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Actu-Environnement

En réponse à la sécheresse le MEDD présente son plan de gestion de la rareté de l'eau

Face aux épisodes de sécheresse des années 2003 et 2005, le MEDD a présenté hier un plan de gestion de la rareté de l'eau. Il donne la priorité de l'usage à l'eau potable, prône les économies, la valorisation et un meilleur partage de la ressource.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
Avec une pluviométrie 33% inférieure à la moyenne des cinquante dernières années, plus de 3000 km de cours d'eau à sec sur les 300.000 km que compte la France et soixante-dix départements sous restriction, la sécheresse 2005 est d'une intensité comparable à celle de 1976.
Malgré les améliorations apportées depuis cette année-là et le plan d'action sécheresse initié à la suite de l'été 2003, cette sécheresse a été ressentie à tous les niveaux et ses conséquences ont été présentées dans un rapport de la direction de l'eau du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable (MEDD).
Ce document explique, qu'en ce qui concerne l'alimentation en eau potable les conséquences ont été limitées. Seules quelques communes isolées ont connu des difficultés d'approvisionnement. La population ravitaillée par citernes du fait du manque d'eau s'élève à environ 3000 personnes. D'un point de vue qualitatif, aucune altération de la qualité de l'eau n'aurait été constatée sauf dans quelques petites communes, notamment dans l'Aisne.
Alors que pour le secteur industriel, aucune baisse d'activité significative n'a été observée, l'agriculture a plus souffert. Le rapport expose que la situation est très contrastée géographiquement et selon les activités agricoles : il est attendu, par exemple, une baisse de rendement du maïs irrigué d'environ 10% au niveau national alors que les rendements de céréales ne semblent pas touchés. 17 départements sont à ce jour éligibles aux calamités agricoles contre 83 en 2003. D'autres enquêtes sont en cours et ces départements pourraient être élargis à d'autres lors des prochaines commissions d'octobre et de novembre.
Quant à la production d'énergie elle n'aurait globalement pas été affectée. La problématique des rejets d'eau chaude, rencontrée en 2003 et due au refroidissement des centrales nucléaires, ne s'est pas présentée cette année. Concernant l'hydroélectricité, il semblerait que les précipitations de septembre dans les Alpes et les Pyrénées aient nettement amélioré la situation.
Enfin pour le milieu aquatique, le rapport précise que des problèmes ponctuels ont été observés : mortalité de poissons, développement d'algues, perturbation de la migration des saumons et des aloses. Mais la direction de l'eau du ministère craint des conséquences plus graves à plus long terme comme une diminution du peuplement piscicole de l'année prochaine ou l'accumulation de polluants dans les poissons.
Début octobre, les régions Poitou-Charentes et Pays de la Loire étaient encore dans une situation difficile. Le niveau actuel des nappes souterraines et des barrages placerait les usagers qui en dépendent en situation de grande vulnérabilité si la recharge hivernale était à nouveau insuffisante. Il semblerait même que certains départements soient constamment concernés par des restrictions d'eau même en dehors des années de sécheresse. Ce constat alarmant met en évidence que le problème n'est pas ponctuel mais bien chronique et que des déséquilibres graves existent entre l'offre et la demande en eau.

Afin de réduire durablement la vulnérabilité de l'alimentation en eau potable à la sécheresse, de concilier les différents usages et de préserver la qualité des milieux aquatiques, un « plan de gestion de la rareté de l'eau » a été élaboré par le MEDD. Présenté hier en Conseil des ministres par Nelly OLIN, ce plan s'articule autour de trois axes : donner priorité à l'eau potable, mieux partager l'eau entre les différents usages et favoriser une meilleure valorisation de l'eau.

Premier axe : priorité à l'eau potable

Afin d'avoir une meilleure visibilité sur les ressources mobilisables et pour présenter une garantie d'approvisionnement le plan prévoit de :
• Compléter le Code de l'environnement en donnant la priorité à l'eau potable par rapport aux autres usages,
• Renforcer la mission d'aide aux économies d'eau des agences de l'eau, notamment la lutte contre les fuites dans les réseaux,
• Assurer l'aspect priroritaire de l'alimentation en eau potable dans l'exploitation des retenues d'eau.

Deuxième axe : Economie et partage de la ressource

Les économies d'eau concernent tous les acteurs mais plus particulièrement les agriculteurs, principaux consommateurs en période de sécheresse (80%). Concernant les particuliers les principales mesures sont :
• Favoriser les économies d'eau dans les constructions neuves en s'appuyant sur la Haute Qualité Environnementale (HQE) et en obligeant l'installation de compteurs d'eau froide pour le collectif,
• Sensibiliser la population,
• Responsabiliser les gestionnaires de golfs.

Pour mieux gérer l'eau en agriculture, le plan propose de:
• Gérer collectivement les besoins entre agriculteurs d'un même périmètre,
• Encourager la construction de retenues mais répercuter leur coût sur les agriculteurs,
• Améliorer l'efficacité de l'irrigation (méthodes, équipements, types de cultures),
• Réduire les volumes prélevés dans les bassins versant en difficulté.

Au niveau des industriels, le plan prévoit de lancer un programme de recherche puis d'investissements pour réduire la consommation d'eau des centrales et leur impact sur le milieu et de poursuivre les efforts d'économie dans les filières les plus consommatrices d'eau.

Enfin pour améliorer la protection du milieu aquatique les principales propositions consistent :

• Renforcer le pouvoir des Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) sur l'aspect quantitatif,
• Simplifier les redevances prélèvement et les moduler en fonction des enjeux du milieu (région, investissements nécessaires) et dans le temps,
• Améliorer le dispositif de gestion de crise sécheresse et le Réseau d'Observation de Crise des Assecs de cours d'eau (ROCA).

Troisième axe : favoriser la valorisation de l'eau

Les techniques de valorisation des eaux de pluie, des eaux usées traitées ou la désalinisation de l'eau de mer sont des techniques connues mais très peu développées. Le plan de gestion de la rareté de l'eau prévoit dans ce cadre de :

• Développer la récupération et l'utilisation des eaux de pluie pour certains usages (arrosage, nettoyage des sols, ...) :
• Définir dans des guides les conditions sanitaires, techniques et économiques permettant la récupération et l'utilisation des eaux de pluie, des eaux usées traitées et de la désalinisation,
• Mettre en place des aides des agences de l'eau pour ce type de projet et favoriser les installations pilotes,
• Evaluer le taux d'exploitation des principales nappes souterraines afin de connaître les possibilités d'exploitation supplémentaire et les possibilités de recharge artificielle.


Au total ce sont plus de 26 mesures législatives, réglementaires, incitatives, d'études et de communications que compte ce « plan de gestion de la rareté de l'eau ». Toutes ces mesures seront détaillées et proposées dans le projet de loi sur l'eau et les milieux aquatiques, mais aucun calendrier n'est prévu pour l'instant.

Réactions10 réactions à cet article

que de b'eaux mots !!!!!

::doubt:
encore de belles paroles.En sera t'il de meme que pour la loi sur l'air ,la loi sur l'eau , la loi littoral , le principe pollueur/payeur ???

jerome | 27 octobre 2005 à 23h28 Signaler un contenu inapproprié
Guérir plutot que prévenir

Une fois de plus il ne s'agit là que d'actions en aval du problème et non en amont :guérir plutot que prévenir !Les hommes politiques n'ont pas l'air d'avoir compris que la secheresse actuelle n'est pas le fruit du hasard mais qu'elle prend son origine dans les activités humaines et que c'est avant tout là qu'il faudrait agir.Il y a aussi de nombreux moyens d'économiser l'eau qui n'ont pas du tout été étudiés,par exemple :pourquoi utilise t'on de l'eau potable pour la chasse d'eau des wc?IL y a bcp de solutions à étudier.

planete01 | 28 octobre 2005 à 14h16 Signaler un contenu inapproprié
energie et poissons

Les agences de l'eau dans leurs questionnaires suggérent qu'il faut détruire les petits barrages.... (ou au moins les équiper de passes à poissons à 500.000 euros: ce qui revient au méme: car qui peut se le permettre ?)
Quand l'effet de serre asséche les cours d'eau: est ce la passe à poissons ou les énergies renouvelables qui sont les plus favorables à la vie piscicole ????
L'heure des choix est peut étre
arrivée !

gece | 30 octobre 2005 à 13h07 Signaler un contenu inapproprié
Re:que de b'eaux mots !!!!!

Exact------ l'enfer est pave de bonnes intentions-- les années à venir vont nous voir tourner en rond ; aucun politique n'aura jamais ni le courage ni le pouvoir d'aller à contre courant et du lobbye agricole , pasplus que de la pression constante des industriels qui ont besoin de la sphére agricole pour vendre ou acheter leurs trucs; sans compter que par manque de prévoyance , toutes les économies qu'il faudrait faire sur tous les postes( et que personne ne veut ) entraineraient un nombre impressionnant de chomeurs supplémentaires( et ceci , je le redis par manque de prévoyance et de conscience) donc , nous serions condamnés aux crises ---------------- un agriculteur

Delmas Jean jacques | 03 novembre 2005 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié
Re:energie et poissons

Juste un écho d'un récent colloque ayant eu lieu à Bonn les 2,3,4 novembre 2005 et qui a réuni tous les acteurs de l'eau depuis les grands électriciens comme EDf au syndicat des microcentrales, des pêcheurs aux environnementalistes, des services des états riverains (Sisse, Autriche , Allemagne, Belgique, Pays-Bas) du Rhin aux ONG d'utilité publique comme ANPER-TOS et ALsace Nature, etc...Journées très riches où sous l'égide de la CIPR organisatrice certaines vérités ont pu être entendues et j'espèrec aussi retenues par les décideurs de nos gouvernements comme cette contribution globale des microcentrales hydroélectriques d'une puissance de moins de 500Kw, contribution à hauteur de 0,02% de la production énergétique, la part de ces usines dans l'effort de lutte contre l'effet de serre serait de l'ordre d'une fraction de millionième des émissions en cours à ce jour, pourtant ces ouvrages contribuent en France à ruiner plus de 95% de notre réseau hydrographique, heureusement que la DCE nous invite à prendre en compte leurs coûts environnementaux, On a entendu à Bonn que la meilleure gestion de l'intérêt public serait de les démolir et de reconstituer des rivières capables d'assumer leurs fonctions épuratrices des eaux et de recharge des nappes en eau de qualité, il n'y a à mon sens aucune raison de faire payer à la collectivité l'enrichissement d'intérêts privés profitant de rentes de situations ancestrales ou de cette scélérate loi électricité de l'ex-ministre Cochet qui oblige EDf à racheter leur production bien au dessus des cours du marché...Je n'évoque même pas les poissons, certains migrateurs comme le saumon font pourtant partie de notre patrimoine, il est au fronton de nos églises romanes ou sur nombre de blasons, c'est une obligation internationale de restaurer l'axe migratoire Rhin et de restaurer ce patrimoine de la nation. Quand on voit l'impact quasi nul du coût des ouvrages sur le coût du KWH électrique (moins d'un centime d'euros) on peut mesurer la sottise de ceux qui opposent énergie et poissons, il y a bien des lieux en France où la technicité des ingénieurs et une volonté politique ont permis de concilier les impératifs énergétiques et l'absolue nécessité de restaurer les milieux aquatiques dégradés par l'hydroélectricité. La DCE forcera certains lobbys à une vision moins sectaire de leurs intérêts particuliers. signé Jean Wencker, (réseau eau de FNE, ANPER-TOS, Alsace nature,....)

JW | 05 novembre 2005 à 02h29 Signaler un contenu inapproprié
qualité de l'eau, qualité des rejets

Qualité de l'eau, qualité des rejets :
il semblerait effectivement que dans quelques communes la teneur en métaux augmente dans l'eau potable sans que cela n'alarme personne sur la cause. Ne faut-il pas que les élus et le ministère s'inquiètent et s'interrogent sur la qualité des différents rejets d'eaux sur son territoire, par exemple des rejets des aires d'autoroutes, station de lavage, et diffférentes autres installations contenant des polluants.

Pierre | 07 novembre 2005 à 13h41 Signaler un contenu inapproprié
et un golf de plus!

Pendant que Mme La Ministre présente son nouveau plan de gestion de l'eau, Mr Le Préfet de l'Aveyron donne son accord pour la construction d'un golf sur le plateau du larzac (encore une bonne dose d'hypocrisie de la part de notre gouvernement!).

thierry | 15 novembre 2005 à 15h03 Signaler un contenu inapproprié
et un projet de golf de plus

la communauté de communes Rhône Cèze Languedoc (nord-est du Gard) projette un partenariat avec un relais-chateau pour la création d'un golf. Nous sommes en zone méditerranéenne et cet été a été particulièrement sec, la rivière Cèze à proximité de laquelle ce golf est prévu ne coulait presque plus. En espérant que le préfet ne donnera pas un avis favorable et que les habitants se mobiliseront pour faire échouer un projet aussi peu respectueux de l'environnement. Tous les soutiens sont déjà les bienvenus. gérard

gepeto | 07 décembre 2005 à 23h19 Signaler un contenu inapproprié
Re:Guérir plutot que prévenir

Pour résoudre le problème de l'eau , il faut dont envoyer à l'ANPE les scécialistes actuels et commmencer à remplir les nappes phréatiques avec les excédents des ruissellements.

http://perso.wanadoo.fr/biefs.dupilat/

jeandb | 22 janvier 2006 à 20h06 Signaler un contenu inapproprié
niveau de vigilance des nappes et piscines

Les nappes phréatiques sont notre source d'eau potable par exemple en région parisienne, au nord de l'Essonne, il s'agit de la nappe de champigny en état de vigilance accrue, seule nappe déclarée pilote pour étude sur la sécheresse..
Nous sommes donc en état critique niveau de l'eau potable et pourtant, les communes situées le long de l'Yerres continuent en Essonne à arroser leurs plantations gourmandes en eau, et les communautés de communes à prévoir une piscine par commune, dont deux neuves le long de l'Yerres -dont une à bassin de plongée (12m de profondeur)
Pourquoi les communes ne donnent elles pas l'exemple d'économies d'eau ?
Une piscine par commune, ces établissements publics étant de plus déficitaires, est ce réellement indispensable ?

gdepayne | 31 août 2006 à 10h30 Signaler un contenu inapproprié

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