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Actu-Environnement

Réunion des Ministres de l'Environnement du G8

Cette réunion du G8 environnement du 25 au 27 avril 2003 à Paris doit contribuer à la mise en oeuvre effective des résultats du Sommet mondial du développement durable de Johannesbourg.

Trois thèmes clés du Plan d'action de ce sommet seront traités :
- Afrique
- Consommation et production durables
- Gouvernance internationale en matière d'environnement

Pour l'ensemble de ces sujets, une attention particulière sera apportée aux problèmes liés à l'eau.
La société civile (ONG, secteur privé, universitaires…) prendra également part au G8 environnement par le biais d'une rencontre avec les ministres, le 25 avril. Fin mars, elle avait déjà été associée à la réflexion des représentants des ministères à l'occasion du Forum du G8 sur l'Avenir et l'Environnement (FAE) qui portait sur le thème de la responsabilité environnementale des entreprises.
Les travaux du G8 environnement s'inscrivent dans la perspective de la réunion des chefs d'Etat et de Gouvernement du G8 en juin 2003 à Evian. Quatre thèmes majeurs y seront abordés :
- la solidarité, en particulier le partenariat pour le développement de l'Afrique et l'accès de tous à l'eau ;
- l'esprit de responsabilité des Etats et de l'ensemble des acteurs économiques, notamment les entreprises, dans les domaines financier, social, environnemental et éthique ;
- la sécurité, par le renforcement de la lutte contre le terrorisme et contre la prolifération d'armes de destruction massive ;
- la démocratie, par un dialogue soutenu avec la société civile et avec les autres Etats.

En marge des travaux conduits par les chefs d'Etat, des G8 ''sectoriels'' sont de plus en plus fréquemment organisés. Ainsi, les ministres de l'environnement du G8 se rencontrent désormais chaque année, avant le sommet des chefs d'Etat. Ces
rencontres informelles ne font pas partie du sommet officiel mais, convoquées à la discrétion du pays hôte, elles contribuent à informer les chefs d'Etat du G8 des principales questions d'environnement et de développement durable et à nourrir
leurs discussions.

Cette réunion se situe également dans la continuité des précédents G8 environnement. Ainsi, le sujet ''Santé et Environnement'', longuement traité lors du G8 environnement de Banff (Canada) en 2002, devrait être abordé dans le cadre des travaux sur le thème ''consommation et production durables''.

Depuis 1975, les chefs d'Etat ou de gouvernement des pays les plus industrialisés se réunissent chaque année pour évoquer, de manière informelle, un grand nombre de questions internationales, économiques et sociales.
Depuis 1998, la Russie a rejoint officiellement l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni pour former le ''Groupe des 8'' ou ''G8''. L'Union européenne participe également à ces réunions.


Les Trois thèmes clés du Plan d'action

Afrique
S'il existe un continent où le développement durable doit prendre tout son sens, il s'agit bien de l'Afrique. Face à la pauvreté, aux maladies et à la désertification, les pays du G8 doivent aider le continent à relever 3 défis majeurs : l'accès à l'eau potable, à l'énergie et le développement d'une agriculture durable.
Au cours des deux dernières décennies, le niveau de vie en Afrique n'a cessé de chuter. Si les pays d'Amérique Latine et d'Asie du Sud ont vu leur PNB par habitant s'accroître respectivement de 70 % et de 109 %, cet indicateur économique a, en revanche, régressé de 25 % en Afrique subsaharienne. De même, les 28 derniers pays du classement d'Indice de Développement Humain (IDH) sont subsahariens.
La lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable en Afrique sont donc des priorités.
La pauvreté et la dégradation de l'environnement s'auto-entretiennent comme en témoignent, par exemple, les processus de désertification et de déforestation. Ainsi, le besoin de bois comme source d'énergie pour le chauffage et la cuisson entraîne une diminution de la ressource végétale, puis une dégradation des sols, qui entraîne une baisse des rendements agricoles aggravant ainsi la pauvreté… Dès lors, quand la nature ou la biodiversité se dégradent, ce sont aussi les conditions de vie de l'homme qui se détériorent.
Afin de sortir de cette spirale infernale, une des priorités du Sommet Mondial du Développement Durable à Johannesbourg a été d'assurer à la population africaine un accès aux services de base que sont l'eau et l'énergie.
En ce qui concerne l'eau, les priorités concernent le financement (avec la mise en place de partenariats public-privé), la participation de la société civile et la place des femmes dans la gestion de la ressource. Les femmes restent en effet encore
largement exclues des processus de prise de décision politique en matière de gestion des ressources. Non seulement pour l'eau, mais aussi en ce qui concerne l'agriculture. Certaines études récentes, réalisées par la Banque Mondiale, indiquent ainsi, que les femmes et les enfants de certaines régions d'Afrique produisent plus des trois quarts de l'alimentation de base (80 %), ne reçoivent que 10 % des revenus générés et ne contrôlent qu'1 % des terres.
Dans le domaine de l'énergie, il s'agit d'encourager l'utilisation d'énergies renouvelables en Afrique (en particulier du solaire) et les politiques de maîtrise de l'énergie. D'une façon générale, les énergies renouvelables, et dans certains cas les énergies fossiles couplées à un usage rigoureux de la maîtrise de l'énergie peuvent, en effet, offrir des solutions intéressantes du point de vue technique et économique.
Enfin, la protection des sols pour une agriculture durable constitue aussi une priorité forte. 2004 sera l'année des déserts et de la lutte contre la désertification. Selon le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE), plus de 2 milliards
d'hectares dans le monde, dont les deux tiers en Afrique, sont touchés par la désertification.
Contrairement à ses conventions sœurs issues du Sommet de la Terre de Rio (diversité biologique, changements climatiques), la Convention de lutte contre la désertification ne disposait pas, jusqu'à très récemment, d'un guichet spécifique. Le Fonds pour l'Environnement Mondial est désormais doté d'une fenêtre d'intervention consacrée à la dégradation des terres. Néanmoins, l'organisation du financement de la lutte contre la désertification dépend principalement des pays développés.
La lutte contre la désertification relève d'une stratégie de long terme consistant à aider les pays touchés à mettre en œuvre une réhabilitation et une gestion des espaces endommagés, ainsi que des dispositifs pour que la population anticipe la désertification. En effet, la désertification n'est pas l'avancée du désert : elle résulte de l'évolution climatique et de la dégradation de la qualité des sols consécutive à des pratiques agro-pastorales inadaptées. Un appui à la sensibilisation des populations et la diffusion de techniques agro-écologiques pour limiter l'érosion des terres est donc à ce stade indispensable.

Consommation et production durables
Le débat international sur la modification des modes de consommation et de production s'est organisé sur la base d'un rapport du Secrétaire général des Nations- Unies intitulé ''Examen d'ensemble de la modification des modes de consommation et de production'', établi dans le cadre d'Action 21, et sur divers travaux internationaux (Commission du Développement Durable, OCDE).En Europe, les pays membres de l'Union européenne ont développé une Politique Intégrée des Produits (PIP) dans la perspective d'une amélioration continue de la performance environnementale des produits et des services dans un contexte de cycle de vie. En agissant à la fois sur l'offre et la demande, il s'agit d'encourager une réduction des impacts des produits sur l'environnement, depuis l'extraction des matières premières jusqu'au traitement en fin de vie. La mise en œuvre de la PIP implique un processus large de sensibilisation (producteurs, distributeurs, consommateurs, acheteurs publics et privés) et une appropriation de l'approche ''cycle de vie'' de la part des concepteurs de produits et de services.
En effet, ''produire durable'' (ou développer l'éco-efficacité et l'éco-efficience de l'économie), c'est adopter des procédés de production, concevoir et fabriquer des produits qui respectent davantage l'environnement. Par exemple, en diminuant les
quantité de matières et d'énergie utilisées pour les fabriquer ou en améliorant la conception pour les rendre plus durables et recyclables.
De même, ''consommer de manière durable'', c'est adopter un comportement de consommation responsable, qui respecte les ressources naturelles et les partage équitablement entre tous. Cela se traduit :
- par de nouvelles manières de satisfaire ses besoins en utilisant, par exemple, le courrier électronique ou les transports en commun ;
- par une réduction de certaines consommations (papier, eau…) ;
- par une redistribution de la consommation (taxes et subventions) ;
- par une évolution des pratiques d'achats en faveur d'entreprises ''socialement responsables'' et de produits issus du commerce équitable et de la production durable ;
- et par une évolution des pratiques d'épargne et de placement (fonds éthiques, cotations ''socialement responsables''...).
Ainsi, les gouvernements, les organisations internationales compétentes, les entreprises, les ONG et les citoyens ont tous un rôle à jouer dans la modification des modes de consommation et de production. Depuis le début des années 1980, la sensibilité et l'information des consommateurs a permis au marché des produits écologiques de se développer. Et notamment dans les pays de l'OCDE, les associations de consommateurs et d'usagers tentent d'apporter l'information utile pour permettre d'intégrer des critères environnementaux et sociaux dans les choix des populations : éco-étiquetage, commerce équitable, guide de la consommation durable et viable pour les consommateurs…
Les pays développés ont aujourd'hui l'obligation et la lourde responsabilité de montrer l'exemple en s'employant à inverser les tendances en matière de consommation et de production, notamment celles qui constituent une menace pour
l'environnement mondial.
D'autre part, les pays en développement ont pour priorité de lutter contre la pauvreté en s'efforçant d'atteindre, avec l'aide de la communauté internationale, les objectifs fixés lors des conférences et sommets des Nations-Unies. Le défi majeur de ces pays consiste à améliorer le niveau de vie de leurs concitoyens et à satisfaire leurs besoins vitaux, tout en s'attachant à la protection de l'environnement.
Concernant les pays à économie en transition, ils ont pour objectif d'intégrer dans le processus de réforme des mesures visant à rendre les modes de consommation et de production plus viables et ont besoin, pour ce faire, de l'appui de la communauté internationale.
Enfin, les entreprises sont incitées à adopter des politiques ''socialement et environnementalement responsables''. En ce sens, l'Initiative Mondiale sur les Rapports de Performance (GRI - Global Reporting Initiative) représente un effort international en vue de constituer un cadre d'action commun pour rendre compte de façon volontaire des aspects économiques, environnementaux et sociaux des activités, produits et services au niveau de l'entreprise. D'autres cadres comme le Global Compact des Nations Unies ou les Principes Directeurs de l'OCDE visent aussi à encourager ces politiques responsables.

Gouvernance internationale en matière d'environnement
La gouvernance internationale au service du développement durable vise à mieux coordonner les politiques et à renforcer le multilatéralisme des décisions. Elle doit permettre, d'une part d'assurer un meilleur respect de l'environnement ainsi que des
normes sociales dans les échanges commerciaux, et d'autre part d'aller vers un meilleur équilibre des relations Nord / Sud.
La gouvernance au service du développement durable est exigeante :
- elle nécessite de promouvoir une éthique des comportements (lutte contre la corruption, les paradis fiscaux et la délinquance écologique) et le principe de précaution lorsqu'une incertitude subsiste ;
- elle implique également de veiller à la prise en compte des enjeux du développement durable par l'ensemble des institutions internationales (en particulier financières) afin d'assurer l'intégration des dimensions sociales et environnementales dans la pratique des bailleurs de fonds internationaux, nationaux
et régionaux ;
- enfin, elle suppose une transformation des formes de la décision et de l'action publique, à l'écoute et en partenariat avec la société civile.
La gouvernance environnementale est partie intégrante de la gouvernance internationale pour le développement durable. Or les instances traitant d'environnement sont actuellement très nombreuses et insuffisamment.
Une simplification du dispositif et une meilleure cohérence
d'ensemble est aujourd'hui indispensable .
Dans cette perspective, le rôle du Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE), ainsi que du Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) méritent d'être confortés afin de permettre un suivi de leurs recommandations et décisions.
Le développement durable passe aussi par la mise en place de nouvelles gouvernances nationales et locales et par la participation des citoyens aux processus de décision. Ainsi, depuis 1992, environ 70 pays ont créé des conseils nationaux du développement durable ou des structures similaires. Celles-ci diffèrent selon les pays et, de ce fait, leur incidence et leur implication dans l'élaboration des politiques nationales de développement durable restent extrêmement variables.

Pour l'ensemble de ces sujets, une attention particulière sera apportée aux problèmes liés à l'eau :
Les problèmes liés à l'eau sont transversaux à l'ensemble des thèmes traités à l'occasion de la réunion des ministres de l'environnement du G8 à Paris. Ils ont, en effet, une portée générale mais concernent particulièrement l'Afrique. Ressource
vitale mais souvent mal partagée l'eau illustre et nourrit les débats sur l'évolution des modes de consommation et de production. Enfin objet de convoitise ou source de conflits, elle est au cœur des réflexions sur les modes de gouvernance.
La ressource en eau douce est aujourd'hui menacée : pollution des réserves aquatiques, consommation croissante, fuites dans les réseaux. La quantité d'eau douce disponible et renouvelable ne cesse de diminuer. Celle-ci est, ainsi, passée de 17 000 m3 par habitant en 1950 à 7 500 m3 en 1995, et devrait chuter à 5 100 m3 en 2025. Aujourd'hui, un tiers de la population mondiale est privée d'eau potable :
30 000 personnes meurent chaque jour à cause d'une eau impropre à la consommation, 30 millions de personnes sont contaminées chaque année et dans les pays en voie de développement, 80 % des maladies sont liées à la mauvaise
qualité de l'eau...
Dans le même temps, les réserves d'eau sont consommées plus vite qu'elles ne se renouvellent. Ainsi, dès 2030, les scientifiques estiment que la demande en eau pourrait dépasser l'offre. Sur l'ensemble de la planète, seulement 0,3 % de l'eau douce est facilement captable et seuls 10 pays possèdent près de 60 % des
ressources.
Cette distorsion entre l'offre et la demande et les difficultés d'accès à une ressource qui se raréfie peuvent conduire à des affrontements et des conflits. Selon l'ONU, ce sont près de 300 situations critiques qui ont, actuellement, pour origine le manque de ressources aquatiques.
Devant cette situation, la communauté internationale a réagi. Elle s'est fixée des objectifs ambitieux. D'abord lors du sommet du Millénaire en retenant de ''réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable''.
Puis lors du Sommet mondial du développement durable de Johannesbourg en étendant cet objectif à l'assainissement.
Afin de remédier aux graves problèmes liés à l'eau, plusieurs mesures pourraient être prises dès à présent :
- mieux gérer la demande en mettant en place une bonne gouvernance et en prenant en compte les aspects quantitatifs et qualitatifs ;
- diminuer le gaspillage de la ressource notamment en assurant la réparation des réseaux d'eau dans certaines grandes villes où les fuites sont à l'origine d'une perte pouvant aller jusqu'à 60 % de l'eau distribuée. L'Europe et les Etats-Unis sont, au même titre que d'autres régions du monde, concernés ;
- accroître de plusieurs dizaines de milliards d'Euros par an les investissements dans le secteur de l'eau, comme l'a préconisé le groupe d'experts présidé par M. Camdessus lors du forum de Kyoto ;
- encourager les technologies propres et opérer des transferts de compétence vers les pays en développement. A titre d'exemple, la consommation d'eau dans l'industrie a été multipliée par 26 en un siècle et dans l'agriculture, le gaspillage reste important ;
- réduire drastiquement la pollution.

Source : Ministère de l'Ecologie et du Dévelpoppement Durable

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