En y regardant de plus près, il apparaît que la reconversion des prairies est différente en fonction des régions. Dans les régions laitières de Basse-Normandie et du Maine les mutations se font au profit des cultures fourragères de maïs. Cette évolution est la conséquence de l'intensification de l'industrie laitière qui préfère produire du fourrage pour alimenter les vaches que de faire paître les troupeaux dans ces pâturages. En revanche, dans les régions montagneuses les prairies laissent la place aux espaces boisés et évoluent vers des terres cultivées à la périphérie des grands bassins céréaliers.
Le territoire français s'étend sur près de 55 millions d'hectares. Il se composait, en 2003, de 30 % d'espaces boisés, 27 % de terres arables, 23 % de prairies, 4 % de landes et de friches et de 6 % de sols artificialisés. Les 10% restants sont principalement constitués de zones humides, de roches, de vignes et de vergers.
Les prairies sont un élément fort des paysages et jouent un rôle environnemental important. En effet, elles contribuent à la lutte contre l'érosion et à la régularisation du régime des eaux, à la qualité de l'eau par l'épuration des fertilisants et des pesticides, à la biodiversité, à la réduction de l'effet de serre par séquestration du carbone. Elles ont enfin des fonctions esthétiques et récréatives, dans la mesure où elles peuvent êtres accessibles au public, ce que ne permettent pas d'autres usages agricoles des terres.
Face à cette diminution régulière observée depuis 30 ans, l'Union Européenne cherche, depuis 1992, à mettre en place des politiques encourageant l'utilisation des prairies. C'est pourquoi la nouvelle politique agricole commune (PAC), qui entre progressivement en vigueur, devrait atténuer ce phénomène. Elle impose notamment à chaque État un maintien du pourcentage de prairies âgées de 5 ans et plus dans les surfaces agricoles.