Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

La réglementation thermique de 1974 à aujourd'hui

La RT 2012 bientôt en ordre de marche Actu-Environnement.com - Publié le 20/06/2011
La RT 2012 bientôt en ordre de marche  |    |  Chapitre 1 / 5
C'est à la suite du premier choc pétrolier de 1973 que la France adopte dès 1974 une première réglementation thermique (RT) afin de réduire la facture énergétique. Cette stratégie, née dans l'urgence suite au renchérissement brutal du prix des hydrocarbures, sera réévaluée quatre fois par la suite afin de renforcer progressivement les contraintes de consommation des bâtiments neufs.

La RT 1974 jette les bases

La RT 1974 s'applique à l'ensemble des bâtiments neufs d'habitation. Elle fixe, de façon relativement simple comparativement aux futures RT, un objectif de réduction de 25% de la consommation énergétique des bâtiments, par rapport aux normes en vigueur depuis la fin des années 1950, en tenant compte de l’isolation des parois extérieures et du renouvellement de l’air afin de limiter les déperditions de chaleur.
S'agissant de l'isolation des parois, elle introduit un coefficient de transmission thermique K qui mesure la quantité d'énergie qui s'échappe à travers les parois. Son mode de calcul sera finalisé en 1977 et subira plus d'une dizaine de modifications jusqu'au milieu des années 2000.
En matière de déperditions thermiques liées au renouvellement de l'air intérieur, la RT 1974 instaure le coefficient G, comme "déperdition globales" d’un logement, mesurant la perte d'énergie rapportée au volume habitable du bâtiment. Il s'exprime en watt par mètre cube pour une variation d'un degré kelvin entre la température extérieure et intérieure (W/m3.°K).
Par la suite les différentes RT n'auront de cesse de renforcer les exigences en matière de déperdition d'énergie et de complexifier les critères retenus afin de mieux tenir compte de certains aspects laissés de côté par la RT 1974. Quant aux bâtiments non-résidentiels, une réglementation spécifique leur sera appliquée jusqu'à ce qu'ils soient finalement pris en compte par la RT à partir de 1988.

En 1979, l'histoire se répète et le deuxième choc pétrolier aboutit rapidement à un renforcement des mesures en faveur des économies d'énergie. Dans le domaine du bâti, la RT 1982 vise un nouveau gain de 20% sur la consommation énergétique par rapport à la précédente RT. Pour cela, elle renforce les contraintes en ciblant tout particulièrement les besoins de chauffage. Ainsi, la contrainte sur la déperdition de chaleur en fonction du volume habitable (coefficient G) est renforcée et un nouveau coefficient B, pour "Besoins de chauffage", est créé pour mesurer les besoins annuels en chauffage en tenant compte des apports extérieur et intérieur. Mesuré en W/m3.°K, ce nouveau coefficient est obtenu en retranchant les apports gratuits utiles du coefficient G. Il vise en particulier les apports solaires qui dépendent principalement des surfaces vitrées et de leur orientation. Dans les faits, cette RT rend obligatoire l'application du standard haute isolation appliqué volontairement depuis 1980.

Application aux bâtiments non-résidentiels

En 1988 apparaît la troisième réglementation thermique qui s'applique aux bâtiments résidentiels et non-résidentiels et vise un optimum économique en laissant le choix de la technologie la moins onéreuse pour atteindre l'objectif fixé. Par ailleurs, cette nouvelle RT marque un tournant en élargissant la base de la consommation énergétique des bâtiments puisque le calcul ne se limite plus aux seules déperditions de chaleur lié à l'isolation du bâtiment. Dans les faits, elle introduit un nouveau coefficient C qui permet un calcul théorique basé sur l'ensemble des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ECS) en tenant compte des rendements des équipements. Pour atteindre l'objectif fixé, il est possible d'arbitrer entre l'installation d'équipements bénéficiant de bons rendements ou une isolation renforcée. Par ailleurs, certains équipements, notamment la climatisation et les équipements de ventilation, sont pris en compte dans les bâtiments non-résidentiels.

Rattrapage du tertiaire

Cette troisième RT sera remplacée deux ans plus tard par la RT 2000 qui vise une réduction de 20% de la consommation maximale des logements par rapport à la RT 1988 et une baisse de 40% pour la consommation des bâtiments tertiaires. Cet écart de contrainte s'explique en grande partie par le rattrapage des exigences imposées aux bâtiments tertiaires qui se voient appliquer des contraintes similaires à celles des logements.
Par ailleurs, avec cette nouvelle réglementation, le législateur prend en compte le confort d'été, via des températures maximales à respecter, dans les bâtiments non-climatisés en se basant principalement sur la zone climatique, la possibilité d'ouvrir les fenêtres, l'inertie thermique et la protection solaire. Avec cette réglementation, les constructeurs doivent maintenant respecter des "performances" en matière d'économie d'énergie, d'équipements consommateurs d'énergie (chauffage, ECS, climatisation et éclairage) et de confort d'été.

Enfin, la dernière étape précédant l'actuelle RT 2012, vise une amélioration de 15% de la consommation énergétique des bâtiments neuf et des extensions. Avec la RT 2005, le législateur prévoyait par ailleurs une révision quinquennale avec un objectif de réduction de la consommation énergétique de 40% entre 2000 et 2020. Par ailleurs, cette RT incorpore deux nouveautés : elle intègre la construction bioclimatique et la valorise aussi bien pour diminuer les besoins de chauffage que pour assurer un meilleur confort d'été et elle améliore la prise en compte des énergies renouvelables, notamment en les introduisant dans les calculs de référence. S'agissant de ce dernier point, avec la RT 2005 une maison individuelle utilisant aussi bien l'électricité que les combustibles fossiles devait être théoriquement équipée de 2 m² de capteurs solaires ou devait économiser l'énergie équivalente grâce à un surcroît d'isolation ou des systèmes de chauffage plus performants.

Philippe Collet

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

Retour au sommaire

RéactionsAucune réaction à cet article

 

Réagissez à cet article ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- disposant d'un porte-monnaie éléctronique
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
[ Tous les champs sont obligatoires ]
 

Partager