Elle s'organise autour de l'association d'un moteur thermique diesel HDI et d'un moteur électrique montés en parallèle sur la chaîne de traction. Ainsi, la traction est uniquement électrique en cycle urbain. Le moteur thermique prendra le relais du moteur électrique en cas de forte accélération et pour des vitesses supérieures à 50km/h.
À cette chaîne de traction hybride sont associés un filtre à particules et le système Stop & Start pour le moteur thermique, un pack batterie haute tension pour le moteur électrique, une boite de vitesse pilotée et un système de freinage récupératif.
L'ensemble des opérations est coordonné par un système de contrôle qui, en fonction des sollicitations du conducteur, sélectionnera le meilleur mode de fonctionnement : soit le moteur électrique seul à faible vitesse et lors des décélérations, soit le moteur thermique seul en parcours routier et autoroutier, soit les deux simultanément en cas d'accélérations franches.
Ce système de contrôle prend également en charge le freinage. Lorsque le conducteur freine ou lève le pied en dessous de 60km/h, le moteur thermique se coupe. Le moteur électrique assure le frein moteur et récupère l'énergie cinétique du véhicule et la stocke dans les batteries.
Il est possible d'élargir la plage de fonctionnement du moteur électrique en appuyant sur un bouton spécifique. Le moteur thermique ne se déclenche alors qu'en phase d'accélération plus soutenue.
Dans le cas de cette technologie, la consommation moyenne du véhicule atteint les 3,4L aux 100km et les émissions de CO2 s'approchent des 90g de CO2 par km soit un gain moyen de 30% par rapport au même véhicule diesel HDI et 25% par rapport à une hybride essence. Selon Jean-Martin Foltz, Président du groupe, la technologie hybride diesel est la seule qui présente une rupture technologique majeure permettant de relever le défi de réduction des gaz à effet de serre. Le groupe a toujours considéré la technologie hybride essence comme inutile prétextant qu'elle engendrait des gains similaires à ceux obtenus par des moteurs diesel performants. Selon PSA, la technologie hybride diesel permet de cumuler les avantages de l'électrique et du diesel.
En installant cette technologie sur la 307 et la C4, le groupe a souhaité démontrer qu'il développait ce système sur des véhicules existants de moyenne gamme, très populaires en Europe. De plus, elle a été élaborée de façon à pouvoir s'intégrer facilement sur les lignes de construction et sans modification majeure de la voiture. À noter cependant que l'aérodynamisme des deux modèles a été optimisé et représente tout de même 10% des gains obtenus en matière de consommation.
La commercialisation de ces voitures est prévue pour 2010 et PSA mise sur la vente de plusieurs dizaines de milliers de véhicules. Actuellement, les nombreux composants du système engendrent un coût supplémentaire trop important, de l'ordre de 6000€ par véhicule par rapport à un diesel classique. Le constructeur prévoit de réduire ce surcoût à 2000€ environ d'ici 2010 afin que l'écart observé entre un véhicule hybride HDI et un modèle classique diesel soit du même ordre que celui qui existe entre un véhicule essence et un véhicule diesel. Dans ce sens, un programme de recherche va être lancé et le groupe a sollicité l'appui de l'Agence de l'Innovation et de l'Industrie. Aucun choix de marque ou de technologie n'a été fait concernant les composants comme la batterie ou l'onduleur du moteur électrique. Tout doit se décider dans les quatre prochaines années.
Le groupe et son président sont convaincus que les pressions environnementales et le prix du carburant ne feront qu'augmenter et qu'un véhicule qui n'est pas rentable actuellement le sera de plus en plus dans les années à venir. Avec cette technologie, PSA semble enfin convaincu de l'émergence d'un marché des véhicules propres. Appréciation qui n'était pas de mise au sein du groupe lorsque Toyota proposa, il y a huit ans, sa technologie hybride essence.
Jean-Martin Foltz a cependant précisé qu'il comptait bien évidemment sur les pouvoirs publics pour favoriser l'achat de ce type de véhicules, notamment à travers la fiscalité.