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Valorisation matière / recyclage : les filières en développement

La gestion des déchets ménagers Actu-Environnement.com - Publié le 23/03/2009
La gestion des déchets ménagers  |    |  Chapitre 5 / 9
   
Valorisation matière / recyclage : les filières en développement
   
Les plastiques

Le plastique a connu un développement foudroyant, sans comparaison avec celui des autres matériaux. Sa présence chez les ménages est donc très forte : meubles, équipements électroniques… et bien évidemment dans les emballages, premier secteur d'application des matières plastiques.

Fabriqué à partir de pétrole, le plastique englobe de nombreux types de matériaux plus ou moins recyclables suivant leurs caractéristiques physico-chimiques. Le polyéthylène est par exemple un thermoplastique : il peut être chauffé, refroidi pour donner une forme, puis chauffé à nouveau pour une autre forme. Il est donc recyclable. En revanche le silicone est un plastique thermodurcissable qui se fige dès la première transformation et est donc très difficiles à recycler.

À l’heure actuelle, le recyclage des emballages plastiques ne se concentre en France, que sur les « corps creux » d’une certaine taille (flacons, bouteilles, bidons) constitués dans l'un des trois principaux polymères thermoplastique : PEhd (polyéthylène haute densité), PVC (polychlorure de vinyle) et PET(polyéthylène terephtalate).

Une fois collectés, ces emballages sont triés par type et régénérés afin de retrouver les résines plastiques de base. Le PEhd après broyage, lavage et extrusion donne ainsi des granules, le PET donne des paillettes et le PVC donne une poudre. Le recyclage consiste ensuite à utiliser ces résines régénérées pour fabriquer de nouveaux produits : des flacons et des bas pour le PEhd par exemple, des fibres pour le PET et des tuyaux ou encore fibres textiles pour le PVC.

Selon l’ADEME, le taux de recyclage des emballages plastiques s’élevait à 19% en 2006 et le taux d’incorporation de matière recyclée à seulement 7%. L’ADEME explique cette situation par la relative jeunesse de la filière. Mais la récupération des plastiques issus des DEEE, des véhicules hors d’usage et du bâtiment pourrait faire grossir les volumes prochainement.

Toutefois, les entreprises de recyclage de matières plastiques s’inquiètent car elle sont désormais confrontées au développement de la production de « plastiques complexes » contenant des additifs qui interdisent une quelconque valorisation matière, ce qui limite le développement des volumes susceptibles d’être l’objet d’un recyclage.

Les industriels de l'emballage développent aussi les bioplastiques, fabriqués à partir de polymères d'origine végétale comme la cellulose produite à partir de bois ou de maïs ou encore l'amidon de pomme de terre. Selon la Commission européenne, la part de marché des bioplastiques pourrait être comprise entre 1 et 2% en 2010 et entre 1 et 4% à l'horizon 2020 alors qu'elle était inférieure à 0,1% en 2002. Selon le cabinet Alcimed en revanche, cette part pourrait grimper à 10% en 2015 et 20% en 2030.
Le développement de ces bioplastiques pourrait perturber les process de recyclage : le seuil acceptable de présence d’emballage en bioplastique permettant de ne pas perturber le fonctionnement des unités existantes de recyclage est variable selon le process, d’une tolérance zéro à quelques pourcents. Les test réalisés par les plasturgistes indiquent que théoriquement le recyclage d’un flux de matériaux biodégradables est possible.
Théoriquement ces bioplastiques pourraient être dirigés vers les installations de compostage et de méthanisation. Toutefois, les conditions dans lesquelles ils se dégradent (vitesse, résidu obtenu) ne sont peut-être pas les mêmes que les biodéchets classiques (cuisine, jardins). Ils peut donc là aussi perturber les process.

Le textile

La consommation de vêtements, linge de maison et chaussures par les ménages français est estimée à environ 700.000 tonnes par an. Ce total passe à environ 1 million de tonnes par an si l’on prend en compte les textiles utilisés pour l’ameublement et les revêtements muraux.

Les modes et acteurs de collecte sont très diversifiés : la collecte est en effet effectuée par environ 50 opérateurs appartenant au monde associatif et caritatif ou au monde industriel. La collecte se fait par apport direct aux associations, par dépôt dans un conteneurs et par collecte au porte-à-porte. Selon FEDEREC, en 2006, environ 106.000 tonnes de vêtements, linges de maison et chaussures ont été collectées en France.

Selon les statistiques de l’ADEME, 35 à 40% des textiles usagés sont réemployés en France ou exportés, 45 à 50% sont effilochés pour la production de fibres ou utilisés en chiffon d’essuyage industriel et 10 à 20% envoyés à l’incinération.

Mais l’ouverture du marché français à l’importation de vêtements à bas prix et de faible qualité a entraîné une augmentation du pourcentage de déchets destinés à l’incinération et a provoqué une crise de la filière de la récupération textile. En réponse aux difficultés financières rencontrées par les acteurs, le gouvernement a mis en place une « Responsabilité Elargie des Producteurs » pour la filière. Ainsi la loi de finance 2007 prévoit qu’à compter du 1er janvier 2007, toutes les personnes physiques ou morales qui mettent sur le marché national à titre professionnel des produits textiles... sont tenues de contribuer ou de pourvoir au recyclage et au traitement des déchets issus de ces produits.
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Ainsi, une contribution financière des metteurs sur le marché sera reversée aux opérateurs de la filière pour le recyclage des produits, à condition que ces opérateurs respectent un cahier des charges en termes de pourcentage de valorisation, de développement des collectes et de création d'emplois particulièrement d'insertion.

En juin 2008 le décret relatif au recyclage et au traitement des déchets issus des produits textiles d’habillement, des chaussures ou du linge de maison neufs destinés aux ménages est paru. Le dispositif doit assurer la collecte et la valorisation de 50% du gisement soit 350.000 tonnes ou 6 kgs par habitant et par an au cours des 6 prochaines années.

L’organisation de cette REP se concentre autour de l’éco-organisme Eco-TCL créé le 5 décembre 2008. Son agrément est en cours de signature. Les premières contributions seront prélevées à partir de mai 2009 et les premiers soutiens versés à partir de juillet 2009.

Les biodéchets

Un biodéchet est un déchet issu de la matière organique. Il est donc dégradable par des micro-organismes (bactéries, insectes, champignons) en présence d’oxygène (processus aérobie) ou non (anaérobie). Dans les déchets des ménages, les déchets de cuisine et les déchets du jardin répondent à cette définition. Selon l’ADEME, ils représentent 29% des volumes produits.

Dans un contexte où l’incinération et la mise en décharge ont mauvaise presse et coûtent de plus en plus cher, la récupération et le traitement à part de ces biodéchets intéresse de plus en plus. De nombreuses collectivités encouragent déjà leurs habitants possédant un jardin à installer un composteur individuel. D’autres ont mis en place une collecte sélective pour les déchets des jardins auxquelles elles ajoutent les déchets issus de l’entretien des espaces verts. Certaines vont plus loin et collectent spécifiquement les déchets de cuisine.

Une fois collectés, ces déchets sont traités biologiquement par compostage (processus aérobie) ou méthanisation (processus anaérobie). De ces traitements, ressort respectivement soit du compost soit du biogaz soit les deux à la fois suivant les combinaisons de traitement mis en place. En effet, la méthanisation entraîne la production de biogaz suite à la fermentation des déchets grâce à des bactéries et d’un digestat. Encore riche en matière organique ce digestat peut être composté.

Les caractéristiques du compost final varient en fonction des déchets d’origines mais dans tous les cas un compost contient du phosphore, de l’azote et de la potasse qui en font un bon amendement organique.

Le biogaz est composé de méthane et de dioxyde de carbone. Brûlé, il peut produire de l'électricité et/ou de la chaleur. Epuré, il peut être utilisé comme carburant par les voitures fonctionnant au gaz naturel voire injecté dans le réseau de gaz naturel.

Mais malgré ces avantages environnementaux et énergétiques, la valorisation des biodéchets n’est pas encore fortement déployée sur le territoire français. Selon l’ADEME, seuls 3,5 millions de tonnes de déchets organiques sont compostés ou méthanisés.
Le défaut de rentabilité économique constitue aujourd'hui l'un des principaux freins aux investissements. L'accès à un gisement de déchets pérenne, la valorisation de l'énergie produite (raccordement au réseau électrique, de gaz naturel ou de chaleur) ou la question des débouchés pour le compost sont d'autres obstacles que rencontrent la plupart des projets développés. De plus, les installations de méthanisation et de compostage peuvent être soumises aux autorisations relatives aux installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). C’est le cas par exemple si elles accueillent des boues de station d'épuration ou encore si elle valorise le biogaz par combustion. Mais une nouvelle nomenclature ICPE concernant les installations de méthanisation devrait voir le jour cette année.

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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