Le développement encouragé et prévu de la filière bois-énergie va provoquer un accroissement de la demande en combustible bois. Le bois issu des déchets du bâtiment commence seulement à être récupéré séparément sur les chantiers. Comme son utilisation systématique n’est pas encore déployée, les besoins en bois-énergie vont donc surtout être couverts par les ressources forestières et les sous-produits de l’industrie du bois.
Si la crainte de voir la forêt française « se faire piller sans ménagement » peut traverser l’esprit, il semblerait que celle-ci soit riche en ressource. En France métropolitaine, les forêts occupent actuellement 28 % du territoire et produisent selon l’IFN (Inventaire Forestier National) 103 millions de m3 de bois par an. Les relevés de l’IFN affirment également que la forêt française croit en surface, que le volume sur pied est en constante augmentation. Mais tout ce bois n’est pas toujours accessible et les industries du bois sont les premières consommatrices.
Quel volume peut-on espérer pouvoir valoriser en bois-énergie ? Sera-t-il suffisant pour répondre à la demande ? Tel est la question que se sont posée de nombreux instituts et administrations. Une étude réalisée par l'IFN et SOLAGRO a permis d'estimer le potentiel des seules plaquettes forestières entre 7 et 12 Mtep par an selon l'intensité de l'exploitation forestière.
En octobre 2007, le Cemagref a été plus loin. À partir de l’analyse des nombreuses études nationales et régionales menées sur la question depuis plusieurs années, l’institut a évalué qu’à l’échelle nationale la disponibilité supplémentaire en bois industrie ou bois énergie (BIBE) pourrait atteindre près de
18 millions de m3 par an au cours des 10 prochaines années. Un potentiel supplémentaire de
4,7 millions de m3 par an de produits connexes de scierie est également envisageable si la récolte de bois-d’œuvre augmente. La Bourgogne et la région Rhône-alpes sont les deux régions française les plus fournies alors que le Nord-Pas-de-Calais, les Pays de la Loire, la Haute et la Basse-Normandie présentent un faible potentiel.
En tout état de cause, pour mobiliser cette ressource supplémentaire, il va falloir mettre en place les filières nécessaires. Plusieurs régions et départements ont commencé à s’organiser. Des plates-formes chargées de collecter, transporter, déchiqueter, stocker et livrer le bois voient le jour ou sont en cours de montage. Même si pour l’instant le territoire n’est pas totalement zoné, l’ADEME estime que plus de 60 sociétés organisent et livrent du bois combustible et plus de 300 organisations institutionnelles et professionnelles interviennent sur ce marché.
Pour en savoir plus :
Etude du Cemagref
Etude de l’ADEME