En effet, la carte réalisée grâce au satellite Envisat de l'ESA (Agence spatiale européenne) montre qu'un gros nuage de pollution au dioxyde d'azote apparaît au-dessus de Pékin et du nord-est de la Chine.
Appellation courante du gaz de formule chimique NO2, le dioxyde d'azote se forme dans l'atmosphère à partir du monoxyde d'azote (NO) qui se dégage essentiellement lors de la combustion de combustibles fossiles, dans la circulation routière, par exemple. Le dioxyde d'azote se transforme dans l'atmosphère en acide nitrique, qui retombe au sol et sur la végétation. Cet acide contribue, en association avec d'autres polluants, à l'acidification des milieux naturels et des pluies. Les concentrations de NO et de NO2 augmentent en règle générale dans les villes aux heures de pointe. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le NO2 a des effets néfastes sur la santé : une exposition à long terme peut altérer la fonction pulmonaire et augmenter les risques de troubles respiratoires. Le dioxyde d'azote pénètre dans les voies respiratoires profondes, où il fragilise la muqueuse pulmonaire face aux agressions infectieuses, notamment chez les enfants. Aux concentrations rencontrées habituellement le dioxyde d'azote provoque une hyperréactivité bronchique chez les asthmatiques. Il participe aussi aux phénomènes de corrosion sur les matériaux.
Alors que les colonnes de dioxyde d'azote qui s'élèvent au dessus de l'Europe occidentale et de l'Europe de l'est ainsi que depuis la côte est des Etats-Unis sont stables voire en légère diminution, il y a une augmentation nette et significative au-dessus de la Chine, explique John Burrows, de l'Institut de physique de l'environnement de Brême, responsable de l'instrument SCIAMACHY.
Dans la plupart des agglomérations occidentales, les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) ont baissé d'environ 20 % en six ans alors que les concentrations de monoxyde d'azote (NO) mesurées par les capteurs proches du trafic automobile ont diminué de 30%. Ces évolutions sont à mettre en relation avec les modifications apportées aux véhicules (principalement la généralisation du pot catalytique), principaux émetteurs de ces polluants.
En revanche, en Chine, cette pollution est la conséquence de la très forte croissance économique sur ces dix dernières années. La chine dépend du charbon pour 75% de ses besoins énergétiques.