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Actu-Environnement

''S'appuyer sur des valeurs et des bonnes pratiques plutôt que sur des critères techniques''

Un an après la parution du Livre vert ''Les architectes et le développement durable'', le Conseil National de l'Ordre des Architectes publie la charte de leur engagement ''au cœur du développement durable''. Une démarche éthique que Patrice GENET, Président de la commission Développement durable du CNOA, explicite pour Actu-environnement.com.

Interview  |  Gouvernance  |    |  F. Ascher
   
''S'appuyer sur des valeurs et des bonnes pratiques plutôt que sur des critères techniques''

   
AE : Sur quelles valeurs, la charte des architectes se fonde-t-elle pour inscrire la profession au cœur du développement durable ?
PG : Par leur approche globale de la Cité et de l'habitat, les architectes jouent un rôle central dans la conception et la mise en œuvre de projets répondant aux enjeux du développement durable, c'est-à-dire aux quatre piliers culturel, social, environnemental et économique. Cette démarche implique naturellement de promouvoir des pratiques visant avant tout, la qualité de la performance de réponses également respectueuses des exigences réglementaires ou normatives. Nous considérons en effet, que les formes architecturales et urbaines existantes - qui valorisent les matériaux et les savoir-faire - constituent des repères essentiels de notre histoire et de notre inconscient collectifs, signant l'ancrage culturel et du développement économique local. L'architecte veille en outre à intégrer le bâti sur son territoire et à créer des ouvrages répondant à l'évolution des styles de vie et des modèles familiaux. Sa recherche du bien-être, de la qualité d'usage et de l'accessibilité pour tous, concourt à l'intégration sociale et à la solidarité. Enfin, en abordant la conception des projets de la programmation à la déconstruction dans une approche en coût global, il favorise la prise en compte des impératifs de sécurité et des exigences écologiques et sanitaires, limitant ainsi les risques pour les usagers et pour l'environnement.

AE : Quelles sont les dispositions retenues pour améliorer la prise en compte effective du développement durable ?
PG : Pour l'Ordre, ''la concertation et la pédagogie'', ''la conformité, la transparence et la gouvernance'', ''la recherche, l'innovation et la créativité'', ''la vision du long terme et le respect des générations futures'', constituent les mots clés de l'engagement de la profession. C'est pourquoi la charte propose d'inscrire le respect des valeurs de développement durable dans le code des devoirs professionnels de l'architecte. De même, il est prévu de mettre en place une plate-forme d'échanges de bonnes pratiques et d'expériences - animée par un groupe permanent de réflexion composé de personnalités des milieux professionnels, politiques et associatifs - et de développer un portail Internet dédié (http://developpementdurable.architectes.org). Quant aux formations continues proposées aux architectes, elles seront adaptées et validées en intégrant cette problématique du développement durable. C'est dans cette logique des engagements de la profession, que le CNOA a décidé de quitter l'Association HQE dont il était membre actif depuis plusieurs années !

AE : Justement, quel est le sens du retrait des architectes de l'Association HQE ?
PG : Loin d'un mouvement d'humeur, cette position soutenue par l'ensemble des conseils régionaux de l'Ordre des Architectes, tire un signal d'alarme. Initialement conçue comme un support de réflexion pour développer et promouvoir la qualité environnementale et le management environnemental de toute opération de construction, l'Association HQE cible principalement son action sur le volet environnemental. D'où une ignorance des aspects culturels, sociaux et économiques, qui conditionnent la fabrication de tous espaces à vivre ! Ainsi, observe-t-on un glissement progressif vers une interprétation technicienne et technocratique du développement durable, couronnés par la création d'une certification HQE pour les bâtiments tertiaires et pour les immeubles d'habitations. Dans sa conception actuelle, la démarche HQE se révèle tout à la fois réductrice, minimaliste, technicienne et castratrice, au regard des enjeux de développement durable ! Réductrice, car elle ne porte que sur l'un des aspects de notre responsabilité sociale, la préservation de l'environnement au sens strict. Minimaliste, car il suffit de satisfaire trois des quatorze cibles pour qu'un ouvrage puisse être identifié comme répondant à la norme HQE. Or, nous savons tous que l'optimum global recherché ne résulte pas de la simple somme des optima partiels ! Technicienne, car elle entretient l'illusion du tout mesurable et du tout normatif. Castratrice enfin, car elle ne voit d'avenir que dans le développement de la norme. Alors que ce qui nous singularise et nous légitime en tant qu'architectes du développement durable, c'est de nous appuyer sur des valeurs et des bonnes pratiques plutôt que sur des critères techniques !


En savoir plus :

* Livre Vert ''Les architectes et le développement durable : 10 propositions de l'Ordre des Architectes'', CNOA, 9 rue Borromée –75015 Paris, tél : 01.56.58.67.00
* Consulter la Charte d'engagement des architectes en faveur du développement durable, www.enr.fr et www.architectes.org

Réactions2 réactions à cet article

DD et CNOA

"ce qui nous singularise et nous légitime en tant qu’architectes du développement durable, c’est de nous appuyer sur des valeurs et des bonnes pratiques plutôt que sur des critères techniques ! "
Oui et comment faire maintenant?
La démarche HQE est partout, les architectes sont absents, le "marché - économie marchande" a pris son emprise sur cette question et apparaît "développement durable". L'aménagement du territoire, les entreprises, les maisons, les logements, ... et les architectes sont très absents. Pas de réponses groupées, collectives de cette profession. Rester entre soi, ne donne pas raison.

domi | 07 mars 2006 à 12h36 Signaler un contenu inapproprié
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Anonyme | 19 mai 2006 à 19h29 Signaler un contenu inapproprié

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