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Actu-Environnement

La qualité de l'eau de consommation s'est améliorée en France, même si des efforts doivent se poursuivre.

Selon un bilan de la Direction générale de la santé, même si des millions de citoyens ont été exposés au moins une fois dans l'année à des taux excessifs de pesticides, de nitrates ou de micro-organismes, la qualité de l'eau potable s'est améliorée.

Risques  |    |  C. Seghier
Actuellement, les principaux risques sanitaires susceptibles d'être engendrés par l'ingestion d'eau du robinet sont de deux types : le risque microbiologique, contamination des eaux par des microorganismes pathogènes (bactéries, virus, parasites) et le risque chimique à moyen ou long terme lié à la présence de substances indésirables ou toxiques. Dans ce contexte, deux rapports sur la qualité de l'eau potable en France ont été publiés par la Direction générale de la Santé aujourd'hui.

En ce qui concerne les pesticides, l'étude qui s'appuie sur 4,6 millions d'analyses réalisées chaque année par les directions départementales de l'action sanitaire et sociale (DDASS) montre que 9% de la population française a été alimentée en 2003 par une eau du robinet au moins une fois non conforme vis-à-vis des pesticides et 91% conforme en permanence aux limites de qualité réglementaires. Sur 369 pesticides recherchés dans les eaux mises en distribution, 332 ont été détectés entre 2001 et 2003, dont 59 à des teneurs supérieures à la limite de qualité.

Concrètement, 5,1 millions d'habitants qui ont bu en 2003 une eau plus chargée en résidus de pesticides que les limites de qualité réglementaires. Les données manquent cependant pour 4,5 millions d'habitants. Par contre la très grande majorité (51 millions d'habitants) boit une eau conforme en permanence.

Parallèlement, le nombre d'habitants concernés par des restrictions de consommation d'eau pour les usages alimentaires en raison d'une présence trop importante de pesticides a diminué pour passer de 416 000 sur la période 1999-2001 à 164 000 en 2003, soit une baisse de 60%. Ce sont l'Oise, la Seine-et-Marne et l'Eure-et-Loir qui ont concentré 57% des mesures de restriction d'usage en 2003.

Rappelons que les pesticides sont des préparations contenant une ou plusieurs substances chimiques destinées notamment à protéger les végétaux contre les organismes nuisibles, à détruire partiellement ou entièrement les végétaux ou à assurer leur conservation. Ils sont majoritairement utilisés pour des usages agricoles (95 000 tonnes/an) mais aussi pour l'entretien des espaces publics, des infrastructures de transport et le jardinage chez les particuliers.
Compte tenu de l'utilisation importante des pesticides, des résidus de ces substances peuvent être retrouvés dans les denrées alimentaires et les différents compartiments environnementaux (eaux, sols, air). Si l'on exclut les risques d'intoxications aiguës, généralement de caractère accidentel et souvent liés à la manipulation des produits, l'exposition chronique constitue le principal facteur de risque. Il s'agit d'un risque à long terme, difficile à estimer car lié à la consommation de doses très faibles mais répétitives, avec des effets de synergies possibles entre les différents pesticides. Il pourrait être à l'origine de cancers (leucémies notamment), de troubles du système nerveux ainsi que de troubles de la reproduction.

En ce qui concerne la qualité microbiologique de l'eau, 94,2% de la population a été alimentée en 2002 par une eau respectant les limites. Par contre, 5,8% de la population, soit plusieurs millions d'habitants, principalement des zones de montagnes (Massif Central, Massif Vosgien et Alpin) a reçu en 2002 une eau dont la qualité n'était pas conforme en permanence. Rappelons qu'une eau est conforme aux limites de qualité microbiologique lorsqu'il y a absence d'Escherichia coli et d'entérocoques dans un échantillon de 100 ml d'eau. Les principales causes de non-conformités sont dues à la contamination de certains captages d'eau et/ou la défaillance des systèmes de traitement d'eau. La contamination des eaux par des microorganismes pathogènes (bactéries, virus, parasites) est susceptible de provoquer des cas isolés de gastro-entérites voire une situation épidémique. Les épidémies d'origine hydrique rapportées en France sont très rares : en moyenne une seule situation épidémique annuelle est rapportée en France au cours des dernières années. Les deux dernières épidémies d'origine hydrique importantes ont été recensées dans l'Ain en 2003 (800 cas de gastro-entérites) et en Saône-et-Loire en 2001 (400 cas de gastro-entérites).

Toutefois, la qualité microbiologique des eaux d'alimentation s'améliore, puisque le taux de conformité a progressé de près de 10% au cours des dix dernières années, souligne le rapport.

S'agissant des nitrates, 98% des débits d'eau mise en distribution en 2002 étaient conformes à la limite de qualité réglementaire de 50 mg/l. Des teneurs en nitrates comprises entre 40 et 50 mg/l quand la norme de potabilité est à 50 mg/l ont été constatées dans 5,6% des installations de production.
De telles teneurs en nitrates dénotent l'état d'une ressource fortement dégradée susceptible de devenir prochainement impropre à la consommation humaine en l'absence de mise en œuvre de mesures adaptées (protection de la ressource, abandon du captage, mélange d'eau, traitement, etc), indique le rapport.
Toutefois, dans certains départements, la qualité de l'eau vis-à-vis des teneurs en nitrates distribuée s'est nettement améliorée au cours des dernières années, en raison de l'abandon de l'exploitation des captages d'eau les plus pollués au profit de nouvelles ressources, de la protection des ressources en eau, de la mise en place de traitements adaptés ou d'un raccordement à un autre réseau d'adduction de meilleure qualité.
La présence de nitrates dans l'eau d'alimentation peut avoir plusieurs origines :
- Anthropique, c'est-à-dire liée aux activités humaines (rejets industriels, agricoles et urbains) ;
- Naturelle dans la mesure où les nitrates résultent des transformations de l'azote dans les eaux et les sols (cycle de l'azote).

Dans le cadre du Plan National Santé-Environnement adopté en juin 2004, le ministère de la Santé et des Solidarités a chargé les préfets, par circulaire du 31 janvier 2005, d'élaborer un plan d'action départemental visant d'ici 2010 à instaurer des périmètres de protection pour l'ensemble des captages utilisés pour la production d'eau potable.
La loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a fixé des objectifs quantifiés d'amélioration : « diminuer par deux d'ici 2008 le pourcentage de la population alimentée par une eau de distribution publique dont les limites de qualité ne sont pas respectées pour les paramètres microbiologiques et les pesticides. ».

L'eau potable en France 2002/2004 » et « Les pesticides dans l'eau potable en France 2001-2003 ».

Réactions2 réactions à cet article

LA réalité est plus complexe

Attention à ce genre d'information qui manie et des vérités et des faux semblants.
- beaucoup de captages ont ete abandonnés ( entre autre le sud ouest et le GERS que je connais bien )
- les stations eau potables ont ete modernisées, charbon actif, osmose , et tous les systémes menbranaires
- meme dans ces conditions techniques performantes et couteuses, plusieurs écoles de réflexion mettent en avant une eau potentiellement dangereuse car trop manipulée et traitée chimiquement ---???
--autre point important les eaux brutes ne connaissent par contre aucune amélioration, surtout et là j'insiste, à cause de la pression agricole ( a ce jour pas de baisse d'emploi de produits phytos et de produits azotés ---- -
-
toutefois il est bon de signaler que la pression domestique et les pressions industrielles ont baissés( station d'epuration + ou - efficaces avant le rejet dans le milieu naturel)

Delmas Jean jacques | 11 septembre 2005 à 12h34 Signaler un contenu inapproprié
Qualité de l'eau et Projets autoroutiers (A45)

Peut-on se réjouir du fait qu'en 2003, cinq millions de Français ont consommé une eau dont le taux de résidus de pesticide dépasse la norme ?
Que sous-entend le chiffre de 4,5 millions de consommateurs d'eau dont on ne sait rien de la qualité de l'eau par manque de données et d'études ?
Est-ce vraiment une réussite lorsque 164 000 habitants (l'équivalent d'une grande agglomération comme Nancy !) ont eu des restrictions d'eau potable en 2003 ?
Je doute vraiment qu'elle atteigne son objectif cette loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique qui fixe de « diminuer par deux d'ici 2008 le pourcentage de la population alimentée par une eau de distribution publique dont les limites de qualité ne sont pas respectées pour les paramètres microbiologiques et les pesticides. ». En effet de grands projets autoroutiers font fi de la présence de nappes phréatiques dans les zones traversées : par exemple, le projet d'A 45 entre Saint-Etienne et Lyon, passerait, s'il se réalisait hélas un jour, en plein coeur des nappes phréatiques situées sur la commune de Vourles (69) près de Brignais (69), orliénas (69), Taluyers (69), Montagny (69), Givors (69). Il est fort à parier que les populations de toute cette région auront une eau dégradée : mais il est fort à parier aussi que les chiffres et pourcentages officiels continueront hélas à afficher une satisfaction générale.
L'exemple donné pour la région lyonnaise doit malheureusement se retrouver de nombreuses fois sur le territoire français.
L'eau est un bien précieux pour l'avenir de la planète et les grands bétonneurs ou bitumeurs devraient bien commencer à en prendre conscience : mais en sont-ils capables ?

Noël COLLOMB, Co-président de l'Association de Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais

Noël COLLOMB (SCL) | 12 septembre 2005 à 17h04 Signaler un contenu inapproprié

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