Aux portes de la ville, des caméras et des capteurs ont été installés de manière à reconnaître les plaques d'immatriculation des véhicules et afin que leurs propriétaires acquittent la taxe.
Le péage fonctionne les jours ouvrables entre 6h30 et 18h30 et es tarifications sont modulées en fonction des horaires de passage. C'est aux heures de pointe que cela coûte le plus cher : 20 SEK (2,10 €) avec un maximum de 60 SEK (6,40 €) par jour et par véhicule.
Toutefois, les bus, taxis, véhicules de secours, les voitures électriques ou hybrides et les véhicules immatriculés à l'étranger sont exemptés de cette taxe. Sûrement une aubaine pour le développement du marché des voitures propres.
Un référendum sur son éventuelle pérennisation, devrait être organisé dans six mois de manière à ce que les habitants de la capitale décident eux-mêmes du maintien ou non de ce péage.
Mais en Suède, le référendum est seulement consultatif donc en cas d'un non, la ville de Stockholm ne sera pas obligée de suivre les résultats du référendum et ne le fera peut-être pas étant donné le budget important alloué au dispositif : 3,8 milliards de couronnes (422 millions d'euros). Dans le cas d'un oui, le système sera pérennisé et les profits iront à l'amélioration des infrastructures de transport dans la ville.
Pour limiter la pollution des grands centres urbains et afin de trouver des solutions au problème de la circulation et réduire le bruit engendré par les automobilistes, certaines municipalités et pays ont déjà décidé d'instaurer un péage à l'intention des automobilistes à l'entrée de certains grands centres urbains. C'est le cas de Singapour depuis 1975, de la Norvège depuis 15 ans ou 90% des recettes du péage sont affectées au financement des routes, de Melbourne depuis 2000, et de la municipalité de Londres plus récemment.
Pour d'autres comme Hong Kong (1983 à 1985), l'expérience a été interrompue car trop impopulaire ou n'a jamais abouti pour les Pays Bas .
Pour les Anglais, c'est depuis le 17 février 2003 que les automobilistes souhaitant circuler dans le centre de Londres payent une taxe quotidienne de 5 livres par jour (7,5 euros). Le maire de Londres, Ken Livingstone, avait dressé un an plus tard son instauration un bilan très positif de son impact sur la circulation dans le centre ville. Depuis l'introduction de la taxe imposée aux automobilistes désireux de se rendre dans le centre-ville du lundi au vendredi entre 7h et 18h30, le trafic a baissé de 15-18 % dans le centre de Londres, s'était t' il félicité.
Le bénéfice de cette taxe a été utilisé pour moderniser les moyens de transport publics et notamment les bus.
Ken Livinsgtone avait néanmoins averti que la mise en place du péage avait nécessité de lourds investissements en raison des frais liés à sa gestion et à l'équipement technologique mise en place.
En France, dans son XXIIIe rapport au Président de la République rendu public le 8 septembre dernier, le Conseil des impôts examinait la possibilité d'instaurer des péages urbains sur le modèle de celui mis en place à Londres ou encore le remplacement de la taxe à l'essieu par une taxe à la circulation qui pourrait être fondée sur des critères plus environnementaux.
Par ailleurs, selon une étude réalisée par Rémy Prud'Homme, Pierre Kopp et Juan Pablo Bocarejo* sur l'évaluation économique de la politique parisienne des transports à paraître dans le n° 436 de la revue Transports (Mars-Avril 2006)**, la réduction de la place accordée à l'automobile à Paris serait vecteur de pollution supplémentaire.
Selon l'analyse des universitaires qui se basent sur la valeur du temps perdu dans les encombrements et de l'impact sur la pollution, la politique parisienne des transports pour réduire la pollution est beaucoup moins efficace et plus coûteuse que le péage urbain de Londres. Elle se base sur la valeur du temps perdu dans les encombrements et de l'impact sur la pollution.
L'étude met en avant les chiffres de l'Union technique de l'automobile (Utac), qui affirme qu'un véhicule essence rejette 7,2 fois plus de monoxyde de carbone s'il roule à 11,5 km/h qu'à 19 km/h.
L'avenir nous dira si le projet Suédois sera une réussite. 550 000 véhicules en moyenne traversent quotidiennement la ville. En 2003, les émissions de CO2 au centre ville se sont élevées à 240 000 tonnes.
*Rémy Prud'Homme, Pierre Kopp et Juan Pablo Bocarejo sont Respectivement Professeur émérite à l'Université Paris XII, Professeur à l'Université Paris I, et Doctorant à l'Université Paris XII.
**http://www.pierrekopp.com/contenu/etudes/Pol%20Paris%208.12.05.pdf