Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Un péage urbain est expérimenté à Stockholm jusqu'au 31 juillet 2006

Depuis le 3 janvier à Stockholm, les Suédois doivent payer 2 euros aux heures de pointe pour entrer en voiture dans le centre ville. Objectif : réduire la circulation de 15 à 20 % et diminuer la pollution de l'air.

Aménagement  |    |  C. Seghier
Depuis le 3 janvier à Stockholm, les Suédois doivent s'acquitter d'un droit de passage chaque fois qu'ils entreront ou sortiront du centre ville de Stockholm. L'objectif est de réduire la circulation routière intra muros de 10 à 15 % et réduire les émissions de gaz à effet de serre et le taux de particules.

Aux portes de la ville, des caméras et des capteurs ont été installés de manière à reconnaître les plaques d'immatriculation des véhicules et afin que leurs propriétaires acquittent la taxe.

Le péage fonctionne les jours ouvrables entre 6h30 et 18h30 et es tarifications sont modulées en fonction des horaires de passage. C'est aux heures de pointe que cela coûte le plus cher : 20 SEK (2,10 €) avec un maximum de 60 SEK (6,40 €) par jour et par véhicule.

Toutefois, les bus, taxis, véhicules de secours, les voitures électriques ou hybrides et les véhicules immatriculés à l'étranger sont exemptés de cette taxe. Sûrement une aubaine pour le développement du marché des voitures propres.

Un référendum sur son éventuelle pérennisation, devrait être organisé dans six mois de manière à ce que les habitants de la capitale décident eux-mêmes du maintien ou non de ce péage.

Mais en Suède, le référendum est seulement consultatif donc en cas d'un non, la ville de Stockholm ne sera pas obligée de suivre les résultats du référendum et ne le fera peut-être pas étant donné le budget important alloué au dispositif : 3,8 milliards de couronnes (422 millions d'euros). Dans le cas d'un oui, le système sera pérennisé et les profits iront à l'amélioration des infrastructures de transport dans la ville.

Pour limiter la pollution des grands centres urbains et afin de trouver des solutions au problème de la circulation et réduire le bruit engendré par les automobilistes, certaines municipalités et pays ont déjà décidé d'instaurer un péage à l'intention des automobilistes à l'entrée de certains grands centres urbains. C'est le cas de Singapour depuis 1975, de la Norvège depuis 15 ans ou 90% des recettes du péage sont affectées au financement des routes, de Melbourne depuis 2000, et de la municipalité de Londres plus récemment.

Pour d'autres comme Hong Kong (1983 à 1985), l'expérience a été interrompue car trop impopulaire ou n'a jamais abouti pour les Pays Bas .

Pour les Anglais, c'est depuis le 17 février 2003 que les automobilistes souhaitant circuler dans le centre de Londres payent une taxe quotidienne de 5 livres par jour (7,5 euros). Le maire de Londres, Ken Livingstone, avait dressé un an plus tard son instauration un bilan très positif de son impact sur la circulation dans le centre ville. Depuis l'introduction de la taxe imposée aux automobilistes désireux de se rendre dans le centre-ville du lundi au vendredi entre 7h et 18h30, le trafic a baissé de 15-18 % dans le centre de Londres, s'était t' il félicité.
Le bénéfice de cette taxe a été utilisé pour moderniser les moyens de transport publics et notamment les bus.
Ken Livinsgtone avait néanmoins averti que la mise en place du péage avait nécessité de lourds investissements en raison des frais liés à sa gestion et à l'équipement technologique mise en place.

En France, dans son XXIIIe rapport au Président de la République rendu public le 8 septembre dernier, le Conseil des impôts examinait la possibilité d'instaurer des péages urbains sur le modèle de celui mis en place à Londres ou encore le remplacement de la taxe à l'essieu par une taxe à la circulation qui pourrait être fondée sur des critères plus environnementaux.

Par ailleurs, selon une étude réalisée par Rémy Prud'Homme, Pierre Kopp et Juan Pablo Bocarejo* sur l'évaluation économique de la politique parisienne des transports à paraître dans le n° 436 de la revue Transports (Mars-Avril 2006)**, la réduction de la place accordée à l'automobile à Paris serait vecteur de pollution supplémentaire.
Selon l'analyse des universitaires qui se basent sur la valeur du temps perdu dans les encombrements et de l'impact sur la pollution, la politique parisienne des transports pour réduire la pollution est beaucoup moins efficace et plus coûteuse que le péage urbain de Londres. Elle se base sur la valeur du temps perdu dans les encombrements et de l'impact sur la pollution.
L'étude met en avant les chiffres de l'Union technique de l'automobile (Utac), qui affirme qu'un véhicule essence rejette 7,2 fois plus de monoxyde de carbone s'il roule à 11,5 km/h qu'à 19 km/h.

L'avenir nous dira si le projet Suédois sera une réussite. 550 000 véhicules en moyenne traversent quotidiennement la ville. En 2003, les émissions de CO2 au centre ville se sont élevées à 240 000 tonnes.


*Rémy Prud'Homme, Pierre Kopp et Juan Pablo Bocarejo sont Respectivement Professeur émérite à l'Université Paris XII, Professeur à l'Université Paris I, et Doctorant à l'Université Paris XII.


**http://www.pierrekopp.com/contenu/etudes/Pol%20Paris%208.12.05.pdf

Réactions3 réactions à cet article

15 à 20% de réduction de trafic, seulement !!

Bonjour,
Je suis étonné de constater que les grandes villes ayant osé le péage se gargarisent de 15, 20 voire 30% de trafic en moins comme de véritables succès !! Alors que lorsqu'elles auront à peine rentabilisé leurs lourds investissements, ces 15% de trafic seront revenus suite à des villes grossissantes, à une exode rurale galopante du matin pour aller trouver le boulot où il est (càd en ville), à une exode urbaine du soir pour aller rejoindre son foyer hors la ville.
Je ne comprend vraiment pas pourquoi on autorise les riches (dont je fais partie) à payer pour pouvoir se rendre en ville et ceci dans le but commun de protéger l'environnement.
Seules les transports en commun, livreurs, cars de tourisme, taxis, vélos et quelques autres devraient accéder à certaines grandes villes .
A moins que tout ces dispositifs onéreux installés (caméras, informatique, contraventions,...) ne soient en fait qu'une premiére étape technique indispensable pour un jour interdire et pouvoir réprimer purement et simplement toute incursion en ville.
Alors là je comprendrais mieux...

THIERRY | 05 janvier 2006 à 20h30 Signaler un contenu inapproprié
très bien

Ce genre de péage devrait se généraliser pour éviter l'engorgement des grandes villes et pour pouvoir respirer mieux dans ces zones.
Le but estbien entendu de faire fonctionner encore plus les services en commun moins polluants vu le nombre d'usagers pouvant être transportés en même temps. Les personnes souffrant d'asthme, les enfants et les personnes agées ne pouvant être que dans ces villes faute de ne pouvoir vivre à la campagne respireraient nettement mieux.
Bien sûr, il y aura des détracteurs à ces mesures mais c'est un pas en avant pour éviter ces masses au dessus de nos têtes qui sont tout autre chose que des nuages, au dessus de ces grandes villes.

Alanca | 05 janvier 2006 à 21h06 Signaler un contenu inapproprié
payer de nouvelles infrastructures???

Ce qui m'a interpellée c'est que l'argent de cette taxe servira à améliorer les infrastructures existantes (soit), mais à en créer d'autres, contradictoire avec la volonté de vouloir réduire le traffic non?, puis qui dit créer de nouvelles infrastructures dit augmenter l'impact sur les milieux naturels (notamment augmenter la fragmentation des habitats).
Reste à savoir la réelle motivation qui se cache derrière....

PS : meilleurs voeux à tous

Tatie | 06 janvier 2006 à 16h14 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires