Le FIPOL (Le Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures), Fonds établi à Londres, dirigé par un administrateur, prend en charge l'ensemble du dossier et le gère en liaison avec l'assureur du navire. Il reçoit les dossiers des victimes, recrute des experts, généralement ceux de l'ITOPF (association de propriétaires de pétroliers) fait évaluer les préjudices et décide unilatéralement du type de préjudices admissibles. Il regroupe à ce jour 91 Etats membres.
L'une des préoccupations du FIPOL consiste à essayer d'évaluer l'ensemble des demandes pour estimer quel sera le rapport entre ce qui lui sera demandé, revu et corrigé systématiquement à la baisse par ses experts, et ce dont il dispose. Il est donc tenu de répartir au prorata l'argent dont il dispose entre tous les créanciers, traités sur un même pied d'égalité.
Le FIPOL, qui avait déjà versé aux victimes 15% des indemnités prévues, a décidé de porter le taux de paiement des indemnités versées dans le cadre du sinistre du Prestige à 30 % des montants recevables des demandes, selon un communiqué. Les demandeurs français et espagnols qui n'avaient été indemnisés qu'à hauteur de 15% (...) recevront donc un complément de 15%, précise le Fipol. Il ajoute qu'il indemnisera directement les victimes françaises qui ont présenté une demande d'indemnisation auprès du bureau de Bordeaux, à concurrence de 30% du montant recevable.
La marée noire provoquée par le Prestige en 2002 a entraîné des dégâts estimés à 1,1 milliards d'euros en Espagne, en France et au Portugal. Le Prestige avait sombré au large de la Galice (Espagne) le 19 novembre 2002, après s'être brisé en deux. La pollution avait atteint les côtes françaises à partir du 31 décembre. Près de 64.000 tonnes de fioul, sur une cargaison déclarée de 77.000 tonnes, s'étaient déversées en mer, polluant pendant plusieurs mois 2.600 km de côtes et de plages. Cela provoqua la troisième grande marée noire vécue par la Galice, après celles de l'Urquiola (1976) et de l'Aegean Sea (1992). C'est en même temps, la troisième marée noire par du fuel lourd dans les eaux européennes en moins de 4 ans, après celles de l'Erika (1999) et du Baltic Carrier (2001).
Article publié le 19 octobre 2005