Pour que l’installation de récupération des eaux de pluie soit efficace, il est nécessaire d’avoir une
adéquation entre les besoins liés aux usages et l’apport d’eau de pluie. L’exemple d’une école ou d’un collège est idéal puisque l’absence de besoin en été concorde avec la réduction des apports. Mais des bureaux, des logements ou des centres commerciaux peuvent également bénéficier d’un système de récupération et de réutilisation d’eau de pluie. L’installation peut également être conçue à une plus grande échelle que celle du bâtiment : zone d’activité, lotissement, quartier… Dans tous les cas une installation type doit comprendre :
- Un
système de collecte, autrement dit une surface (toit, parking) et un système d’acheminement (gouttières, canalisations …),
- Un
système d’épuration qui varie en fonction de l’usage et qui peut aller du simple dégrillage pour retenir les feuilles à une filtration en aval du réservoir,
- Un
réservoir : enterré ou non, fermé ou ouvert, en béton, acier ou PEHD,
- Un
système de régulation : indicateur de niveau, relais eau de ville et trop plein, clapet anti-retour,
- Un
système de redistribution de l’eau avec mise en pression, réseau de canalisations identifié, robinets spéciaux…
Les besoins et les apports détermineront le dimensionnement de l’installation et plus précisément la taille du réservoir. C’est l’élément central de l’installation et son volume doit être un bon compromis entre les besoins et les apports. Une cuve trop petite pourrait ne pas subvenir aux besoins et un complément d’apport d’eau potable serait nécessaire. Une cuve trop grande coûte plus cher et prend de la place.
Il est préférable de faire appel à des professionnels pour dimensionner précisément l’installation mais quelques formules permettent de se faire une petite idée sur la question. La taille de la cuve va dépendre de plusieurs facteurs spécifiques au projet :
- P : la pluviométrie locale en litre par m2 et par an (voir Météo France),
- S : la surface du toit (m2) et sa composition (tuile, graviers, végétalisé) qui joue sur le volume d’eau restitué aux gouttières (coefficient de perte ou Cp),
- le nombre de jours de réserve de la cuve (en général 21 jours).
- B : les besoins annuels en litre
Capacité de la cuve (en litre) = [(P x S x Cp) + B] / 2 x (21 / 365)Variation de Cp : toit en tuiles (0,75), toit en graviers (0,6), toit enherbé (0,3), toit ondulé (0,8), toit plat (0,6).
Ordre de grandeur des besoins en eau :
Utilisation extérieur :- Arrosage du jardin : 15 à 20 litres par m2
- Lavage de voiture : de 40 à 200 l
- Piscine : de 50.000 à 80.000 l
- Nettoyage de voiries : rues (1litre/j/m2), caniveaux (25 litre/j/m).
Utilisation intérieur :WC : 6 utilisations par personne et par jour
Lave-linge : 0,6 lavage/personne/jour avec 50 litres d’eau par lavage
Des ajustements sont à prévoir sachant que l’eau au fond de la cuve n’est pas récupérable. Certaines conditions météorologiques peuvent également influer. Dans le Sud de la France par exemple, il pleut pratiquement autant que dans le Nord mais pas de la même façon. Les pluies sont souvent plus intenses mais moins régulières. L’installation doit donc pouvoir recueillir un grand volume d’eau tombé en quelques minutes.