Les biodéchets des ménagesLes politiques européennes et françaises tentent d'encourager le recours aux traitements biologiques afin de limiter les quantités de déchets enfouies ou incinérées. Pour les
biodéchets provenant des ménages ou assimilés les collectivités sont les premières concernées. Plusieurs d'entre elles se sont lancées dans la valorisation des déchets organiques produits sur leur territoire. Certaines ont choisi de collecter ces déchets à la source par la mise en place d'une collecte sélective. D'autres cherchent à récupérer les déchets encore valorisables sur la fraction d'ordures ménagères résiduelles (OMR) et se tournent pour cela vers les centres de traitement mécano-biologiques (TMB).
Pour valoriser les déchets organiques, les collectivités peuvent également proposer à leurs habitants de se munir d'un
composteur à installer dans leur jardin. Selon le ministère de l'écologie, 10 millions de foyers pratiquent aujourd'hui le compostage domestique. Avec son plan de soutien mis en place en 2006, le ministère espère atteindre les 12 millions prochainement.
Pour développer le traitement biologique des biodéchets, la France envisage également d'obliger les gros producteurs comme les
cantines scolaires à trier ces déchets. Ce dispositif est prévu dans le cadre du projet de loi Grenelle 2.
La méthanisation et le compostage à la fermeLe milieu agricole est également très courtisé pour développer les traitements biologiques. En effet, l’agriculture présente des atouts naturels puisque les agriculteurs peuvent apporter des surfaces d’épandage pour le digestat ou le compost et valoriser leurs effluents d’élevage, leurs sous-produits et des déchets végétaux, voire des cultures énergétiques.
En mars 2005 les chambres d'agriculture et l'ADEME ont signé un accord-cadre pour développer le
co-compostage à la ferme. Fondé sur un partenariat territorial entre un groupe d'éleveurs et une collectivité locale, il consiste le plus souvent en un traitement conjoint des effluents d'élevage et des déchets verts. Une enquête réalisée en 2006 par le réseau des chambres d'agriculture a recensé près de 80 opérations de co-compostage dans 37 départements caractérisés par de nombreux élevages.
Les agriculteurs sont désormais encouragés à aller plus loin en mettant en place des installations de
méthanisation à la ferme afin de rendre les exploitations agricoles plus autonomes d'un point de vue énergétique. Selon un rapport du CGEDD de février 2008, la France a encore très peu développé la filière biogaz en agriculture. Aussi, on ne comptait fin 2007 que 4 installations récentes de méthanisation à la ferme. Toutefois, depuis le relèvement des tarifs de rachat de l'électricité, plus de 100 projets de méthanisation à la ferme ou sous forme collective ont émergé.
La France a d'ailleurs lancé un programme d'amélioration de l'efficacité énergétique des exploitations agricoles où la méthanisation a une place prépondérante avec un objectif national de 1.000 installations vers 2015.
PerspectivesAu regard des politiques environnementales déployées en Europe et en France sur la gestion des déchets, les traitements biologiques sont appelés à se développer. Si les techniques sont maîtrisées, de nombreuses recherches sont encore menées pour en améliorer les performances. En France, le Cemagref par exemple s'intéresse au compostage et notamment aux différents paramètres qui modifient la performance de dégradation biologique. Il s'agit également de mieux connaître les capacités de dégradation des différents types de déchets pouvant être méthanisés ou compostés ou encore de mieux comprendre et maîtriser le retour au sol des matières organiques via le compost (recherches menées par l'INRA).
La valorisation du biogaz est par ailleurs un axe de recherche prometteur : améliorer le rendement des installations de co-génération, introduire le biogaz dans le réseau de gaz naturel ou encore l'utiliser comme carburant.
