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Une filière française pour un marché européen

Eolien offshore : le lancement de la filière française Actu-Environnement.com - Publié le 09/01/2012
Eolien offshore : le lancement de la...  |    |  Chapitre 2 / 5
Outre la possibilité de développer leurs activités dans l'Hexagone, les industriels français pourraient également profiter des marchés à l'étranger. L'Allemagne et surtout le Royaume-Uni, en raison des projets amorcés, sont des cibles prioritaires.

© David Woods


Avec le prix de l'énergie, le développement de la filière industrielle en France sera le critère analysé par le gouvernement pour désigner les futurs vainqueurs de l'appel d'offres. Des énergéticiens et des industriels de différents horizons ont donc créé des alliances offrant l’ensemble des compétences nécessaires à l’installation de fermes, de l’assemblage des éoliennes à leur exploitation, en passant par la maintenance et la mise en place de sous-stations.

De la fabrication d'éoliennes à la conception de parcs

Le consortium mené par EDF Energies Nouvelles réunit ainsi cinq grands acteurs de référence dont Dong Energy qui apportera son expertise de spécialiste de l'éolien en mer. Cette alliance associe également trois partenaires que sont Nass&Wind, Poweo ENR et wpd Offshore. Ces derniers travailleront sur le développement de projets dans les zones maritimes sélectionnées, assureront la conduite des études environnementales et la mise en œuvre de la concertation locale. Avec le rôle d'équipementier, Alstom aura la responsabilité de la fourniture d'éoliennes offshore de dernière génération à haut rendement (6 MW). "La mise sur le marché de ce nouvel équipement en 2014 sera l'occasion unique de concevoir de toute pièce une éolienne de technologie française, fabriquée et assemblée sur le territoire national", indique ainsi un communiqué du consortium.

Ciblant seulement deux zones de l'appel d'offres, le groupement organisé autour d'Iberdrola et Eole-Res intègre plusieurs acteurs français. Areva, qui fait également parti du consortium de GDF Suez, sera le fournisseur exclusif de turbines pour le marché national. "Grâce à son expertise et à sa connaissance du milieu marin, Technip participera également, l'ingénierie et la construction des deux zones offshore. Sa flotte de bateaux réalisera l'installation en mer des fondations sous forme de jacket qui seront conçus par STX France ainsi que la pose en mer des éoliennes", indique Jean-Christophe Chomette, directeur France d'Iberdrola. Mi-décembre, Iberdrola a également officialisé un partenariat avec la société Neoen Marine qui sera chargée notamment de la concertation locale, de la conduite d’études environnementales ou encore de l’obtention des autorisations administratives. "Ces différents partenaires du consortium présentent des expertises et des expériences complémentaires, sur toutes la chaîne de compétence et à chaque étapes de développement des projets. Cette alliance offre la garantie de faire émerger les projets dans les temps", appuie Jean-Christophe Chomette. Ce dernier a également précisé que le statut de champion national d'Areva n'est certes pas un désavantage dans cet appel d'offres, mais le vrai plus est qu'il soit le seul turbinier à commercialiser une turbine d’une puissance de 5 MW, qui soit opérationnelle en mer du Nord depuis 2009.

La création d'usines dépendante du résultat de l'appel d'offres

La présence d'Alstom et d'Areva au sein de ces différents consortiums se traduira également par la création d'usines comme l'ont annoncé les deux groupes. Alstom prévoit ainsi de développer les activités de fabrication de nacelles et d'alternateurs sur le site de Saint-Nazaire, auxquelles s'ajouterait, toujours en Loire–Atlantique, un centre d'ingénierie offshore. Le port de Cherbourg pourrait également accueillir la production de pales d'une envergure de 73 mètres, en partenariat avec LM Wind Power, et un atelier de fabrication de mâts de 123 mètres de haut. "Ces projets industriels permettront de produire Haliade 150, la première éolienne en mer de 6 MW de nouvelle génération, dont chaque unité sera capable d'alimenter en électricité l'équivalent d'environ 5.000 foyers", détaille Alstom. Le premier prototype de cette éolienne pourrait être testé en mer courant 2012 et la production en série devrait débuter en 2014. Par ailleurs, selon Alain Verne, président de la région Haute-Normandie, le groupe souhaiterait également implanter une usine pour fabriquer des systèmes d’ancrage, entre Fécamp et Le Havre.

Areva envisage, pour sa part, d'établir sur un site de 60 hectares à l'entrée du port du Havre, deux usines de production d'éoliennes offshore. Un site sera destiné à la fabrication de pales de 66 mètres de long, et le deuxième sera consacré à la production de turbines de 5 MW, d'un poids de 300 tonnes l'unité. Mais, pour que ces deux usines soient construites à l'horizon 2014-2015, "il faudrait qu'Areva gagne 1,2 GW en termes de puissance installée pour justifier un investissement qui est estimé à plusieurs dizaines de millions d'euros", souligne Philippe Kavafyan, directeur France d'Areva Renouvelables. Le consortium mené par EDF EN devra, quant à lui, gagner un nombre de zones suffisantes pour construire 1,5 GW de capacité, ce qui correspond "au seuil critique pour que son projet industriel et technologique puisse être concrétisé". Ce dernier nécessitant un investissement d'environ 100 millions d'euros selon le groupe.

Des opportunités à saisir sur les marchés européens

Grâce à la situation géographique de l'Hexagone, le développement de la filière industrielle française pourrait également bénéficier des projets éoliens offshore prévus en Europe, et notamment au Royaume-Uni et en Allemagne. Dans ces deux derniers pays, le planning de construction offshore est bien plus ambitieux que les objectifs français. Outre-Manche, le premier appel d’offres a permis d’installer une puissance de 2.500 MW, tandis que le deuxième a autorisé la mise en place d’une capacité de 13.500 MW. Lancé au début 2010, le Round 3 de l’appel d’offres est appelé à satisfaire à lui tout seul le quart de la demande britannique électrique, avec 32 GW installés en 2020. Dans les neuf zones offshore définies, seuls deux parcs sont inférieurs à 1 GW. Outre-Rhin, ce sont des capacités de 10.000 MW et de 25.000 MW qui devraient être installées respectivement pour 2020 et pour 2030.

Ces gigantesques projets pourraient donc intégrer des turbines, voire des éoliennes entières, de conception française. "Iberdrola a remporté, pour l’instant, les droits de 8,5 GW à installer en Angleterre, dont 7,2 GW en face du Havre. Dès l’an prochain, le groupe commencera à travailler sur une première tranche de 400 MW. Mais, au total, ce sera près de 1.440 turbines à mettre en place", précise Jean-Christophe Chomette, ajoutant que "la filière industrielle française pourra s’appuyer sur la présence à la fois de l’énergéticien espagnole et du groupe britannique Res pour accéder plus facilement à ce marché". D’autant plus que les appels d’offres anglais n’ont intégré aucun critère sur le développement industriel, ce qui a abouti à la création d’une filière anglaise assez timide. Par ailleurs, des sociétés comme Technip ou Bourbon qui recherchent actuellement de nouveaux types de pose pourraient également en profiter. Enfin, même si certains pays comme l’Allemagne ou le Danemark ont investi très tôt dans cette technologie et développé une industrie compétitive et exportatrice, le marché offshore reste en devenir. Les positions concurrentielles des opérateurs et des industriels étant loin d’être figées.

Clément Cygler

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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