sur la biodiversité'' à Nagoya. De leur côté, les ONG, à l'instar du WWF, demandent de porter à 15% la proportion d’aires protégées des écorégions terrestres d'ici 2030-2050 et de créer de 30 à 40 % d'aires marines protégées sur les océans du globe.

Les services écosytémiques évalués jusqu'à 70.000 milliards $ /an

Pour ce faire, le PNUE et les ONG appellent à investir dans la préservation mais aussi la restauration des écosystèmes. D'autant que l'agence onusienne, dans un rapport publié en juin, estime entre 21.000 et 72.000 milliards de dollars la valeur annuelle des services écosystémiques dans le monde : apport en nourriture, en eau potable ou en médicaments naturels, régulation, piégeage du carbone, services culturels…

''Le coût d’une préservation efficace telle qu’elle est pratiquée dans de nombreux parcs nationaux et sites protégés peut varier de quelques dizaines à quelques centaines de dollars par hectare'', chiffre le PNUE1. Les investissements en faveur de la biodiversité peuvent être issus de bailleurs publics et de financements privés. Le Fonds de Partenariat pour les Ecosystèmes Critiques (CEPF) - qui rassemble notamment la Banque mondiale, l'Agence française de développement (AFD), le Fonds pour l'environnement mondial (FEM)- va notamment débloquer 10 millions de dollars US d'ici 5 ans pour préserver la biodiversité ''menacée'' dans six zones du bassin méditerranéen. Parmi ces zones figurent les montagnes, plateaux et zones humides du Tell algérien et de Tunisie ou les Balkans du sud-ouest.
Les collectivités sont également impliquées à l'instar des 400 élus français mobilisés pour les abeilles, en partenariat avec l'Union nationale de l'Apiculture Française (Unaf). Les 400 élus s'engagent ''à ne plus utiliser de produits phytosanitaires toxiques pour les abeilles dans les espaces verts de leurs collectivités, à ne pas favoriser la mise en culture de plantes génétiquement modifiées, et à promouvoir une agriculture réellement respectueuse de l'environnement''.
Les investisseurs privés sont aussi appelés à accroître leur financement dans les projets à travers le mécénat d'entreprises notamment. Le Parc National de la Guadeloupe a par exemple signé en octobre 2009 une convention avec SITA, filiale de Suez Environnement, pour la réintroduction du lamantin sur l'île.

Des ''opportunités'' autour de la restauration des écosystèmes

L'enjeu est aussi de restaurer les écosystèmes alors que 60% d'entre eux (marais, récifs coralliens, forêts…) sont déjà ''dégradés'', rappelle le PNUE dans son rapport. Si la gestion d’écosystèmes existants est "une priorité'' en termes de coûts, la restauration ne doit pas être en reste même si elle est ''dix fois plus cher'' et qu'elle ne permettra de récupérer ''qu'entre 25 et 44 % des services originels fournis par la nature''.


Des restaurations à condition d'être ''adaptées''
Les projets de restauration d'écosystèmes doivent être mises en œuvre de ''manière rigoureuse et planifée'', prévient le PNUE. Le rapport évoque l’introduction dans des eaux européennes d’écrevisses signal originaires d’Amérique du Nord après que la surpêche a affecté les prises d’espèces indigènes en les ramenant parfois à seulement 10 % des prises originelles. Ces écrevisses non indigènes d'abord introduites dans les eaux suédoises ont apporté une peste propre à cette espèce qui s’est répandue dans 21 pays européens. Certains d’entre eux tentent désormais de mettre en place des sanctuaires ou des sites sécurisés afin de sauver les populations indigènes survivantes.
''Correctement planifiée'', la réhabilitation des écosystèmes peut en revanche, engendrer des ''coûts-bénéfices de 3 % en termes de rendement'' mais aussi des emplois. Les investissements peuvent consister à restaurer ''des cours d'eau alimentant les rivières et les lacs, à améliorer la stabilité et la fertilité des sols qui sont vitales pour l'agriculture et à combattre le changement climatique en capturant et stockant le carbone présent dans l'atmosphère'', explique l'étude intitulée ''Planète morte, planète vivante''. Plusieurs initiatives en faveur de la restauration ont été déjà lancées par des groupes industriels. À l'instar de Danone qui plante 6.000 hectares en agroforesterie en Inde pour restaurer les sols. Lafarge réhabilite aussi ses carrières quand Perrier-Vittel, paye l'afforestation de ses sites de captage.

Pour Christian Nelleman, l’auteur principal du rapport, la restauration ''est importante et efficace''. ''Les zones humides et les forêts peuvent être jusqu'à 22 fois plus efficaces que d'investir dans les systèmes de traitement d'eau'', affirme-t-il. Alors qu'au Vietnam, la restauration de près de 12.000 hectares de mangroves a coûté un peu plus de 1 million de dollars, celle-ci a permis d’économiser des frais annuels de maintenance des digues allant jusqu’à 7 millions de dollars, cite le PNUE. Pour Achim Steiner, Directeur exécutif, ''les investissements correctement planifiés et des réinvestissements dans la restauration de ces importantes infrastructures naturelles ne font pas que procurer un rendement élevé. Ils seront également très importants, sinon essentiels, pour le développement durable dans un monde qui se caractérise par une croissance continue des aspirations, de la démographie, des revenus et des demandes en ressources naturelles de la planète''.

Rachida Boughriet

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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