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Urgent : bâtiment cherche compétences

Grenelle de l’environnement : l’enjeu de la formation des professionnels Actu-Environnement.com - Publié le 02/12/2008
Grenelle de l’environnement : l’enjeu...  |    |  Chapitre 1 / 6
© Greg Pickens
Multiplication des chantiers de rénovation, augmentation des installations d’énergie renouvelable, constructions économes en énergie… La mise en œuvre des mesures du Grenelle de l’environnement, dont le premier volet a été adopté en première lecture en octobre par les députés, devrait entraîner une mutation profonde du secteur du bâtiment et des énergies renouvelables. Si les technologies sont disponibles aujourd’hui pour relever le défi du Grenelle de l’environnement, un large effort reste à faire pour adapter le marché de l’emploi à la demande future. Un grand nombre de formations n’intègrent pas encore les questions d’efficacité énergétique et les entreprises peinent aujourd’hui à embaucher du personnel qualifié. L’enjeu du secteur dans les années à venir est d’augmenter le nombre de professionnels mais aussi leurs compétences.

Un volume d’activités créateur d’emplois

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie représentent aujourd’hui un marché de 33 Mds€ et 220.000 emplois en France. Dès 2012, les perspectives d’évolution liées aux objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement laissent envisager un doublement de ce marché et des emplois afférents.
L’amélioration du bâti existant (31 millions de logements, soit 2,7 Mds de mètres carrés et 850 millions m² de bâtiments tertiaires) constitue l’un des grands chantiers du Grenelle de l’environnement. L’objectif fixé par le texte est de réduire d’au moins 38 % les consommations d’énergie du parc existant d’ici 2020. Le secteur, qui emploie aujourd’hui 100.000 personnes, devrait voir son chiffre d’affaires doubler d’ici 2012 pour atteindre 18 à 22 Mds€. Pour le résidentiel et le tertiaire, le gain net d’emplois directs est estimé à 120.000.
Le secteur des énergies renouvelables hors grande hydraulique affichait quant à lui un chiffre d’affaires de 9,4 Mds€ en 2007. Les emplois liés à ces activités sont estimés à 52.300. D’ici 2012, la mise en œuvre du Grenelle devrait générer un chiffre d’affaires de près de 24 Mds€ et 119.500 emplois directs, soit 67.200 emplois nouveaux créés en 4 ans.

L’inadéquation des formations actuelles

Des emplois qui séduisent les Français
Les métiers liés à l’environnement et aux économies d’énergie ont la côte auprès des Français ! Selon une étude commanditée par l’Association nationale pour la formation des adultes (AFPA) réalisée en octobre 2008, près de 3 Français sur 4 croient à l’avenir de ces métiers. Plus d’un actif sur 2 (52 %) se déclare intéressé par une formation liée aux métiers du développement durable, des économies d’énergie et de l’environnement, dans le cadre d’une nouvelle étape ou d’une réorientation de son parcours professionnel.

Cette étude est encourageante pour les professionnels du secteur du bâtiment qui souhaitent rendre leurs métiers plus attractifs, notamment auprès des jeunes : nous faisons beaucoup d’efforts pour valoriser l’image de la profession et attirer les jeunes dans nos cursus. L’enjeu des travaux du Grenelle est porteur pour tout notre secteur. Nous devons continuer à forme, estime Benoît Loison, président de la commission environnement et construction durable de la fédération française du bâtiment (FFB). Mais comme le rappelle Philippe Rocher, formateur et membre du Syndicat des énergies renouvelables, il ne faut pas que la maîtrise de l’énergie et les énergies renouvelables deviennent des filières par défaut. Ce sont de vrais métiers, qui demandent une formation professionnelle de qualité.
Aujourd’hui pourtant, avant même la mise en œuvre de ce grand chantier, les entreprises manquent de personnel qualifié. Les professionnels sont peu nombreux encore à avoir acquis des compétences liées à la maîtrise de l’énergie et les jeunes issus des formations initiales ont très peu été formés à ces questions.

Si de nombreuses formations estampillées « développement durable » voient le jour ces dernières années, celles-ci sont souvent inadaptées à la demande du marché. De nombreux établissements se sont jetés sur ce créneau « à la mode », le nombre d’inscriptions a suivi, menant les étudiants de ces formations à la désillusion lors de leur arrivée sur le marché de l’emploi. Les métiers de l'Environnement en général, et plus particulièrement ceux de la construction ou de la rénovation énergétique des bâtiments réclament des compétences le plus souvent techniques et pratiques. Les niveaux ''technicien'' (CAP/BEP) et ''technicien supérieur'' (BTS) sont très appréciés, confirme David Ascher, Directeur de la publication d'Emploi-Environnement.com. Au lieu de cela, on forme chaque année des milliers de Bac +5, sur des disciplines souvent conceptuelles, pas toujours très en rapport avec la réalité des métiers sur le terrain. Si l'on veut assurer le développement des éco-activités, alors il va falloir corriger le déficit d'image des formations courtes et professionnalisantes, et dispenser des formations plus pragmatiques aux ingénieurs.

Sur les secteurs bâtiment / EnR, les besoins actuels du marché correspondent en effet davantage à une évolution des métiers traditionnels aux nouvelles techniques (chauffagistes, couvreurs, ingénieurs…). Plus que de formations généralistes, le secteur a besoin de formations professionnelles adaptées, intégrant les nouvelles problématiques liées au développement durable.

L’enjeu est de taille. Selon les professionnels du bâtiment, si l’on souhaite former d’ici 2020 l’ensemble des professionnels du secteur et les jeunes en cours de formation, l’effort supplémentaire serait de 212.500 personnes par an en formation continue et initiale. Ce qui nécessiterait au préalable la formation de 10.000 enseignants.

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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