Selon Hubert Géraux, responsable de l'organisation écologique en Nouvelle-Calédonie, Erica a ouvert le toit de la forêt, en arrachant les arbres ou en endommageant leurs cimes.
''La voûte de la forêt qui assurait le maintien de l'humidité dans le sous-bois est aujourd'hui largement ouverte, et facilite la pénétration du soleil et l'asséchement de la litière'', a-t-il indiqué.
Ce phénomène va rendre la forêt beaucoup plus vulnérable aux incendies, qui ont ravagés au cours des derniers mois quelque 48.000 hectares de forêt, soit trois fois la surface brûlée chaque année en forêt méditerranéenne.
L'importance des incendies, pour la plupart d'origine criminelle, était due notamment au phénomène climatique El Nino, qui a entraîné un déficit hydrique de 30 à 40% dans certaines régions de Nouvelle-Calédonie fin 2002 et début 2003, lors de l'été austral.
Malgré les campagnes contre les incendies des autorités, les moyens de lutte, avec seulement deux hélicoptères bombardiers d'eau, demeurent, selon le WWF, nettement insuffisants.
La forêt humide de ce territoire du Pacifique sud ne représente plus aujourd'hui que 3900 kilomètres carrés, soit 28% de sa surface originelle.
Elle constitue pourtant un patrimoine naturel exceptionnel avec plus de 2.000 espèces végétales uniquement présentes en Nouvelle-Calédonie et des animaux emblématiques de l'île tels que le cagou, un oiseau blanc très fragile qui ne vole pas, la roussette, une petite chauve-souris, ou la perruche de la chaîne.
AFP