Les océans produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons. Dans l’air qui nous entoure, une molécule d’oxygène sur deux, provient des océans. Si les forêts sont un poumon de notre planète, les océans constituent le second. Les océans recouvrent les 2/3 de notre planète, ils abritent en effet d’immenses prairies. Ces prairies de plancton et d’autres micro-organismes constituent, par leur activité photosynthétique, une immense pompe à oxygène. Mais, ces organismes marins sont aussi un important puits à gaz carbonique. Ils absorbent ainsi plus de la moitié du CO2 produit sur Terre. Cet écosystème complexe demeure pourtant l’un des domaines les moins explorés de l’océanographie.
Tara Oceans est une expédition océanographique internationale de 3 ans, organisée par
Tara Expéditions et un consortium scientifique international. Comme les précédentes expéditions, elle naviguera sous les auspices du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et permettra d’étudier les écosystèmes océaniques - méconnus et nécessaires à la vie sur Terre - afin de donner une meilleure opportunité de les protéger.
Le navire d’expédition Tara explorera toutes les mers du globe, des zones de haute importance écologique, des écosystèmes et des phénomènes singuliers, où la vie a montré parfois des signes d’adaptation inattendus aux dérèglements environnementaux. Les récifs coralliens, fragiles et menacés, feront l’objet d’une attention particulière.
Tara recueillera durant 3 années en continu, mesures et prélèvements, suivant un protocole scientifique systématique. Des atolls coralliens tropicaux à l’Antarctique, des isthmes moyen-orientaux au passage du nord ouest, une telle étude globale de l’environnement marin avec les moyens existants aujourd’hui, n’a jamais été réalisée.
Les micro-organismes marins (90% de la biomasse des océans) absorbent la majorité du CO2 atmosphérique et produisent 50% de l'oxygène. Mesurer l'impact du réchauffement qu'ils subissent, étudier les cycles du carbone et de l'oxygène, permettra d'incorporer de nouvelles données jusqu'ici inconnues, dans les simulations climatologiques futures, a indiqué, le 18 juin dernier, le professeur Eric Karsenti, co-directeur de Tara Oceans et directeur de recherche au Laboratoire Européen de Biologie Moléculaire (EMBL) d'Heidelberg en Allemagne & au CNRS.
Du virus à la méduse, en passant par les larves de poissons, les coraux, les différents micro-organismes comme les coccolithophores, les diatomées et d'autres aux noms moins poétiques, nous allons étudier l'ensemble des écosystèmes qui sont la base de la chaîne alimentaire marine. Cela n'a jamais été fait dans la globalité et la continuité sur toutes les mers du monde, a-t-il ajouté.
Afin de partager et de valoriser ses conclusions, Tara Oceans développera une base de données publique et libre d’accès : la Bio-Bank. Gérée par des instituts internationaux renommés, la Bio-bank intégrera les connaissances existantes à celles de l’expédition, ainsi que l’ensemble des contributions scientifiques ad hoc. Une telle source d’information permettra à l’ensemble de la communauté scientifique internationale d’enrichir substantivement son approche des modèles océaniques, comme de l’évolution de la vie sur Terre. La Bio-bank constituera un point de référence et une source d’étude pour des générations de chercheurs.
Comme les précédentes expéditions, Tara Oceans portera un programme de sensibilisation et d’éducation.
Crédit photo : © F. Latreille - TaraOceans
