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Actu-Environnement

“L'axe fort de notre démarche d'entreprise, c'est la sensibilisation”

Alors que ACCOR vient de recevoir le Trophée 2005 décerné par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) dans le cadre de son 7e colloque annuel*, Patricia CORTIJO, Responsable Environnement, commente pour Actu-environnement.com, la politique de développement durable mise en place au sein du Groupe.

Interview  |  Gouvernance  |    |  F. Ascher
   
“L'axe fort de notre démarche d'entreprise, c'est la sensibilisation”

   
AE : Ce Trophée récompense le Groupe ACCOR pour son utilisation marquée des énergies renouvelables dans le cadre de son activité. Pourquoi un tel engagement ?
PC : La responsabilité sociale et environnementale est ancrée dans la stratégie du Groupe. Nous avons la conviction qu'à terme, elle fera partie intégrante de la valeur d'une entreprise et qu'il faut du temps pour s'y préparer. Mais c'est aussi une volonté de bien faire son métier. Concrètement aujourd'hui, ce qui motive les dirigeants de Accor, ce sont les demandes de la communauté d'intérêts que constituent nos clients ''grand compte'', les collectivités locales, les investisseurs, nos fournisseurs et nos collaborateurs, qui intègrent déjà ces critères dans la question ''Accor ou non'' ! Comme la plupart des thématiques environnementales, l'énergie représente un enjeu majeur également en termes économiques et de confort du client. Sur cette problématique, nous avons retenu trois axes d'actions : la réduction à la source, la récupération et les énergies renouvelables. Nous partons du principe que ce qui est bon pour l'environnement peut aussi l'être pour le Groupe.

AE : Plus globalement, quelle démarche avez-vous développé en interne ?
PC : Accor compte 4000 hôtels sur tous les continents et 168 500 collaborateurs. Sa consommation en eau représente chaque année l'équivalent d'une ville de 850 000 habitants et de 350 000 habitants en énergie ! Pour assumer nos responsabilités, nous avons opté pour une démarche progressive dans la durée et dans la continuité, à la fois au niveau Groupe et localement. Nous attachons une importance particulière à ce que ces actions soient mesurables via des indicateurs, avec pour ambition une objectivité proche de celle des finances ! Fin 2004, 547 hôtels étaient certifiés ISO 9001. Depuis 1998, nous disposons également d'une Charte Environnement de l'Hôtelier, en cours de révision. Depuis 2004, ce dispositif a été étendu dans 12 pays d'Afrique et se prolonge sur les marques Ibis et Thalassa par un processus de certification ISO14001. Aujourd'hui, nous créons un outil de pilotage environnemental et de reporting accessible à tous. À partir de ce noyau central, des exigences ont été définies pour les achats et pour la construction, notamment par le rapprochement de nos standards avec la certification HQE bâtiment tertiaire. Dans tous les pays où il est implanté, le Groupe dispense des formations pour accroître les savoir-faire. L'axe fort de cette démarche étant la sensibilisation.

AE : À propos des ENR, quel type de filières avez-vous adopté ?
PC : Aujourd'hui, une trentaine d'établissements utilise des ENR, sans compter les quelques hôtels qui consomment de l'électricité verte. De façon remarquable mais encore isolée pour diverses raisons, il s'agit de photovoltaïque avec l'IBIS de Clichy et de géothermie avec l'IBIS de Melun. L'éolien reste une filière prospective. Depuis près de 3 ans, nous tentons d'implanter des micro-éoliennes sur quelques sites mais les aspects principalement administratifs s'avèrent compliqués. Avec 28 établissements dont 20 en France, la filière majeure reste le solaire thermique pour la production d'eau chaude sanitaire (ECS). À l'international, le cas du Brésil est assez remarquable puisque tous les nouveaux hôtels vont être équipés de ce type de production. En France, l'ensemble des projets a été réalisé grâce au soutien de l'ADEME. Et ces orientations font aussi partie de notre partenariat avec EDF.

AE : Quel enseignement tirez-vous de ces actions ?
PC : Notre bilan se révèle globalement très positif. Sur le solaire thermique, la garantie de résultats a toujours été respectée. Les installations ne posent pas de problème d'entretien ou de maintenance. Le confort du client n'est jamais affecté et l'utilisation du solaire n'induit aucun risque supplémentaire en terme de légionnellose. Ce constat s'applique aussi aux filières géothermique et photovoltaïque, même si l'on peut espérer une amélioration du rendement dans ce dernier cas ! Aussi logiquement, nous nous demandons quels freins nous empêchent de déployer ces solutions plus largement. En fait, c'est la question du montant élevé de l'investissement par rapport à l'importance du temps de retour, de l'ordre de plus de 10 ans en tenant compte des aides de l'ADEME. Pour Accor, la cible est de 7 ans, mais ce qui nous inquiète, c'est de ne pas voir de diminution vraiment notable dans le temps. D'après le premier bilan, on note toutefois une nuance importante pour la géothermie qui aura un temps de retour très rapide. Sur le solaire thermique, nous sommes en train de voir comment un déploiement planifié sur un nombre plus important d'hôtels, nous permettrait de diminuer les coûts.

AE : Et quelle est la réaction de vos clients face à ces dispositions ?
PC : Nous avons un petit slogan pour l'instant utilisé surtout en interne, pour sensibiliser les employés aux gestes simples. C'est ''à l'hôtel comme à la maison'' ! Bien sûr, nous voulons décliner, communiquer et valoriser ces actions auprès de nos clients. Sur le solaire par exemple, nous allons rééditer un dépliant présentant aux clients ce qui est fait sur les hôtels équipés. Ce dépliant sera distribué en même temps que celui de l'ADEME sur l'installation des chauffe-eau solaire (CESI). Nous savons que nos clients ''grand compte'' y sont déjà sensibles, puisque la qualité de notre offre s'en trouve améliorée. Pour ce qui est du grand public, l'étude réalisée par le cabinet Ethicity montre que près d'un français sur deux intègre le développement durable dans ses actes quotidiens. Nous sommes donc optimistes. Quant à nos attentes, elles correspondent évidemment aux freins que nous rencontrons, et qui nous obligent à jouer sur les deux extrémités de la chaîne. Soit d'un côté, réussir à diminuer le coût d'investissement, et de l'autre, sensibiliser encore davantage le grand public pour que cela devienne un vrai critère dans leurs actes de consommations


*Organisé sur le thème ''Energies renouvelables : habitat, urbanisme et territoires'', ce 7e Colloque du Syndicat des énergies renouvelables, s'est tenu le 16 juin dernier à la Maison de la Chimie, à Paris.

En savoir plus :

* www.enr.fr et www.accor.com

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