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Un réseau de sous-traitants en devenir

Eolien offshore : le lancement de la filière française Actu-Environnement.com - Publié le 09/01/2012
Eolien offshore : le lancement de la...  |    |  Chapitre 3 / 5
La volonté de l'Etat français de créer une filière offshore dynamique offre l'opportunité à de nombreux industriels de développer et de diversifier leurs activités. Une occasion à ne pas laisser passer.

© Bernard Biger - STX France

Energéticiens, développeurs et équipementiers ne sont pas les seuls à se réjouir de cet appel d’offres et du possible développement d’une filière industrielle offshore en France. L’émergence de cette filière offre de nombreuses possibilités à l’ensemble de la chaîne de valeur : fournisseurs de composants, fournisseurs de câbles, équipementiers électriques… En effet, si la France n’a pas encore de filière structurée, elle compte déjà des entreprises qui réunissent un savoir-faire sur quasiment toute la chaîne, en particulier sur les parties à haute technicité.

Certains industriels français intervenant au niveau de la sous-traitance de rang 1, comme Converteam pour les équipements électriques, Rollix Defontaine pour les couronnes d’orientation ou Leroy Somer pour les génératrices, sont ainsi reconnus par le secteur. Ils restent encore peu nombreux. Selon une étude de PriceWaterhouseCoppers (PWC) publiée en décembre 2010, le pourcentage moyen de sous-traitants français qui participent à la fabrication d’éoliennes varie entre 0 % et 10 % en fonction des constructeurs. La création de ces nouveaux parcs éoliens offshores qui favorisera normalement l’implantation de nouvelles usines au plus près des zones d’exploitation, représente donc une occasion à saisir pour de multiples acteurs.

Identifier dès à présent les sous-traitants français

"Prévu à Saint-Nazaire et à Cherbourg, le pôle industriel comprenant les unités de fabrication de générateurs, pales et nacelles fera appel à de nombreux sous-traitants industriels français et l’objet de partenariats technologiques avec plusieurs organismes", avance ainsi Alstom, estimant que "près de 200 fournisseurs du secteur de l’éolien offshore sont impliqués dans ce projet". De son côté, Areva a indiqué que les nacelles produites à Cherbourg intégreraient environ 80 % de composants sous-traités, ce qui devrait fournir des opportunités, notamment à certains industriels souhaitant diversifier leurs activités.

Pour les énergéticiens qui doivent présenter une idée de filière dans leur dossier de candidature, la recherche de nombreux sous-traitants de rang 1 et 2 est importante pour respecter au mieux le cahier des charges établi. "Pour répondre à nos besoins en pièces et en composants nécessaires à la réalisation d'éoliennes et afin d’ancrer localement ces projets, Iberdrola a, pour l'instant, identifié plus d'une centaine de sous-traitants français", insiste Jean-Christophe Chomette.

Pales ou mâts, une production locale pressentie

Le dimensionnement des pales ou des mâts d’éolienne offshore ainsi que les coûts de transport associés favorisant une production locale, certaines entreprises françaises, en quête de relais de croissance, se sont aventurées sur ce type de production. Issu du secteur aéronautique, EADS Astrium s’est donc engagé récemment dans la production de pales sur le site de l’Ecoparc de Blanquefort à Bordeaux. Les premiers modèles fabriqués sont de moyenne envergure (30 à 50 mètres), mais, à l’horizon 2015, l’usine se lancera dans la construction d’éléments plus grands encore, des pales de 60 à 80 mètres configurées pour le marché de l’éolien offshore.

Des clusters pour capter la croissance du secteur éolien offshore
Afin de faciliter la structuration de la filière industrielle ainsi que les contacts avec les opérateurs, quatre clusters éoliens offshore ont été créés : Le Havre Développement, Bretagne pôle naval, Néopolia et Ecoparc de Blanquefort. Réunissant jusqu'à 200 entreprises par entité, ces structures ont pour objectif de capter la fabrication de l'ensemble des éléments en amont de la chaîne de valeur, tout en démontrant la volonté des acteurs français de s'intégrer à ce secteur en croissance. La plupart de ces clusters se positionnent avant tout sur la fabrication de mâts et fondations pour éoliennes offshore, mais leur enjeu est également d'arriver à la fabrication des éléments à forte valeur ajoutée (comme la nacelle, le rotor ou les pales), et de prendre en charge les étapes de l'installation en mer des éoliennes.
Les mâts devront eux aussi être construits localement. Ces grandes tours requérant un savoir-faire d'une moins grande technicité que les turbines, des entreprises présentes dans le secteur de la construction métallique pourraient se positionner sur ce segment. En juin 2011, CMP Dunkerque, expert en chaudronnerie de grandes pièces, s'est ainsi associé avec Céole, spécialiste des mâts d'éoliennes terrestres, pour concevoir des modèles destinés au marché offshore. Cet accord prévoit la création d'une co-entreprise à Dunkerque et permettrait la production d'une centaine de mâts par an. Toutefois, cette diversification d'activités nécessitant un investissement de plusieurs millions d'euros, CMP Dunkerque, filiale de Vinci, souhaite trouver des accords commerciaux avec des grands turbiniers avant de se lancer dans la production. Les entreprises de chaudronnerie pourraient également trouver des débouchés dans la fabrication de pièces métalliques (arbre principal, générateur, multiplicateur…) ou de fonds en acier des aérogénérateurs.

Un savoir-faire transposable

Les sociétés ayant l'expérience des structures métalliques de la construction navale (STX, Saipem ou DCNS) peuvent aussi apporter leur savoir-faire ainsi que leurs réseaux existants de sous-traitants et de fournisseurs dans la conception des fondations offshore. Même si la réalisation de cette grande structure est différente de celle des navires habituellement construits, les compétences de base du chantier naval que sont la tôlerie, la soudure, la manutention, sans oublier la peinture, restent à peu près identiques, notamment pour les fondations jacket.
Ainsi, le chantier STX France de Saint-Nazaire a achevé début décembre sa première fondation d'éolienne offshore de type jacket. Présentant un poids de 375 tonnes, avec une base de 16 mètres de côté et une hauteur de 30 mètres, la fondation a été livrée à Alstom pour être assemblée avec l'Haliade 150, une turbine de 6 MW. Cette machine sera au départ étudiée à terre dans des conditions proches de celles des vents du large, avant d'être implantée en mer. Pour Jean-Charles Audouin, responsable affaires chez STX, l'objectif est à terme de fabriquer 50 à 70 jackets par an, ce qui créera des emplois et aidera au développement de PME et PMI locales.

Clément Cygler

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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