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Actu-Environnement

La filière du biogaz trouve difficilement sa place parmi les énergies renouvelables

Le biogaz ne représente que 2% des énergies renouvelables françaises malgré sa polyvalence. Il est utilisable pour produire de la chaleur, de l'électricité ou en tant que carburant, mais peine encore à se développer à grande échelle.

Energie  |    |  F. Roussel
Le biogaz est issu de la décomposition de matières organiques en absence d'oxygène. Regroupées sous le nom de biomasse, ces matières organiques peuvent être des déchets organiques, des boues de station d'épuration, des sous-produits de l'industrie du bois, de l'industrie agroalimentaire ou de l'agriculture. Composé principalement de méthane (CH4) et d'autres gaz à l'état de traces comme l'hydrogène sulfureux (H2S), le biogaz possède les mêmes caractéristiques que le gaz naturel. Mais contrairement à celui-ci, d'origine fossile et dont les quantités sont limitées, le biogaz est considéré comme une énergie renouvelable à part entière puisque la biomasse dont il est issu est une ressource renouvelable à l'échelle humaine.

En France, le biogaz est produit par plusieurs types de gisements mais une grande partie (67%) n'est pas récupérable car émise par des sources diffuses : marais, déjections d'élevage, etc. La fraction qui pourrait être collectée est produite principalement par les centres de stockage de déchets (30%) et les unités de méthanisation (3%) appelées aussi digesteurs. Mais les filières sont en mutation et l'interdiction de stocker les déchets organiques dans les centres de stockage tend à encourager le développement de la filière de méthanisation. Cependant, seulement 18% de la fraction récupérable est réellement collectée soit 558.000 tonnes et seulement 143.000 tonnes sont actuellement valorisées, le reste étant brûlé en torchère. Par conséquent la production d'énergie renouvelables issue du biogaz est faible et atteignait, en 2004, 370 kTep soit 2% de la production d'énergies renouvelables française.

Pourtant le biogaz est l'une des seules énergies renouvelables qui peut être assez aisément transformée en toute forme d'énergie utile (chaleur, électricité, carburant, etc). Brut, il est généralement utilisé sur les sites de production pour produire du froid, de l'énergie mécanique, de l'électricité, de la chaleur ou les deux simultanément en cas de cogénération. Épuré et mis en conformité avec le réseau de gaz classique, il peut être distribué par les gazoducs existants et utilisé sur les équipements standard ce qui permet une valorisation éloignée du site de production. Enfin, une épuration plus poussée permet de valoriser le biogaz sous forme de carburant mais avec certaines conditions de stockage.
En quelques chiffres, 100 m3 de biogaz correspond à 0,065 tep de pouvoir calorifique soit 700 kWh thermiques ou 230 kWh électriques.

La filière biogaz présente certains avantages. Premièrement, l'utilisation du biogaz évite de relâcher dans l'atmosphère du méthane (CH4), gaz à effet de serre 11 fois plus puissant que le CO2. La simple combustion du biogaz limite les dégâts puisqu'elle rejette du CO2 préalablement stocké lors de la croissance des végétaux. On considère alors que le bilan est nul et n'aggrave pas le phénomène de l'effet de serre.
Ensuite ce biogaz pourrait se substituer au gaz naturel que la France importe à 90% et dont la consommation augmente de 3,5% par an.
Enfin la filière biogaz pourrait constituer un nouveau débouché pour l'agriculture et permettrait de développer des synergies locales entre communes, agriculteurs et entreprises.

Cependant la filière est loin d'être optimisée. Selon une étude menée par SOLAGRO le gisement potentiellement valorisable en France, toutes sources confondues, est de l'ordre de 3,5 MTep/an. Afin de favoriser la filière, la Ministre Nelly Olin a annoncé aux assises des déchets de La Baule en septembre dernier une augmentation de 50% du tarif de rachat de l'électricité issue du biogaz. D'un autre côté la filière de méthanisation est fortement liée au développement des collectes sélectives des déchets et à l'amélioration du tri au niveau local.

Quelques initiatives ont néanmoins vu le jour dans les communes, comme à Besançon où le biogaz produit par la station d'épuration de la ville (STEP) alimente les besoins de la station en chaleur et en électricité à toutes les étapes de traitements. L'installation est autosuffisante en énergie thermique et couvre un quart des besoins en énergie électrique.

L'utilisation du biogaz en tant que carburant semble prendre également de l'essor. En France, Lille a été l'une des premières villes à réfléchir à la question. Dès 1994, des bus roulant au biogaz produit par une STEP de la ville ont été testé et en 2002 ils étaient plus d'une centaine dans les rues. En 2006, la communauté urbaine va poursuivre dans cette voie en coordonnant un projet européen visant à démontrer que les agglomérations peuvent produire du carburant de haute qualité à partir notamment du traitement des déchets organiques. Ce biogaz carburant doit servir à approvisionner les transports publics (la flotte de bus urbains) mais aussi des bateaux et les bennes à ordures ménagères.
La Suède va même plus loin et a annoncé, en octobre dernier, la mise en circulation d'un train fonctionnant au biogaz. Composé d'un seul wagon pouvant transporter une soixantaine de passagers, ce train a vu ses moteurs diesel remplacés par deux moteurs à gaz. L'engin, qui relie les villes de Linköping, au sud de Stockholm à Västervik, sur la côte est suédoise, effectuera un trajet quotidien d'environ 80 km, mais d'autres trajets sont déjà prévus.

Malgré de nombreux exemples prouvant l'intérêt du biogaz que ce soit pour la production de chaleur, d'électricité ou en tant que carburant, la filière reste très marginale en France et est concurrencée par d'autres énergies renouvelables déjà bien développées comme l'hydraulique ou le bois-énergie.

Réactions3 réactions à cet article

Vive les machines à Caca !!!

Sans rire le biogaz c'est un truc de fou :

Si on ne l'utilise pas il contribue aux gaz à effet de serre.
On aura de la matière première tant que l'on mangera (même si on ne finit pas son assiette).

Cela se subsitute à des importations
On peut en produire localement.

En Allemagne ça a permis de réduire les coûts de traitement des déchets pour les industriels...

En France il y a quelques sociétés : IKOS dont vous parliez dans un précedent article et Bio-Nrj en IDF et Picardie...

Dans les laiteries il y a des systèmes d'épuration également qui se développent (VOR Environnement)

Bref cessons la publicité, mais on peut se dire que notre merde contient de l'énergie et qu'aujourd'hui on peut la récupérer efficacement... A nous aussi d'accepter d'avoir des machines à caca près de chez nous ! (ne vous inquiétez pas ça ne sent pas mauvais...)

Merci actu-env pour l'article...
Bien joué SOLAGRO

benjam1 | 03 décembre 2005 à 02h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:Vive les machines à excréments !!!

Bravo! la démo est parfaite.
J'ajouterais qu'en prime les machines à excréments induisent de l'emploi qualifié (et non pas caca!).
Les responsables devraient se poser la question de savoir combien coûte un chômeur ?Et même si l'emploi créé ne génère pas de bénéfice direct ,il suffit d'être à l'équilibre comptable pour que cet emploi ne revienne à rien à la société.
-Le chômeur est valorisé,parcequ'il travaille
et réinjecte dans l'économie le produit de sa production.
-La sécu engrange des cotisations
-l'Etat ne dépense pas de devises pour l'achat d'équivalent pétrole.
Et dans le domaine des énergies renouvelables je ne comprend pas les infos télévisées qui prétendent que la France ne peut pas produire de biocarburant à partir de la canne à sucre parceque le climat n'est pas assez chaud.Alors je me demande si les DOM-TOM sont françaises ou non?
Si oui! ces régions qui subissent un chômage de 30% ,pourraient développer ce type d'activité générateur d'emploi et d'énergie.!!
Qu'est qu'on attend?

gerard | 24 avril 2006 à 20h06 Signaler un contenu inapproprié
erreur de chiffre

de sources sûres, il n'y avait pas 100 bus roulant au biogaz de la step de marquette lez lille dans les rue, le chiffre est d'une demie douzaine. Le reste des "100 bus" roule au GNV.

Cependant, 100 bus rouleront effectivement au biogaz, mais celui là proviendra du projet CVO de sequedin.

asmodae | 04 mai 2006 à 13h02 Signaler un contenu inapproprié

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