La climatisation solaire devrait connaître un renouveau prochainement. Les installations de démonstration vont en effet être intégrées dans le programme d’aide du
Fonds chaleur dans un système d'encadrement spécial. Géré par l’ADEME, ce fonds doit permettre de développer la chaleur renouvelable grâce à un budget conséquent sur 3 ans.
Les aides pourraient représenter jusqu’à 60 voire 80% maximum de l’investissement mais un niveau de qualité élevé sera exigé en contrepartie (productivité solaire et efficacité électrique minimum), explique Daniel Mugnier de Tecsol. L’ensemble de ces modalités sera présenté jeudi 11 juin 2009 à l’occasion de la Conférence internationale DERBI.
Ce programme aura pour but de faire émerger la technologie via la démonstration. Il privilégiera des installations performantes et fonctionnant à l’année ce qui sous-entend qu’elles devront être réversibles et assurer une partie des besoins de chauffage en hiver et de climatisation en été.
L’avenir de la climatisation solaire réside dans le couplage chauffage/ climatisation, confirme Daniel Mugnier.
Le déploiement d’installations de démonstration permettra de finaliser la technologie. Des pistes d’amélioration résident en effet dans la
maîtrise de la régulation des systèmes. La problématique des tours aéroréfrigérantes doit également être réglée surtout pour les petites installations.
Pour les grands projets d’une puissance de plus de 100 kW, les tours de refroidissement ne posent pas de soucis puisque le coût de leur maintenance peut être pris en compte dans le budget de départ, explique Daniel Mugnier.
En revanche pour les plus petites installations, d’autres voies sont possibles pour dissiper la chaleur. Des refroidisseurs « sans eau » appelés «
dry coolers » suscitent beaucoup d’espoir bien qu’ils soient moins efficaces que les tours classiques et consommateurs d’électricité. Le bureau d’étude Tecsol tente de son côté de développer des systèmes similaires intégrant une aspersion d’eau minime mais suffisante pour augmenter l’efficacité de ces aérorefroidisseurs. Ces systèmes doivent désormais recevoir l’aval de l’administration française pour ne pas être considéré comme une tour de refroidissement.
Un développement intimement lié à une réduction des besoins de climatisationLa climatisation solaire ne prendra réellement de l’ampleur que lorsque les besoins en climatisation seront fortement réduits. Autrement dit lorsque les bâtiments seront conçus pour assurer un confort d’été satisfaisant. Les techniques passives de maîtrise des températures sont aujourd’hui largement sous-utilisées dans les bâtiments tertiaires, et des erreurs de conception des bâtiments conduisent souvent à des surchauffes très inconfortables pour les occupants. L’attitude la plus fréquente consiste à compenser ces erreurs de conception par une climatisation classique.
Les techniques passives de maîtrise des températures visent à minimiser les apports de chaleur internes et externes et évacuer les apports de chaleur. Pour cela, il faut optimiser les apports internes, l’orientation du bâtiment et des ouvertures, les espaces extérieurs, les protections solaires, l’isolation, l’inertie thermique et la ventilation.
Crédits photo : INES Chambery -INES/CEA
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