En moyenne, 20% de ces déchets sont recyclés alors que les 80% restants (290 kg par an et par habitant) sont encore stockés ou incinérés.
Face à ce constat le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable (MEDD) et l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) lancent une campagne de sensibilisation de la population visant à réduire la production à la source c'est-à-dire dans les foyers. Le principe est de faire participer les Français à la gestion de leurs déchets avec comme objectif une part de déchets stockés ou incinérés égale à 250 kg par habitant et par an d'ici 5 ans et 200 kg d'ici 10 ans.
Pour marquer le lancement de cette campagne une manifestation a été organisée pour interpeller l'opinion. Le square de la Tour Saint-Jacques à Paris (4ème arrondissement), symbole de nature et de qualité de vie, a été envahi virtuellement de déchets. Ses grilles ont été recouvertes par une bâche représentant des sacs poubelles afin de simuler le remplissage total du square par un volume de déchets équivalant à ce que produit la France en 45 minutes.
Intitulée « réduisons vite nos déchets, ça déborde », la campagne s'inscrit plus globalement dans le Plan National de Prévention de la Production de Déchets qui vise à stabiliser d'ici 2008 la production de déchets. Elle durera trois ans pendant lesquelles la priorité est donnée à la réduction de la production de déchet et au développement du recyclage.
Elle propose des gestes simples à suivre au bureau, en vacances et à la maison pour réduire le volume de ses déchets :
- Eviter les produits jetables à usage unique,
- Préférer les sacs réutilisables ou les cabas pour faire les courses,
- Economiser les piles,
- Coller « stop pub » sur la boîte aux lettres,
- Eviter les portions individuelles,
- Limiter les impressions papier,
- Boire l'eau du robinet,
- Choisir les produits en détail ou en vrac,
- Choisir les produits avec moins d'emballage.
Tous ces conseils visent à mobiliser et à impliquer le citoyen et à le responsabiliser en tant que consommateur.
Sur le modèle de la campagne sur les économies d'énergie « faisons vite, çà chauffe » le message sera diffusé par des spots à la télévision, un site Internet et différentes actions avec les partenaires locaux grâce au Club Planète Gagnante. Ce club regroupe des partenaires de différents statuts (associations, entreprises, collectifs de professionnel) et issu de différents secteurs d'activités (énergie, transport, distribution, média…). Il a pour mission de relayer le message de la campagne et d'organiser des actions dans ce sens.
Au sujet du développement du recyclage, la Ministre de l'Ecologie et du Développement Durable, Nelly OLIN, a annoncé la mise en place de 3000 ambassadeurs de tri supplémentaires dans les collectivités pour relancer le tri sélectif. D'autre part, la mise en place d'un volet de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) dédié aux Déchets d'Equipement Electriques et Electroniques (DEEE) est à l'étude. Enfin, pour favoriser la valorisation énergétique, le prix du rachat de l'électricité issue du biogaz produit par la méthanisation ou le compostage va augmenter de 50% d'ici le printemps 2006.
D'autres domaines ont été évoqués comme le développement du compostage individuel ou la mise en place d'une taxe en fonction du poids des déchets mais aucun projet n'est prévu à ce jour.
Le coût de cette campagne s'élève à 2,5 M€a précisé la présidente de l'ADEME, Michèle PAPPALARDO. Les deux partenaires financiers que sont Onyx/Veolia Environnement et Eco-Emballages participent à hauteur de 300.000 € chacun, les 1,9 M€ restant étant financés par l'ADEME. Cette campagne est également appuyée par France Nature environnement et la Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV). Pour ces deux associations cette campagne est essentielle et nécessaire pour faire évoluer les modes de production et de consommation mais aussi pour démultiplier les actions au niveau local et national .
Il est a déploré qu'aucune action ne soit dirigée parallèlement vers les distributeurs et les fabricants qui constituent la véritable source des déchets avec, en particulier, les emballages. Michèle Pappalardo a justifié cette lacune en expliquant que ce sont les consommateurs qui doivent initier les nouveaux modes de production en privilégiant les produits qui entraînent moins de déchets. Encore faut-il qu'il existe des produits éco-responsable et efficace pour que le choix des consommateurs rompe le cercle vicieux en pesant sur les politiques marketing des entreprises.