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“Les éco-industries innovantes peinent encore à se développer en France”

Au travers de sa propre expérience, Philippe Bordeau, directeur de la société TMI Europe, conceptrice du procédé Catallix® de traitement des aliments fondé sur un système naturel et respectueux de l'Environnement, énonce les difficultés auxquelles sont soumises les sociétés ''pionnières'' malgré toutes les garanties sanitaires et les distinctions recueillies par son procédé. Un exemple éloquent.

Interview  |  Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
“Les éco-industries innovantes peinent encore à se développer en France”

   
AE : 1. Pouvez-vous, en quelques mots, nous rappeler la technologie Catallix ?
PB : Cette technologie est protégée par un brevet français depuis mai 2001 et puis étendu à l'internationale un an plus tard. Catallix a dès le début intéressé les industriels qui songent à se débarrasser du chlore et autres techniques de débactérisation pour enfin adopter un mode de traitement naturel et non toxique, capable de détruire les microorganismes pathogènes des produits alimentaires tout en respectant les qualités organoleptiques des produits transformés.

AE : Quelle sont les origines de l'innovation Catallix ?
PB : Catallix est développé par notre société, TMI Europe, dont la premier métier est le conseil, dans les domaines de la Qualité, l'Environnement la Sécurité et l'Innovation : Conseil Qualité avec la réalisation d'audits technologiques, démarches d'optimisation d'outils industriels, démarches qualité et possibilité d'une certification ISO 9001, conseil Environnemental avec la réalisation de diagnostics, montage de dossiers réglementaires, accompagnement des entreprises à la mise en place d'un système de gestion de l'environnement et à la certification ISO 14001 ou l'enregistrement EMAS, conseil Sécurité et Sûreté relatifs aux normes OHSAS 18001 et BS 8800 et enfin Conseil en Innovation avec l'aide au développement de produits nouveaux, process, ingénierie de procédés.
En marge de cette activité de conseil, TMI Europe a ressenti chez les industriels de l'agroalimentaire comme chez les consommateurs, le besoin d'une technologie sûre et naturelle pour la sécurité des aliments. En 1999, la société qui emploie alors 6 salariés dont deux en R&D, étend ses statuts à la Recherche et Développement, la mise au point, la fabrication et la commercialisation de biotechnologies afin de lancer Catallix ®, technologie de traitement des produits agroalimentaires qui utilise des enzymes immobilisées comme catalyseurs naturels.

AE : Comment le procédé s'est-il développé, de sa mise au point en laboratoire aux applications industrielles ?
PB : Notre procédé a rapidement été appuyé par un laboratoire de l'UCBL et l'ANVAR alors qu'un réseau de futurs partenaires s'est mobilisé autour du projet, en particulier la société belge BIOPOLE pour ce qui est du conseil scientifique, le CIRAD pour des usages particuliers et prometteurs...

AE : Quels sont les principaux avantages de cette technologie sur le marché ?
PB : Catallix représente la seule alternative à la chloration qui soit sans danger, que ce soit pour le consommateur comme pour les opérateurs des entreprises de transformation. Rappelons que le chlore, au contact des aliments, génère des composés organochlorés comme les chloramines qui sont reconnues comme cancérigènes par l'OMS. Les principaux distributeurs ont montré leur intérêt pour cette technologie, qui ne peut être que renforcée par l'interdiction du chlore pour les applications au contact des aliments au titre du règlement
De plus, nous sommes convaincus que notre procédé peut répondre spécifiquement à des problématiques de pays en voie de développement. Le système initial que nous avons amélioré et industrialisé est recommandé par le Codex Alimentarius* afin de conserver le lait, à température ambiante, dans les pays en voie de développement.
D'autre part, nous avons dans nos tiroirs des applications qui peuvent apporter certaines solutions dans ces pays. En particulier, si l'on parle de santé publique, il convient de signifier que la prévalence du pathogène Helicobacter Pylori** , est notoirement plus importante dans les pays sous développés (jusqu'à 70%) et que les traitements médicamenteux reviennent à plus de 1000$ par personne. L'eau activée par nos équipements est efficace en amont sur ce pathogène et à bien moindre coût !

AE : Le procédé Catallix a t-il reçu des distinctions, voire des aides de la part des institutionnels ?
PB : La société a reçu le label Entreprise Innovante, Label d'Etat attribué par l'ANVAR, a été nominée pour les trophées de l'innovation au salon IPA 2002 et plus récemment le Trophée Régional de l'Innovation décerné par l'INPI. Enfin, la société vient d'être reconnue cet été comme Jeune Entreprise Innovante (J.E.I.)

AE : Au regard de toutes ces distinctions, de tous ces avantages, quelles sont les difficultés que l'on rencontre pour industrialiser un nouveau produit comme le votre dans notre pays ?
PB : Les PME innovantes rencontrent les mêmes problèmes de ''pionniers'' : il est toujours difficile de bousculer les habitudes dans les secteurs traditionnels. De plus il faut résoudre les difficultés financières car une PME n'a pas forcément le matériel, le labo ni le personnel suffisant à son développement. Et les capitaux-risqueurs ne prennent pas de risque ! Il faut les convaincre, apporter toujours plus de ''preuves'', de justifications...
En ce qui nous concerne, en tant qu'auxiliaire technologique, nous avons eu à faire face à la réglementation, nationale, car nous avons dû prouver pendant deux ans et demi l'innocuité de notre technologie, avant d'obtenir le feu vert de l'AFSSA, mais aussi découvrir les pratiques réglementaires dans les autres pays européens, qui ne suivent pas tous le modèle français.
En fait un chef d'entreprise innovante doit être financier, technicien, meneur d'hommes, commercial convaincant, bref un homme orchestre, position à laquelle sa formation antérieure ne l'avait pas préparé. Il faut savoir oser pour entreprendre, et pouvoir résister à toutes les pressions, et… oublier les 35 heures.
Un conseil : ne pas faire l'impasse ou l'économie de ''bouts de chandelle'' de se priver de l'appui de conseils avisés, experts en brevet et juridiques qui font gagner beaucoup de temps et partant, améliorent l'efficacité des démarches administratives fastidieuses et trop consommatrice de temps pour les non-spécialistes.
Pour innover, il faut avoir confiance en l'avenir, connaître les marchés et être convaincu non seulement de son produit mais aussi que le développement durable sera vraiment mis en œuvre. Bref oser aller au bout de ses convictions.

AE : Pour conclure, quels sont les impératifs pour soutenir le développement de Catallix ?
PB : Les débouchés existent, nombreux. Il faut de l'énergie pour convaincre, et des capitaux pour développer l'entreprise, augmenter le CA et faire avancer le développement de nouvelles applications.
Les discussions sont longues avec les capitaux risqueurs. Les industriels restent souvent ''frileux'' et les partenaires intéressés pour une participation minoritaire ne sont pas légion.



TMI Europe
Parc d'Affaires Roosevelt
3-11 rue de la Perlerie
69120 Vaulx-en-Velin
Tél. +33 (0)4.72.81.09.20
www.catallix.com

* La Commission du Codex Alimentarius a été crée en 1963 par la FAO et l'OMS afin d'élaborer des normes alimentaires, des lignes directrices et d'autres textes, tels que des Codes d'usages, dans le cadre du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires
** Il est aujourd'hui admis que la bactérie Helicobacter pylori est l'agent étiologique des pathologies gastro-duodénales : elle est responsable des gastrites chroniques, des ulcères duodénaux et joue un rôle important dans la genèse des néoplasies gastriques (adénocarcinomes et lymphomes).

Réactions1 réaction à cet article

Le management des hommes, une des clés du succès

Se barder de conseils pour la rédaction des brevets, pour tout ce qui touche au juridique, à l'administratif et au financier ne fait aucun doute, c'est nécessaire.

Or cet article est réducteur, révélateur de l'état d'sprit des Chefs d'entreprises en France.

Comment en effet peut-on faire pour oublier de mensionner un autre point clé qui est le management des hommes, dans pareille aventure ?

Car il ne faut pas rêver, la petite entreprise qui développe n'a pas toujours beaucoup d'argent... les fonds arrivent au coup par coup, c'est en général ce qui se passe, au gré des subventions, des injections de capitaux...

Dans pareil contexte il est difficile de récompenser l'excellence, le travail "out off 35 heures" si bien mensionné...qu'un procédé qui nait nécessite qu'on lui applique...

Sans un bon management, point d'équipe... un bon management est à la fois, sous pareille pression, le gentil mélange entre de la considération et du partage, chaque fois que c'est possible...

Les levées de fonds qui payent un avocat, un conseillé, du matériel,.. c'est super... mais qui file des primes conséquentes aux crèves la faim que son les développeurs... que nénie... même pas mentionné dans une rubrique manageriale portant stratégique en pareil cas!

Regardez bien... dans la rédaction de cet article, chose bizarre, rien n'apparait à ce sujet...

Le management et la rétribution du personnel de recherche...

Il faut savoir que nombre de projets patinent à cause de cela en France... une cause discrète mais efficace... que bien souvent les Chefs d'entreprises nient en préférant se cacher derrière d'autres excuses qui sont également louables... je le leur confère !

Micaquartz | 27 août 2008 à 12h35 Signaler un contenu inapproprié

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