59% ne présentent aucune trace de pesticide. Sur les 41% restant, 37% présentent des résidus à un niveau inférieur aux limites maximalesretenues au niveau national ou européen et 3,9% sont en infraction avec ces seuils réglementaires.
Les chiffres varient d'un ou deux points d'une année sur l'autre mais sur six ans ''aucune tendance générale n'apparaît clairement'', remarque l'étude. Autrement dit, il n'y a pas eu de baisse de l'utilisation des pesticides en agriculture, en dépit des multiples mises en garde de la Commission européenne.
Au contraire, ''en 2001, le pourcentage d'échantillons contenant des résidus multiples a fortement augmenté par comparaison avec les quatre années antérieures'', remarque l'étude.
''Coktails de pesticides'' : Les spécialistes de la santé sont particulièrement vigilants sur l'impact des ''cocktails'' de pesticides, sur lesquels on dispose de très peu d'études épidémiologiques.
Les fruits et légumes français présentent davantage de résidus que la moyenne européenne. La moitié des échantillons consommés en France contenaient un ou plusieurs résidus de pesticides dont 6,1% à des taux supérieurs aux seuils réglementaires. Les deux tiers des fraises et des laitues consommées en France présentent des traces de pesticides.
La ''LMR'' ou limite maximale de résidu désigne le niveau maximal de sécurité pour un produit. La ''dose journalière admissible'' et la ''dose de référence aiguë'' sont en revanche des seuils sanitaires.
Le programme européen a contrôlé spécifiquement cinq produits (pomme, tomates, laitues, fraises et raisins de table), plus fréquemment contaminés que d'autres produits. Seulement 51% des échantillons ne contiennent aucun résidu.
La ''dose de référence aiguë'' est dépassée dans moins d'1% des laitues (endosulfan) et des pommes (triazophos). ''Il y a donc lieu de s'inquiéter, souligne l'étude, car un risque pour la santé ne peut être exclu, surtout pour les enfants en bas âge, qui consomment ces produits en grande quantité''.
La Commission européenne a décidé le retrait du triazophos dans l'Union à compter du 25 juillet 2003. Le cas de l'endosulfan fera l'objet d'une décision ''dans l'année qui vient''.
Les effets des pesticides pour la santé (cancers, fertilité masculine, troubles du système endocrinien) sont suffisamment sérieux pour que la Commission européenne ait engagé la révision de toutes les substances anciennes. Elle envisage le retrait en 2003 d'environ 60% des substances qui étaient sur le marché en 1993.
La France est le premier utilisateur européen de pesticides et le numéro trois mondial, derrière les Etats-Unis et le Japon.
Les industriels soulignent que les limites maximales en résidus sont des limites réglementaires, qui ''ne signifient pas un risque pour la santé''. L'Union des industries de la protection des plantes reconnaît toutefois qu'un dépassement ''nous renseigne sur un non-respect des conditions d'emploi des produits'': trop d'applications, des délais avant récolte trop courts.
Source : AFP