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Actu-Environnement

Mise en œuvre du Développement Durable

Le développement durable Actu-Environnement.com - Publié le 29/05/2006
Le développement durable  |    |  Chapitre 9 / 14
Si le concept de développement durable semble désormais bien défini et intégré dans les politiques du moins au niveau des discours, sa déclinaison concrète en actions commence tout juste. À chaque échelle, des politiques et des outils ont vu le jour.

Au niveau institutionnel, le développement durable a investi progressivement les grandes institutions internationales sociales, financières et économiques comme l’OCDE, la banque Mondiale, l’OMC, l’UNESCO. Il s’exprime aussi bien dans les conditions de financement des programmes qu’à travers les grandes décisions tel que le protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre.
Dans les politiques nationales, il se manifeste par la création de nouvelles structures comme la Commission Française du Développement Durable (CFDD), s’intègre dans la législation et dans les institutions comme dans l’Education Nationale. En 2002, les Nations Unies ont confié à l'UNESCO la responsabilité de promouvoir la « décennie pour l'éducation en vue du développement durable (2005-2014) » et d'élaborer un programme d'application au niveau international. Ce programme doit proposer aux gouvernements des moyens de promouvoir et d'améliorer l'intégration de l'éducation en vue du développement durable dans leurs politiques, stratégies et plans éducatifs. Les équipes pédagogiques françaises ont donc été invitées dès septembre 2004 à contribuer à la généralisation de l'Education à l'Environnement et au Développement Durable (EEDD) dans tous les établissements, de la maternelle au lycée. Dans les politiques territoriales, le développement durable est mis en œuvre principalement sous forme d’Agendas 21 locaux. Les agendas 21 correspondent à des engagements que prennent des Collectivités pour aller dans la direction du développement durable, tel que défini dans les 27 principes de la déclaration de RIO. En 2001 la France était très en retard et ne comptait que 69 Agendas 21 locaux alors qu’à la même époque l’Allemagne en comptait déjà plus de 2000. L'élaboration d'agendas 21 est maintenant encouragée par la signature de contrats particuliers dans le cadre des Contrats de Plan Etat- Régions. 500 collectivités sont actuellement porteuses de projets.

Les ONG ont joué un rôle prédominant dans la naissance de la notion de développement durable. Dès les années 70, certaines ONG principalement environnementalistes dénonçaient dans leur discours l’accumulation de richesse et la croissance économique incontrôlée tout en défendant une économie en harmonie avec la nature et les besoins personnels des individus. Elles ont surtout été le relais médiatique des premiers rapports qui allaient conduire à la création de la notion de développement et les rédacteurs de nombreux documents.
À Rio, la fonction et l’influence des ONG ont pris une autre dimension parce qu’elles ont été d’une part largement impliquées dans le processus de préparation de la conférence et parce qu’elles se sont fortement regroupées et organisées en réseau afin de se faire entendre.
De plus tous les secteurs dans lesquels œuvrent les ONG sont concernés par le développement durable : environnement, humanitaire, défense des droits. Ce concept est donc devenu le nouveau cheval de bataille de nombreuses ONG.

Le développement durable étant une question d’équilibre entre l’économie, le social et l’environnement, les ONG ont tout naturellement trouvé leur place en tant qu’opposants face aux lobbies économiques en rappelant les principes du DD et en énonçant le retard des Etats à appliquer les textes internationaux.

Cependant les ONG font face à une crise d’identité et de croissance. Des contestations apparaissent en interne et en externe. En interne face des organisations quasi bureaucratiques et à des intérêts parfois divergents. En externe les ONG sont contestées par les Etats et les entreprises qui leur reprochent de glisser vers l’ingérence et contestent de plus en plus leur représentativité.

Du côté des entreprises, il existe sans doute autant de définitions du développement durable qu'il y a d'entreprises. Dans une entreprise, le développement durable consiste à systématiquement appliquer une stratégie intégrant à la fois les impacts économiques, environnementaux et sociaux dans la politique de l'entreprise. Mieux connue dans les ouvrages de références sous le terme d'approche « Triple bottom line », cette stratégie a pour but d'intégrer trois dimensions de prime abord inconciliables : le social, l'économique et l'environnemental. Reste ensuite, et c'est là un point essentiel de tout processus de développement durable, à partager et à faire connaître cette nouvelle politique aux « stakeholders » ou « parties prenantes », autrement dit, à tous les acteurs liés aux activités de l'entreprise (actionnaires, clients, fournisseurs, personnel, autorités, riverains...).

Depuis le début des années 90, les initiatives volontaires se multiplient sur le sujet : codes de bonnes pratiques, principes ou lignes directrices, système de management environnemental, etc. Les notions « d’écologie industrielle », « d’eco-efficacité », « d’entreprise durable » et de « responsabilité sociétale des entreprises » ont fait leur apparition dans tous les secteurs d’activités. Pour faire face à ce foisonnement de méthodes et de concepts, certaines pratiques font désormais l’objet de certification ou de labellisation (EMAS, Iso14001, GRI, SD2100).
De plus ces dernières années, le contexte réglementaire et législatif a joué le rôle de catalyseur en incitant les entreprises à communiquer et à donner un sens plus concret au développement durable. La loi NRE (Nouvelle Régulation Economique) par exemple, impose aux sociétés cotées de préciser dans leur rapport de gestion la manière dont elle prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leurs activités d’où l’apparition des Rapport de Développement Durable.

Le thème de la préservation de l’environnement a donc connu un essor très important et très rapide ces dernières années. Les entreprises ont dû recenser, connaître et comprendre les impacts environnementaux de leurs activités. Désormais cela se traduit par des notions des opérationnelles liées à des problématiques de risque ou de rentabilité (maîtrise des consommations d’énergie, lutte contre les pollutions ) mais aussi à une volonté de prendre en compte les attentes des parties prenantes (éco-conception).
Le développement durable est considéré par les entreprises comme un outil de gestion des risques. En matière sociale, cette interprétation se traduit par la volonté de gérer les risques liés à la santé, à la sécurité et aux conditions de travail. Le DD a également influencé la politique de ressources humaines des entreprises notamment en termes de formation et de rémunération.

Le développement durable devient progressivement un sujet de cotation des entreprises et le lien avec les aspects financiers se fait de plus en plus sentir. Les banques, par exemple, placent dorénavant les entreprises sous le regard de l'excellence environnementale (rating environnemental). De grandes agences de « rating », à commencer par Dow Jones mais aussi la Caisse des Dépôts en France, ont défini des mécanismes d'analyse avec des batteries d'indicateurs de la qualité des entreprises au regard du développement durable. Si les comptes apportent une vision de l’activité écoulée, ils ne donnent pas beaucoup d’informations sur l’avenir alors que les rapports de développement durable apportent des informations nouvelles sur la manière dont sont gérés les risques et contribuent à donner une certaine visibilité à long terme sur la capacité de l’entreprise à assurer sa pérennité.

Les chances de réussite d'un projet de DD en entreprise dépendent donc des facteurs suivants :
  • Élaborer et peaufiner sa vision du développement durable
    Dans la réalité, un processus de développement durable risque de provoquer certaines interférences entre par exemple, la gestion des risques et la recherche d'opportunités commerciales ou entre le court et le long terme... Une bonne intégration ainsi qu'un dosage judicieux seront dès lors nécessaires entre ces préoccupations et la poursuite du processus de DD.
    Le DD suscite cependant des questions : qu'est-ce qui unit notre organisation ? Que symbolisons-nous? D'autre part, certains éléments de la stratégie d'une entreprise, tel le choix de méthodes de production écologiques ou d'un processus de qualité totale, peuvent représenter une excellente base de projet de DD, car la réflexion qu'ils induisent porte sur les trois dimensions clés du DD : social, environnement, économie. En d'autres termes, ils permettent de reconsidérer certains des processus et pratiques de l'entreprise, tout en stimulant l'émergence d'une nouvelle vision au sein de l'organisation.

  • Le rôle central des parties prenantes
    On ne peut nier l'implication des parties prenantes dans le processus de développement durable. Au nombre de ces acteurs, on retrouve des personnes liées de près ou de loin à l'entreprise : collaborateurs, clients, fournisseurs, syndicats, consommateurs, banques... Tout projet de DD doit donc dès le départ prendre en compte les acteurs clés. Une nuance s'impose toutefois car cette approche ne peut en aucun cas mener à une confusion de pouvoir. Si les personnes concernées participent au dialogue, c'est à la direction de l'entreprise qu'il revient de fixer les règles du jeu, de définir les objectifs du projet en concertation avec les acteurs cités et de guider le processus.

  • La communication
    L'attention portée à ces différents intervenants suppose la mise en place d'une stratégie de communication ouverte, permanente et équilibrée. Communiquer et dialoguer de manière efficace ne veut cependant pas dire qu'il faille être d'accord sur tout. Cela signifie plutôt être à l'écoute des autres, respecter leur avis, prendre le temps d'en faire une synthèse pour en intégrer les éléments utiles dans la stratégie de l'entreprise. Cela implique également l'élaboration d'une solution de type « Gagnant/Gagnant » pour tous les groupes cibles.

  • L'implication du management
    Opter pour le DD suppose une vision claire sur l'ensemble des tâches à accomplir et sur la façon de les entreprendre. Cela suppose de la part du management un engagement concret, permettant de traduire ce projet en une vision et une série de missions cohérentes. La plupart de ces projets naissent d'ailleurs parmi les acteurs de base, pour être ensuite portés et soutenus par la direction.

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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