Réalisée par une équipe de l'université Simon Fraser de Vancouver et publiée par la fondation environnementale David Suzuki, cette étude prend en compte une trentaine d'indicateurs, dont la consommation d'énergie, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution de l'air ou la consommation d'eau. Le rang d'un pays* est basé sur son rang moyen pour les 29 indicateurs environnementaux en référence aux 8 objectifs suivants : Améliorer l'efficacité – Adopter l'énergie propre - Réduire les déchets et la pollution - Protéger et conserver l'eau - Produire des aliments sains - Conserver, protéger et restaurer la nature - Bâtir des villes durables - Promouvoir la durabilité a l'échelle du globe.
Dans ce classement qui compte 30 places, le Canada se situe au 28e rang pour la consommation d'énergie, au 26e pour les émissions de gaz à effet de serre et au 30e pour les déchets nucléaires, le monoxyde de carbone et pour ses composés organiques volatils. Le pays se classe 29e pour sa consommation d'eau par habitant, ses émissions de dioxyde de soufre et son utilisation de l'énergie.
En tête du classement se trouvent la Turquie, la Suisse, le Danemark, la Pologne et la République slovaque. L'étude fait valoir que la bonne note de la Turquie, de la Pologne et de la République slovaque tient en partie du fait que ces pays ont des économies relativement faibles qui entraînent ainsi une infériorité de leur utilisation des ressources et de leurs émissions par personne.
Selon l'étude, seuls les Etats-Unis et la Belgique feraient moins bien que le Canada.
L'étude identifie des faiblesses dans les politiques publiques du Canada et affirme qu'il existe un grand écart entre les valeurs des Canadiens et les réalisations du Canada dans le domaine environnemental.
L'étude place l'Allemagne au sixième rang, devant l'Autriche, la Suède, l'Italie et les Pays-Bas. La République tchèque est classée 12e, le Japon 16e, la France et la Grande-Bretagne se retrouvent 18e ex-aequo.
Le Dr Suzuki, responsable de la fondation qui porte son nom et défenseur de l'environnement connu au Canada, a appelé son pays à faire beaucoup mieux et à se doter d'une loi sur le développement durable.
Le ministre fédéral de l'Environnement, Stéphane Dion, a reconnu que le Canada avait du chemin à faire concernant les questions environnementales mais il a remis en question les résultats du rapport de M. Suzuki.
En effet, la Conference Board du Canada avait très récemment placé le Canada au huitième rang des pays de l'OCDE du point de vue de sa performance environnementale. De même, des rapports du Forum économique mondial ont placé le Canada au sixième rang; Keeping Score a placé le Canada au second rang tandis qu'il était au troisième rang selon Ecosystem Well-Being.
Par ailleurs, en septembre 2004, l'organisation de coopération et de développement économiques avait examiné les performances environnementales du Canada. Dans l'ensemble, le rapport** estimait encourageants les progrès accomplis depuis 1995 vers la réalisation des objectifs nationaux et des engagements internationaux du pays en matière d'environnement. Il soulignait cependant avec insistance la nécessité pour le Canada d'améliorer l'efficience de sa politique environnementale, d'accentuer l'intégration des préoccupations environnementales dans des secteurs comme les produits chimiques, les transports, l'agriculture et les forêts, et de poursuivre la mise en œuvre de ses engagements internationaux. Le rapport recommandait que le Canada améliore sa gestion environnementale en développant notamment le recours aux instruments économiques (redevances relatives à l'eau, échanges de droits d'émission de polluants atmosphériques, etc.) ou en appliquant les principes pollueur-payeur et utilisateur-payeur.
L'OCDE estimait que le Canada pouvait progresser sur la voie du développement durable en réduisant l'intensité énergétique de son économie ou en supprimant les subventions préjudiciables à l'environnement (relatives, par exemple, aux industries extractives ou aux combustibles fossiles) par exemple. Il notait toutefois que le Canada avait apporté de nombreuses améliorations importantes à ses politiques environnementales et notemment dans le découplage des émissions de NOx et de SOx et des prélèvements d'eau par rapport à la croissance économique et sa gestion des produits chimiques.
On peut donc raisonnablement penser que les critères retenus pour cette étude ont été choisis qualitativement et quantitativement de manière à desservir la notation du Canada, mais dans un dessein qui semble rester louable : dépasser les idées reçues et outrepasser les performances de ces pays dans les domaines de la protection de l'Environnement.
*Classement :
1 : Turquie – 2 : Suisse – 3 : Danemark – 4 : Pologne – 5 : République slovaque – 6 : Allemagne – 7 : Autriche – 8 : Suede – 9 : Italie – 10 : Pays-Bas – 11 : Portugal – 12 : Republique tcheque – 13 : Mexique – 14 : Norvege – 14 : Hongrie – 16 : Japon – 17 : Finlande – 18 : France – 19 : Royaume-Uni – 20 : Grece – 21 : Espagne – 22 : Luxembourg – 23 : Coree – 24 : Islande – 25 : Nouvelle-Zelande – 25 : Australie – 27 : Irlande – 28 : Canada – 29 : Belgique – 30 : Etats-Unis.
**Cette publication, qui constitue le deuxième examen des performances environnementales du Canada réalisé par l'OCDE, s'inscrit dans une série régulière d'examens environnementaux consacrés par l'Organisation à ses pays membres, et fait appel à de nombreux indicateurs environnementaux. Le rapport examine les progrès accomplis par le Canada dans le contexte de la mise en œuvre de la Stratégie de l'environnement de l'OCDE pour les dix premières années du XXIème siècle, et évalue dans quelle mesure le pays a atteint ses objectifs, qu'ils soient énoncés dans sa législation nationale ou dans des accords internationaux.