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Qualité de l'air intérieur dans les logements : de nombreuses sources de pollution

Qualité de l'air intérieur : une prise de conscience tardive pour un enjeu majeur Actu-Environnement.com - Publié le 28/11/2011
Qualité de l'air intérieur : une prise...  |    |  Chapitre 2 / 7
Un Français passe en moyenne les deux tiers de sa journée dans son logement. La qualité de ce logement, son emplacement, son ameublement mais aussi le comportement de ses occupants jouent un rôle essentiel dans la dégradation de l'air intérieur.

© Photoroller

C'est à partir du premier choc pétrolier et de la réglementation thermique pour les bâtiments qui en a découlé que la problématique de l'air intérieur s'est posée. Les bâtiments sont devenus plus étanches, moins perméables, ce qui a accru le risque de pollution intérieure.
En moyenne, selon des études menées par l'Oqai, un Français passe 16h10 par jour dans son logement (67 % du temps). La chambre à coucher est la pièce la plus fréquentée (39 % du temps), suivie par le séjour/salon (12 %) et la cuisine (11 %). Ce lieu apparaît donc prioritaire dans la problématique de la qualité de l'air intérieur. Selon l'Oqai, 58 substances sont hautement prioritaires et très prioritaires dans les logements.

Un univers multi-pollué

De 2003 à 2005, l'Oqai a mené une campagne nationale d'étude auprès de 567 résidences principales. Plus de 30 paramètres (chimiques, biologiques, physiques) de pollution ont été mesurés, pendant une semaine, dans plusieurs pièces des logements. Parallèlement, des informations détaillées ont été collectées sur les caractéristiques techniques des logements, sur leur environnement ainsi que sur les ménages et leurs habitudes de vie.
Résultats : seuls 10 % des logements présentent des concentrations très élevées pour plusieurs polluants simultanément. Près de 40 % des logements présentent des niveaux de concentration très faibles. Selon le polluant, 5 à 30 % des logements présentent des valeurs nettement plus élevées que les concentrations moyennes du parc.
Plus de la moitié des logements dépassent les valeurs de référence pour les allergènes d'acariens. Plus d'un tiers des logements présentent des contaminations en moisissures.
Dans 80 à 100 % des logements, tous les composés organiques volatils (excepté deux éthers de glycol), sont présents. Les concentrations en COV sont d'ailleurs plus importantes à l'intérieur qu'à l'extérieur du logement. Ainsi, les aldéhydes, dont le formaldéhyde, et les hydrocarbures aromatiques et aliphatiques, sont détectés dans la grande majorité des logements français. Le radon est présent dans la moitié des habitations françaises.
Les niveaux de PM10 de près de 50 % des logements atteignent ceux mesurés en fond urbain ou à proximité du trafic. Dans la majorité des logements, les particules ultrafines sont présentes entre 4.000 et 40.000 particules par cm3. Dans les deux cas, la plupart des logements (+ de 80 %) dépassent les valeurs en particules préconisées par l'OMS.
Aux pollutions intérieures ou propres aux bâtiments s'ajoutent les pollutions extérieures. L'Institut national du risque sanitaire (Ineris) a mesuré en 2001 dans neuf logements du Nord-Pas-de-Calais les valeurs de 31 pesticides ou biocides. Seize composés ont été mesurés dans les logements, dont onze dans l'air et onze dans les poussières. La proximité du trafic automobile impacte également la qualité de l'air intérieur.

Des sources de pollution variées

Plusieurs points sont déterminants dans la qualité de l'air intérieur d'un logement. Tout d'abord, la qualité de la construction. La présence d'un garage communiquant augmente les niveaux de benzène, de toluène et de radon. Les matériaux de construction et de décoration polluent également fortement l'air intérieur.
Le comportement de l'occupant est primordial : densité d'occupation du logement, activités de bricolage, de nettoyage, présence de fumeurs, utilisation de désodorisants, de bougies, d'encens…
Selon le niveau de vie des occupants, les pollutions sont différentes. Ainsi, les ménages les plus modestes sont davantage touchés par des concentrations élevées en acétaldéhyde, en styrène, en particules et par les moisissures. Les logements des ménages moyens (entre 1.000 et 2.000 euros par mois) ont des concentrations plus élevées en toluène, liées à une pratique plus importante du bricolage. Enfin, les habitations des ménages les plus aisés ont des concentrations supérieures en tétrachloro-éthylène (nettoyage à sec).
Enfin, le taux de renouvellement de l'air dans le logement (ouverture des fenêtres, ventilation…) joue un rôle essentiel dans la diminution des concentrations de la quasi-totalité des polluants mesurées. "La ventilation ne peut cependant conduire, à elle seule, à l'élimination totale des pollutions ; la maîtrise des polluants à la source est nécessaire", indique l'Oqai.

Logements BBC : le cas des maisons étanches

Depuis 2009, l'Oqai étudie le cas de sept maisons BBC, dans lesquelles les propriétaires ont essayé de limiter la pollution de l'air intérieur (matériaux naturels, VMC, peintures sans solvants, bois non traité, colle sans formaldéhyde…).
Les résultats de cette étude ne sont pas généralisables mais fournissent quelques pistes. Ces maisons sont généralement plus perméables et jusqu'à dix fois plus étanches que les maisons classiques. D'où l'enjeu d'une bonne ventilation et de bons comportements (aération quotidienne…).
Quant aux pollutions, la qualité de l'air intérieur en phase d'occupation est proche de la moyenne de la campagne nationale pour les particules et le radon. Pour les polluants chimiques (COV, aldéhydes), les concentrations sont plus élevées, "liées au caractère récent des constructions choisies pour cette étude".

Sophie Fabrégat

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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