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Le contexte réglementaire favorise le développement des connaissances, Christine Feray, chargée de mission à l'Ineris

Les micropolluants de l'eau Actu-Environnement.com - Publié le 02/04/2012
Les micropolluants de l'eau  |    |  Chapitre 1 / 7
Le contexte réglementaire favorise le développement des connaissances, Christine Feray, chargée de mission à l'Ineris
Environnement & Technique N°314 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°314
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La recherche s'intensifie autour de la problématique des micropolluants. De leur identification dans les milieux à la compréhension de leurs mécanismes et de leurs impacts, Christine Feray, chargée de mission à l'Ineris1, nous explique les enjeux.

Actu-Environnement : Que considère-t-on comme micropolluant ?

Christine Feray :
Les micropolluants recouvrent d'une manière assez large tous les polluants et contaminants présents dans les milieux à faible dose (microgramme par litre, nanogramme…). Il y a plusieurs milliers ou dizaines de milliers de micropolluants dans l'environnement aujourd'hui. Ce sont des substances chimiques naturelles - fonds géochimique par exemple - ou non naturelles dont on ne connaît pas toujours la toxicité pour l'homme et/ou l'environnement. De nombreuses questions sont posées. Tout d'abord, il s'agit de déterminer à quels polluants s'intéresser. Quelle est leur présence dans les milieux aquatiques ? Doit-on les chercher dans l'eau ou dans les sédiments ? Comment les mesure-t-on ? Ces substances s'accumulent-elles dans les organismes et dans la chaîne alimentaire ? Quelle est leur toxicité ? A quelle concentration ? Quels sont leurs mécanismes et comment agissent-elles en présence d'autres substances (effet cocktail) ? Il faut également trouver quelle est la source de ces substances (industrielle, domestique, pollution diffuse, apports atmosphériques…) pour pouvoir agir et réduire les émissions.

AE : Où en est-on aujourd'hui ?

CF :
Au niveau réglementaire, une quarantaine de substances d'origine industrielle, domestique, agricole ont été définies comme prioritaires ou dangereuses prioritaires dans le cadre de la directive européenne sur l'eau2 (DCE). Les résidus médicamenteux pourraient être ajoutés à la liste en cours de modification.
Au niveau national, des substances pertinentes à surveiller ont été identifiées. Leur liste fait également l'objet d'une mise à jour cyclique.
Dans les programmes de surveillance actuels, il n'y a pas de nanomatériaux. Mais des études sont en cours pour mesurer la présence des nanoparticules dans les milieux aquatiques. S'il y a un danger potentiel, autant l'identifier au plus tôt. Car une fois que les substances sont dans les milieux, les supprimer s'avère parfois complexe. Certaines d'entre elles sont très persistantes. Plus on identifie de manière précoce un risque, plus on a de chance de tendre vers une maîtrise de ce risque.
Les choses avancent. L'entrée en vigueur de la directive cadre sur l'eau en 2000 a donné un coup d'accélérateur à l'intérêt porté à cette problématique. Le contexte réglementaire favorise le développement des connaissances. Des règlements comme Reach vont également permettre de faire avancer les choses puisque les industriels doivent produire des dossiers consolidés sur la toxicité des substances.

AE : Quid de la recherche au sein de l'Ineris ?

CF :
Le lancement en 2010 du plan national sur les micropolluants, puis du plan sur les résidus médicamenteux dans l'eau en 20113, a permis de démarrer beaucoup de travaux sur cette problématique. Nous travaillons par exemple à l'amélioration de la surveillance des milieux, au développement de nouveaux outils (biologiques, bioanalyses…) mais aussi à la réduction des émissions à la source.
Dès 2002, nous avons travaillé sur une action de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l’eau4 (RSDE). Il s'agissait de mesurer une centaine de micropolluants dans les rejets des installations classées. Trois mille sites ont participé à cette action, de manière volontaire. Cela a permis de réaliser beaucoup de progrès. En 2008, une deuxième phase du programme RSDE a été lancée, cette fois de manière réglementaire. Ainsi, tous les sites ICPE doivent désormais faire l'objet de cette surveillance, et depuis 2010, toutes les stations d'épuration urbaines. Cela permet d'établir la liste des micropolluants réellement présents site par site et qui devront être surveillés de manière pérenne. Cela permet également d'initier des actions de réduction des émissions.
D'autres outils sont également développés pour identifier les nouveaux polluants. La démarche est inverse : on part d'un effet constaté sur des milieux pour remonter la piste des substances qui posent problème en utilisant des techniques biologiques et physico-chimiques. Cela permet de cibler les molécules sur lesquelles il faudra travailler à l'avenir.

Propos recueillis par Sophie Fabrégat

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