Face à l'accélération actuelle de la disparition du nombre d'espèces, les Français approuvent majoritairement la proposition précisant que le phénomène appauvrit l'héritage commun (84%) et réduit les possibilités de lutter contre les maladies des plantes cultivées (71%) ou de trouver de nouveaux médicaments (61%).
Ils contestent, en revanche, le fait que la dégradation de la nature soit le prix à payer pour le développement économique (69%) et qu'elle n'a pas de conséquences sur leur vie quotidienne (70%).
Sur le plan financier, une majorité écrasante de Français (96%) jugent insuffisantes les dépenses consacrées par l'Etat à la protection de la nature. Ces dépenses sont estimées à 0,05% du budget national soit 154 millions d'euros affectés au programme « gestion des milieux naturels et biodiversité » dans la loi de finances 2006. 56 % d'entre eux sont même prêts à payer davantage de taxes ou d'impôts affectés directement à la protection de la nature (entre 10 et 100 euros). Cet engagement, appliqué aux 30 millions de ménages français, permettrait à lui seul de multiplier au minimum par trois le budget de la protection de la nature.
Outre les taxes et les impôts, les Français seraient également prêts à donné davantage aux associations de protection de la nature en 2006 (61%) alors que dans les faits, en 2005 seulement 13% d'entre eux ont fait un don. Si cette résolution était menée à bien, les Français donneraient entre 10 et 50 euros dans leur grande majorité, ce qui permettrait à nouveau de dégager des moyens financiers importants.
Dans le domaine politique et en vu des élections de 2007, 49% des Français déclarent qu'ils ne seront pas influencés par les propositions des candidats sur la protection de la nature, mais 43% d'entre eux en tiendront compte lors de leur vote.
Globalement, même si les enjeux de la protection de la nature ne représentent qu'une partie de la problématique environnementale (pollution de l'air, de l'eau, gestion des déchets, des risques, énergies, effet de serre), ce sondage donne clairement des signes encourageants : beaucoup de gens (87% des interviewés) sont prêts à faire plus pour la protection de la nature, notamment en changeant leur propre comportement.
*Sondage réalisé par le Credoc - Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie - auprès de 500 personnes toutes catégories sociales confondues, âgées de 18 a 93 ans du 28 novembre au 6 décembre 2005.