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RT 2012 : une nouvelle réglementation ambitieuse et source de bouleversements

La RT 2012 bientôt en ordre de marche Actu-Environnement.com - Publié le 20/06/2011
La RT 2012 bientôt en ordre de marche  |    |  Chapitre 2 / 5
150 milliards de kilowattheures (kWh) économisés et 13 à 35 millions de tonnes de CO2 évitées sur la période 2013-2020. Ce sont les gains environnementaux que devrait permettre de générer la réglementation thermique 2012 pour le bâtiment neuf (dite RT 2012) dont l'application va débuter en octobre prochain.

Issue des débats du Grenelle de l'environnement, cette nouvelle réglementation thermique a pour objectif, tout comme les précédentes RT de limiter les consommations énergétiques des bâtiments neufs qu’ils soient pour de l’habitation (résidentiel) ou pour tout autre usage (tertiaire), publics ou privés.

Innovation : un objectif de consommation unique quelle que soit la forme du bâtiment

Définition de la SHON
La surface hors oeuvre nette ou SHON est une donnée essentielle en matière de construction. Elle se calcule à partir de la Surface Hors Oeuvre Brute (SHOB) qui représente la somme des surfaces de plancher de chaque niveau de construction. Pour calculer la SHON il faut soustraire de la SHOB les surfaces des combles et des sous-sols non aménageables, les surface des toitures-terrasses, des balcons, des parking, etc.
Jusqu’à présent, les différentes RT se calaient tous les 5 ans autour de 10,15 à 20 % de réduction des consommations en exprimant la valeur à respecter par rapport à un bâtiment de référence. L’objectif en kWhep/m2 (kWh d'énergie primaire par m2 de surface hors œuvre nette ou SHON) dépendait ainsi de nombreux paramètres propres au projet (forme du bâtiment, détail des installations…). De ce fait, la consommation en énergie primaire à respecter pouvait varier fortement d’un bâtiment à l’autre. La RT 2012 définie désormais une exigence globale en consommation d'énergie primaire en valeur absolue fixée pour tous les bâtiments neufs à 50 kilowattheures d'énergie primaire par mètre carré et par an (kWh/m2/an), soit l'actuelle norme Bâtiment Basse Consommation (BBC) contre 150 kWh/m²/an en moyenne avec la RT2005.
"Avec la RT 2012, l'exigence s’exprimera différemment", expliquait Jean-Robert Millet, responsable de la division Energie au CSTB en septembre 2009. "Le coefficient de référence calculé à partir des détails du bâtiment sera remplacé par une valeur absolue, indépendante de la forme du bâtiment. Le gain par rapport à 2005 sera d'au moins 50% (et pourra varier fortement d'un bâtiment à l'autre)".

Tous les bâtiments répondant à la RT 2012 ne respecteront pas précisément l'objectif de 50 kWh/m2/an puisque ce dernier a été modulé en fonction du type de bâtiment, de la zone climatique, de l'altitude à laquelle sont construits les bâtiments et de la taille des logements. Une ultime modulation a également été ajoutée : jusqu'au 1er janvier 2015, la consommation d'énergie du logement collectif pourra être augmentée de 7,5 kWh/m2/an. Cette majoration s'explique par les surcoûts de mise en œuvre constatés dans le bâtiment collectif.

Mais dans tous les cas cet objectif ambitieux demandera à l'équipe de conception une réflexion à la fois plus globale et plus pointue, tant sur la conception du bâti que sur le choix des systèmes, selon le CSTB. "Par exemple, en RT 2005, si vous décidiez de faire un bâtiment très découpé et peu compact, le coefficient de référence suivait. En RT 2012, ce coefficient ne sera plus fonction de la forme du bâtiment. Si la forme est pénalisante du point de vue de l’énergie, il faudra compenser et faire mieux par ailleurs", explique Jean-Robert Millet.

 Modulation de la consommation pour les logements résidentiels en fonction des départements

Légende : Modulation de la consommation pour les logements résidentiels en fonction des départements
Source : Plan bâtiment Grenelle

Porter plus d’attention à la conception du bâti

Afin d’être conforme à la future RT 2012, un bâtiment neuf devra respecter trois exigences globales représentées par trois coefficients : le Besoin Bioclimatique (BBio), la Consommation (Cep) et la Température intérieure conventionnelle (Tic).

De manière simplifiée, le nouveau coefficient BBio correspond aux besoins en énergie selon les composantes liées au bâti (chauffage, refroidissement et éclairage). Une exigence d’efficacité énergétique minimale est introduite : le Bbio du bâtiment considéré doit être inférieur à une valeur maximale Bbiomax. "Le Bbio est une innovation majeure de la RT 2012. Il valorise la qualité intrinsèque de la conception du bâti. La démarche bioclimatique optimise entre autres l’orientation, les apports solaires, l’éclairage naturel, le niveau d’isolation, l’inertie, la compacité et la mitoyenneté", explique l'ADEME dans une brochure parue en avril 2011.

Le coefficient C ou Cep caractérise la consommation d'énergie primaire du bâti : il doit être inférieur à une valeur maximale Cepmax. Cinq usages sont pris en compte pour son calcul : chauffage, production d’eau chaude sanitaire, refroidissement, éclairage, auxiliaires (ventilateurs, pompes).

L'indice Tic caractérise quant à lui la température intérieure conventionnelle du bâtiment qui correspond à la température intérieure atteinte au cours d'une séquence de 5 jours chauds inférieurs à 26°C. Le Tic du bâtiment doit être inférieur à une valeur de référence Ticref .

 Illustration schématique des trois coefficients et de leur relation

Légende : illustration schématique des trois coefficients et de leur relation
Source : Plan bâtiment Grenelle


Ces trois coefficients seront calculés grâce aux outils de calculs informatiques qui seront fournis par le CSTB et qui sont en cours d’élaboration. Ces "exigences de résultats" sont complétées par une série "d'exigences de moyens" comme par exemple le recours aux énergies renouvelables en maison individuelle, le traitement des ponts thermiques, le traitement de l’étanchéité à l’air ou encore une surface minimale de baies vitrées (1/6 de la surface des murs).

Florence Roussel

Energie primaire contre énergie finale
La réglementation thermique 2012, tout comme la RT 2005, exprime des exigences en énergie primaire, à ne pas confondre avec l’énergie finale. L’énergie finale (kWhEF) est la quantité d’énergie disponible pour l’utilisateur final. L’énergie primaire (kWhEP) est la consommation nécessaire à la production de cette énergie finale. Par convention, du fait des pertes liées à la production, la transformation, le transport et le stockage :
1 kWhEF = 2,58 kWhEP pour l’électricité
1 kWhEF = 1 kWhEP pour les autres énergies (gaz, réseaux de chaleur, bois, etc.)



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