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Actu-Environnement

Au coté de 7 autres Etats Membres, la France se fait remarquer pour protection insuffisante des cétacés

La Commission européenne a décidé mardi de poursuivre une nouvelle fois la France et sept autres états membres pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires à la protection et la conservation des cétacés.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
Conformément à la directive «Habitats» (Directive 92/43/CE), toutes les espèces de cétacés sont des «espèces d'intérêt communautaire», autrement dit menacées, vulnérables, rares, nécessitant une attention particulière et qui bénéficient par conséquent d'une protection stricte. En outre, la directive impose aux Etats membres de désigner des zones de conservation spéciales pour le grand dauphin (Tursiops truncates) et le marsouin (Phocoena phocoena) et de surveiller l'état de conservation de toutes les espèces et habitats naturels couverts par la directive.
À la suite de plaintes faisant état d'une surveillance insuffisante de l'état de conservation des cétacés en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, la Commission a examiné la situation dans les autres Etats membres dotés d'une façade maritime.
Après étude des dossiers, la Commission a estimé que la Belgique, la France, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni n'ont pas mis en place de systèmes de surveillance suffisamment efficaces et leur a adressé un premier avertissement écrit les informant qu'ils ne respectaient pas la directive «Habitats» et devaient prendre des mesures correctives pour garantir une protection complète de ces mammifères marins.

La Belgique et les Pays-Bas ont mis en place des systèmes de surveillance pour les cétacés, mais la Commission a estimé que la fréquence de cette surveillance, à savoir une fois tous les dix ans, était insuffisante.
Au Royaume-Uni, les activités de surveillance ne couvrent que certaines parties des eaux territoriales et leur fréquence est également insuffisante.
La France, le Portugal et l'Espagne ne mènent des activités de surveillance que dans certaines parties de leurs eaux territoriales, et ces activités ne couvrent pas toutes les espèces de cétacés.
Enfin, les mesures de surveillance de la Grèce et de l'Italie sont sporadiques et ne s'inscrivent pas dans une stratégie à l'échelon national.
La Commission estime que, pour être efficace, la surveillance de l'état de conservation des espèces doit être régulière, porter sur toutes les espèces de cétacés et couvrir toutes les zones dans lesquelles ces espèces sont présentes. Le système de surveillance doit en outre fournir des informations sur les effectifs et l'aire de répartition des populations de cétacés afin de permettre une évaluation correcte de l'état de conservation.

Suite à ce premier avertissement écrit de « mise en demeure », la France et les autres Etats Membres ont deux mois pour présenter leurs observations. En l'absence de réponse ou si la réponse fournie par l'Etat membre n'est pas satisfaisante, la Commission peut décider d'adresser à ce dernier un deuxième avertissement écrit ou «avis motivé». Elle y expose clairement et de manière définitive les raisons pour lesquelles elle estime qu'il y a eu infraction à la législation communautaire et appelle l'Etat membre à remédier à la situation dans un délai déterminé, généralement de deux mois.
Si l'Etat membre ne s'y conforme pas, la Commission peut décider de porter l'affaire devant la Cour de justice. Si la Cour constate qu'il y a eu infraction au traité, l'Etat membre mis en cause est tenu de prendre les mesures nécessaires pour se mettre en conformité.
L'article 228 du traité Européen habilite la Commission à poursuivre un Etat membre qui ne s'est pas conformé à un arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes. Cette disposition autorise également la Commission à demander à la Cour d'infliger à l'Etat membre concerné une sanction financière.

La France a déjà fait l'objet de nombreuses remarques de ce type par la Commission européenne que ce soit dans le domaine de la gestion des déchets, de la qualité de l'eau ou de la préservation de la biodiversité.
En 2003, à l'instar des années précédentes, le secteur de l'environnement a représenté plus d'un tiers de toutes les plaintes et procédures d'infraction concernant des cas de non-respect du droit communautaire et sur lesquelles la Commission a enquêté.

Réactions4 réactions à cet article

mammifères marins

tout à fait d'accord avec la Commission Européenne; comment pouvons nous en France, laisser ses mammifères marins sans une surveillance régulière, nous devons leur porter un grand intérêt, pour la survie des espèces, qui finiront par disparaître si nous ne les protégeons pas plus que ça. Ce serait dommage de perdre de tels animaux que la planète nous a confié; j'espère que la correction sera faite sur cette affaire. je me rallie à la Commission Européene en lui donnant raison de poursuivre par des pénalités les Etats Membres qui ne respecteront pas la protection de ces animaux. donnons en France l'exemple aux autres pays
européens pour éviter une telle négligence.

mary jane Signaler un contenu inapproprié
Et le sanctuaire ?

Le sanctuaire qui est en train de se mettre en place entre la France, l'Italie et Monaco est il pris en compte dans cet avertissement ?

marie | 24 décembre 2005 à 13h45 Signaler un contenu inapproprié
Re:Et le sanctuaire ?

Le sanctuaire est bien évidemment pris en compte, mais la commission européenne demande une surveillance et protection sur l'ensemble des zones, et l'ensemble des espèces. Il est évident que le sanctuaire, Pelagos, Accobams, Ramoge.... sont des initiatives formidables (l'ont été au moment de leur création), mais qu'il y a fort à dire aujourd'hui quant à l'immobilisme, le manque de moyens financiers (français) et l'appartenance entre autre côté français du Marineland d'Antibes sous le pseudo "Rimmo"....
Tant que les Etats préfèreront payer des amendes (moins onéreuses que des infrastructures de surveillance avec scientifiques),aucune protection des cétacés valable ne sera en place. Voici plus de 15 ans que j'observe et analyse le processus de protection en méditerranée, et le peu de réglements mis en place, non appliqués (non surveillés), ne représente même pas une goutte d'eau dans l'océan...
Je pense vous avoir fourni un premier élément de réponse quant à une amende pour la France, mais ne désespérons pas... meilleurs voeux pour 2006. Sylvie

sylvie | 06 janvier 2006 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié
amende

Bonjour à Tous,
Je recherche plus d'information concernant cette action en justice contre la France et les autres états membres. Qui s'occupe de ce dossier à la Commission Européenne? Quel est le montant de l'amende encouru par la France?
Sylvie, tu sembles avoir des éléments de réponses pourrais-tu m'aider dans ma recherche.
Cordialement
Sinay

sinay | 17 janvier 2006 à 18h27 Signaler un contenu inapproprié

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