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Actu-Environnement

La logistique : une variable d'ajustement entre l'offre et la demande

La logistique Actu-Environnement.com - Publié le 21/03/2011
La logistique  |    |  Chapitre 1 / 8
Le tour du monde des marchandises
Les marchandises voyagent de plus en plus. Un produit parcourt en moyenne 2.000 km. Cette moyenne tient d'une part à l'accroissement de la consommation de produits exotiques : une bouteille de vin sud américain (12.000 km parcourus) ou un ananas (11.000 km) ne sont plus rares sur les tables françaises. Mais cela tient aussi à la complexification de la chaîne de production. Un yaourt aux fruits affiche 9.000 km au compteur. Plus étonnant : l'exemple de crevettes belges. Celles-ci sont pêchées sur la côte belge, transportées jusqu'au Maroc pour être nettoyées (main-d’œuvre bon marché) avant de revenir sur le marché belge pour être vendues. Autre tendance : l'éclatement de la chaîne de production. Le jean est un bon exemple de produit intégré au marché mondial : sa matière première principale, le coton, provient d'Afrique ou d'Asie, sa confection est réalisée en Asie ou en Afrique, avant de débarquer en France par voie maritime, de rejoindre les entrepôts textiles afin d'être disséminé dans les lieux de distribution.
L’évolution des systèmes de production et de consommation depuis les années 70 a considérablement modifié la stratégie des entreprises. On est passé de fabrications de petites quantités et variées dans l'après-guerre à des fabrications industrielles, de masse, de plus en plus spécialisées. La distribution a également évolué. En 1960, une épicerie proposait 2.000 produits alors qu'aujourd’hui un supermarché en propose plus de 15.000. De grosses unités de production et de distribution ont donc été développées.

Autre phénomène : l'offre s'est accrue, devenant plus importante que la demande, et a augmenté le risque pour les entreprises de ne pas écouler l'ensemble de leurs stocks de marchandises et également la nécessité de suivre les tendances (habillement, chaussure…). La réduction des stocks ou ''stocks zéro''', la production ''juste à temps'', se sont donc développées afin d'accroître la rentabilité en évitant notamment des coûts de stockage et des invendus.

Enfin, pour devenir compétitifs face à cette offre croissante, les industriels ont également tendu vers un éclatement des phases d'élaboration d'un produit afin de profiter des coûts salariaux les plus avantageux et/ou de compétences spécifiques disséminées dans le monde entier. Les productions et les échanges se sont donc internationalisés massivement. Ainsi, si depuis quelques décennies, la quantité de marchandises transportées par habitant est restée relativement stable, la distance parcourue par ces marchandises s'est, elle, considérablement accrue.

Cette évolution, ces dernières décennies, a conduit les activités logistiques à prendre une place centrale dans les stratégies des entreprises. Les flux de marchandises ont évolué vers plus de flexibilité, l'organisation de la logistique a dû être optimisée pour devenir une variable d'ajustement entre l'offre et la demande.

Une logistique de plus en plus prégnante dans les stratégies des entreprises

C'est désormais la demande qui fixe les règles du jeu. Le ''flux tendu'' et le ''juste à temps'' deviennent la norme. Il s'agit d'achalander les rayons des magasins ''juste à temps'', sans passer par la case stockage. Cela implique un acheminement de marchandises fréquent et très réactif. L'objectif de la logistique est donc d'aller vite tout en réduisant les coûts. Certaines industries, notamment l'automobile, s'imposent même un ''flux très tendu'', où la production est guidée par les commandes. Cette logique du toujours plus vite et plus efficace a profité au transport routier. Les camions ont été multipliés par 4 sur les routes depuis les années 50. Leur flexibilité, leur cadence, leur compétitivité mais aussi le fait qu'ils sont des modes de stockages ambulants les ont privilégiés.

Mais ces dernières années, les coûts logistiques des entreprises ont connu une forte augmentation. Ils constituent en moyenne près de 10 % du chiffre d'affaires d'une entreprise. L'augmentation du kilométrage parcouru par un produit, la complexification de la chaîne logistique ont particulièrement augmenté la part transport. L'optimiser constitue donc une priorité. Le bon fonctionnement de la chaîne logistique influe directement sur les performances financières des entreprises.

Une nécessaire évolution

Si longtemps, l'efficacité des coûts et la disponibilité des produits étaient les moteurs de la logistique, de nouvelles préoccupations sont apparues : consommation d'énergie, sécurité, pollution... La hausse du coût de l'énergie et la tendance à l'internalisation des coûts externes du transport (nuisances sonores, congestion, pollution, infrastructures…), avec des dispositifs envisagés comme la taxe poids lourds, pourraient accroître la facture de la logistique. De ce fait, elle devra nécessairement s'adapter. D'ores et déjà, les acteurs de la chaîne logistique ont cherché à optimiser les chargements, les trajets (moins de retour à vide…). Mais cela risque d'être insuffisant.
Les distances de transport pourront être réduites via la réorganisation territoriale de la chaîne logistique de la production à la consommation. La notion de fournisseur ''low cost'' évoluera certainement, la proximité pourra être privilégiée. L'Ademe estime qu'une déspécialisation des usines pourrait entraîner un gain de 12 % par tonne par kilomètre. Si cette déspécialisation est couplée avec une optimisation du nombre d'entrepôts, ce gain est porté à 15 %.

Sophie Fabrégat

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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